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Santé

Pourquoi certains n'attrapent pas la COVID-19, même après un contact avec une personne infectée?

Avec le variant Omicron et son sous-variant BA.2 qui font rage, on doit plus ou moins se résigner à être exposé au virus de la COVID-19 dans les prochains mois. Est-ce que ça veut pourtant dire que tout le monde va être infecté à court terme? Non.

Certaines mesures de santé publique sont très importantes pour déterminer si une personne attrape la COVID-19 ou pas. Parmi celles-ci, la vaccination (la 3e dose mais aussi peut-être une 4e dose) est probablement la plus importante, comme le sont les comportements individuels (moins de contacts = moins de chances d’être exposé).

Mais malgré tous ces facteurs, il y a certaines personnes qui semblent tout simplement « résister » à la COVID-19; c’est-à-dire que même en ayant été directement exposées, elles ne l’attrapent pas. Qu’est-ce qui peut expliquer ce phénomène? Voici quelques pistes de réflexion.

Ne pas l’avoir ou être asymptomatique?

Il ne faut pas oublier que bon nombre d’infections à la COVID-19 sont complètement asymptomatiques. Selon cette revue de 95 études menées sur le sujet et portant sur 29 millions d'individus, 40% des personnes ayant reçu un diagnostic de COVID-19 confirmé étaient asymptomatiques.

Dans l’absence de confirmation par un test PCR ou un test rapide (qui sont tous deux difficiles à obtenir à l’heure actuelle), une personne exposée mais ne présentant pas de symptôme peut donc croire qu’elle n’a pas attrapé la COVID-19, mais l’avoir eu tout en demeurant asymptomatique.

Une infection asymptomatique passée

Dans le même ordre d’idée, si une personne ne tombe pas malade alors que disons elle se trouve en isolement avec toute sa famille qui a la COVID-19, et ce, même sans prendre de mesures particulières, ce pourrait être parce qu’elle a déjà eu la COVID-19 auparavant, mais sans le réaliser.

Il est possible qu’à ce moment, elle ait été asymptomatique ou encore que ses symptômes aient été si légers qu’elle les avait attribués à autre chose (par exemple, les allergies saisonnières si c’était la saison).

À lire aussi : Symptômes du variant Omicron : quelles sont les différences entre la COVID-19 et le rhume?

L’immunité vaccinale

Les gens ne développent pas tous le même niveau d’immunité suite à l’obtention de leurs doses de vaccin. Encore plus dans le cas d’une personne qui a obtenu 3 doses, il est possible que son immunité soit assez forte pour complètement éviter la maladie. Cette « super-immunité » peut également s’obtenir grâce à une combinaison de vaccins et d’une infection passée à la COVID-19.

Des facteurs biologiques ou génétiques

Le virus qui cause la COVID-19 étant encore relativement nouveau (comparé à d’autres virus très bien étudiés depuis des décennies), on ne comprend pas encore parfaitement toutes les nuances des vulnérabilités de quelqu’un à la maladie.

Il pourrait y avoir des facteurs biologiques ou génétiques qui prémunissent quelqu’un contre la maladie. On peut penser par exemple à des mutations génétiques spécifiques ou à l’âge.

Le groupe sanguin

Une étude de la revue scientifique Epidemics suggère que le groupe sanguin a un rôle à jouer dans la transmission de la COVID-19. Ainsi, deux personnes qui ont une « incompatibilité » de groupe sanguin réduiraient de 60 % ou même plus leurs chances de se transmettre le virus.

Les personnes avec un groupe sanguin O seraient ainsi sous-représentées dans le monde en tant que patients de la COVID-19, tandis que ceux avec le groupe sanguin A sont sur-représentés. Si les personnes de type O seraient moins susceptibles d’attraper la COVID-19, elles seraient toutefois beaucoup plus susceptibles de transmettre la maladie.

Si la personne directement exposée qui n’attrape pas la maladie est d’un autre groupe sanguin que les autres, et particulièrement du groupe O, cela pourrait être une explication.

Certains rhumes protègeraient de la COVID-19

Le virus qui cause la COVID-19 est l’un des 7 coronavirus qui peuvent infecter les humains. Si 3 d'entre eux peuvent causer des maladies sévères voire même la mort (la COVID, le SRAS et le MERS), 4 causent des petits rhumes tout à fait bénins et communs.

Une nouvelle étude suggère qu’avoir été exposé par le passé à un autre coronavirus pourrait protéger certains individus contre une infection à la COVID-19. Certaines de nos cellules responsables de la défense du système immunitaire pourraient, suite à cette infection par d’autres coronavirus, avoir développé une « mémoire » assez large pour reconnaître un autre type d’envahisseur et l’éliminer immédiatement. Les chercheurs pensent qu’il existe assez de similarités entre ces coronavirus qui causent le rhume et le SARS-CoV-2 pour que ce soit une possibilité.

La résistance à la COVID-19 : un sujet d’étude

Plusieurs chercheurs dans le monde, incluant le Dr. Don Vinh, un microbiologiste et infectiologue de l’Université McGill, tentent de mieux comprendre le phénomène des gens qui sont « résistants » à la COVID-19. L’expert affirme qu’il ne s’agit pas d’un phénomène nouveau : certaines personnes par exemple, sont naturellement résistantes au VIH ou à la malaria, et ne l’attrapent pas même lorsque directement exposées.

Le Dr. Vinh et son équipe ont déjà recruté plus de 1 000 participants, qui ont déjà été exposés de très près à la COVID – par exemple, lorsque leurs proches ont été hospitalisés avec une forme sévère de la maladie -, mais qui n’ont jamais développé la maladie. Le génome de ces personnes sera analysé, puis comparé avec le génome de personnes qui ont eu des expositions similaires à la COVID-19 mais ont été infectées. L'hypothèse du Dr. Vinh et son équipe est qu'il pourrait exister chez certaines personnes un « mécanisme qui arrive très tôt dans le processus de l’infection fait en sorte que le virus ne peut pas s’établir ni progresser ».

À travers cette étude, il serait théoriquement possible de cibler les gènes communs aux personnes résistantes à la COVID, ouvrant la porte à la création de traitements très efficaces.

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