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Bien-être

Avoir de l'anxiété liée au retrait du masque : est-ce normal?

Dès le 14 mai 2022, il ne sera plus obligatoire de porter un masque dans la majorité des lieux publics. Le port du couvre-visage sera encore requis dans les transports en commun, les hôpitaux et résidences pour personnes âgées. Faites-vous partie de celles et ceux qui ne se sentent pas encore très confortables à l'idée d'enlever la masque?

Alors que la consigne des masques a déjà été officiellement retirée en Colombie-Britannique et en Ontario, la plateforme sociale Reddit s’est remplie de gens qui exprimaient leur anxiété face au retrait du masque et qui cherchaient à savoir si d’autres personnes étaient dans la même situation et avaient l’intention de continuer à le porter dans certaines occasions.

Qu’est-ce qui explique cette anxiété à enlever notre masque? Des pistes de réponses.

L’anxiété s’exprime différemment selon les gens

Les deux dernières années de pandémie ont été très anxiogènes en général. Et chacun possède ses mécanismes pour contrer cette anxiété. Même si personne n’aime porter un masque (surtout pas pendant des heures tous les jours), ce comportement est quand même devenu très ancré chez plusieurs personnes. Et quand vient le temps de changer drastiquement une habitude, le niveau de confort de chacun est très variable et certains auront vraisemblablement plus de mal à le faire.

Sans compter que pour certains, le fait de respecter les consignes officielles était en fait rassurant –« faire ce qu’il fallait » pouvant procurer une impression de contrôle sur une situation qui nous échappe complètement.

Si vous éprouvez beaucoup d’anxiété à l’idée de vous trouver en public sans masque, la première chose à faire est de réaliser ce sentiment et de faire preuve de bienveillance (et de patience) envers vous-mêmes.

Après que notre vie ait été si bousculée depuis deux ans, c’est un sentiment valide et qui n’a rien d’étonnant. Oui, il s'agit donc d'une réaction qui peut être normale!

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Anxiété d'enlever son masque

Apprendre à accepter et à tolérer cette incertitude [de tomber malade] fait véritablement partie de notre réapprentissage de la vie en société post-COVID.

Au-delà du rationnel

L’anxiété n’est pas de l’ordre de la raison, c’est un réflexe très instinctif et « primitif » qui est difficile à contrôler.

Même si la situation a changé, c’est tout à fait compréhensible de craindre encore une infection à la COVID-19 de la même manière qu’au début, mais le fait est que pour une personne vaccinée et dans la force de l’âge, le risque de développer une forme sévère et/ou des complications de la COVID-19 est désormais très faible.

Personne ne devrait « faire exprès » d’attraper la COVID, mais la maladie n’a plus nécessairement besoin d’être évitée à tout prix. Même si de tels arguments « rationnels » ne peuvent pas déconstruire l’anxiété d’un seul coup, c’est important de continuer à se le rappeler souvent…

C’est comme une forme de « thérapie de désensibilisation », utilisée depuis longtemps en psychologie pour désamorcer graduellement certaines formes d’anxiété envahissante ou encore des phobies.

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Un « système d’honneur »

Ce qui peut également expliquer cet inconfort à enlever le masque, c’est le fait qu’en faisant ce geste, on doit désormais s’en remettre aux autres pour notre protection. Et ce n’est pas toujours évident de se fier à ce « système d’honneur », qui suppose que toutes les personnes que l’on croise ont été vaccinées et ne présentent pas de symptômes.

Ce sentiment spécifique de ne pas savoir si c’est possible de se « fier » aux autres relève aussi de la volonté de rester en contrôle. Mais comme on l’a appris lors de l’arrivée de la COVID-19 dans nos vies, ce contrôle est illusoire.

Apprendre à accepter et à tolérer cette incertitude fait véritablement partie de notre réapprentissage de la vie en société post-COVID.

Une question de temps…

Malgré tout (et malgré le fait que la pandémie n’a peut-être toujours pas dit son dernier mot), les masques sont bel et bien voués à disparaître éventuellement.

Nos comportements sont bien souvent influencés par ceux des autres – et tranquillement même les plus réticents redeviendront en confiance avec le fait de ne plus porter de masque.

Si une personne ne se sent pas prête à enlever son masque en toutes circonstances dès le premier jour où c’est autorisé, elle devrait tout à fait avoir le droit et la latitude de le faire à son rythme! Mais tout en se rappelant que le but final n’est pas de conserver le masque pour la vie (à moins d’avoir une condition médicale qui le demande, bien sûr).

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L’avantage des masques demeure toujours

En Asie, bien avant la pandémie, les gens portaient des masques en public lorsqu’ils étaient malades. Ce phénomène bien ancré était tout simplement de l’ordre de la courtoisie dans ces sociétés moins individualistes que la nôtre – et il va certainement persister dans le temps.

Même ici on aurait avantage à apprendre de cette leçon et à l’appliquer aussi dans certaines circonstances. Porter un masque lorsqu’on visite des gens âgés et fragiles dans une résidence, par exemple, ce n’est pas un gros effort et c’est rempli de bon sens.

De la même manière, les gens qui demeurent encore particulièrement vulnérables à la COVID-19 (les personnes immunosupprimées par exemple) vont peut-être continuer à porter un masque, bien après que la consigne soit disparue. Et personne ne devrait les juger, les regarder de travers ou les insulter (comme c’est déjà le cas parfois dans les provinces où les masques ne sont plus obligatoires).

La pandémie a eu le don d’exacerber les tensions entre les gens… Mais personne ne connaît les raisons qui peuvent pousser quelqu’un à garder son masque. Et puis, qu'est-ce que ça dérange?