On retrouve plusieurs excellents produits pour couvrir nos planchers sur le marché. Pour faire un choix judicieux, on doit considérer l'endroit où le revêtement de sol sera installé.
Et ensuite, on doit choisir le style et la couleur pour composer notre décor tout en respectant notre budget. Pas toujours facile, surtout lorsqu'on sait que nos choix devront être durables pour quelques années.
Dans cet article, je vous parlerai du bois franc, du bois d'ingénierie et du bambou.
À l'APCHQ on recommande de considérer les éléments suivants avant de choisir ses revêtements de planchers :
- Le produit sera-t-il posé dans un endroit où l'on circule beaucoup?
- Cet endroit est-il humide?
- Le plancher doit-il servir d'écran acoustique?
- Dans quelle mesure le revêtement de sol doit-il être antidérapant?
- Le produit est-il facile à nettoyer et à entretenir, et combien de temps êtes-vous prêt à consacrer à ces tâches?
- Est-ce qu'un membre de la famille souffre d'allergies ou d'asthme? Habituellement, plus sa surface est dure, plus le revêtement de sol est sain à cet égard.
- Le produit est-il durable?
- Que couvre la garantie?
- Les matériaux et la pose coûtent-ils cher?
- Le nouveau revêtement conviendra-t-il au support de revêtement de sol (« sous-plancher ») en place? Ce support doit-il être préparé ou réparé?
Le bois franc
Décor Tapis Emard
Incontournable dans l'aménagement d'intérieurs, le bois franc est le choix numéro un des Québécois et demeure par conséquent une valeur sûre pour le retour sur l'investissement pour nos maisons.
Il existe plusieurs essences de bois pour tous les goûts et plusieurs grades, selon les budgets. Mais attention, le bois franc est à proscrire dans les endroits humides et froids ou sur les planchers de béton, car l'humidité crée une expansion du bois pouvant avoir comme conséquence un plancher gondolé.
Côté tendance, la demande est aux finis plus mats. On aime l'aspect de plus en plus rustique et naturel en opposition à l'aspect plus « uniforme » ou « plastique » qui nous rappelle l'allure des planchers flottants.
Dans une ère plus écolo, les consommateurs veulent du vrai. De vraies matières avec les imperfections qu'elles comportent (ce qui a été pendant un certain temps boudé par les consommateurs). Bref, on recherche d'avantage d'authenticité.
Le grade
Côté grades, même si ceux-ci ont la même appellation d'un manufacturier à l'autre, cela ne signifie pas pour autant que la description et l'apparence l'est aussi. Le grade permet de trier les planches en fonction des variations de couleurs et des noeuds qui reflètent l'âge de l'arbre et son histoire.
La dimension
Les manufacturiers offrent généralement des lattes de largeur allant de 2 ¼ pouces à 7 pouces. Plus c'est large, plus c'est cher. Il faut aussi s'informer de la longueur des lattes. Plus le pourcentage par boîte de longues lattes est élevé, plus c'est joli une fois installé sur le sol, mais le prix s'en ressentira!
La couleur
La couleur et le veinage du bois franc varient selon les essences, mais on peut aussi obtenir la teinte désirée avec les teintures à plancher. Pour un look différent, on peut sabler et teindre son plancher et y appliquer ensuite un vernis. Pour ce faire, mieux vaut faire appel à une compagnie spécialisée dans ce domaine afin d'éviter les gaffes coûteuses.
Lorsqu'on veut remplacer son plancher, pour la durabilité, les consommateurs optent davantage pour les modèles prévernis en usine. Les couleurs proposées par les manufacturiers sont dictées par les tendances de l'heure. On se souviendra avec un brin de nostalgie des planchers bourgogne des années 90 qui ont laissé leur place aux planchers cognac ou pigmentés d'orange pour ensuite se faire voler la vedette par les planchers bruns foncés ou « chocolat ». Cette tendance est d'ailleurs toujours en vogue, mais on voit apparaître des nuances plus grises tel que le brun gris ainsi que les bois blanchis qui font un retour en force sur le marché. Les teintes sont de plus en plus claires.
Les vernis
La forte demande en produits écologiques a généré des efforts de la part de manufacturiers visant à développer des produits sans C.O.V (composés organiques volatiles).
Les vernis à base d'eau sont couramment utilisés et leur performance est optimale. Le consommateur a le choix quant au niveau de lustre. Les finis très lustrés ont perdu leur popularité pour laisser place aux finis plus soyeux ou mats. Il faut savoir que plus le pourcentage de lustre est élevé, plus le plancher brille et reflète la lumière. Par contre, les petites égratignures dues à la circulation paraîtront davantage au fil du temps.
Chez Preverco, on présente 3 niveaux de lustres :
- Semi-lustré (45 degrés)
- Satiné (30 degrés)
- Mat (10 degrés)
Comme alternative aux vernis, on utilise l'huile. 100% végétal et d'allure plus naturelle, on aime son côté écolo. Bien que la tendance en matière de plancher est aux revêtements ultra lustrés, pour ce qui est du bois, la tendance est aux finis de plus en plus mats.
Chez Tapis St-Sauveur, on vend du bois noueux et au fini mat. « Les clients des Laurentides apprécient le plancher d'allure plus rustique », selon Manon Bolduc, propriétaire de Tapis St-Sauveur.
Le prix
Pour les essences traditionnelles (chêne, érable, merisier, cerisier, noyer, etc.), le prix peut se situer entre 4 et 7 $ le pied carré, selon le grade.
Quant aux essences exotiques (Jatoba, cerisier brésilien, Koubari, etc.), on doit s'attendre à devoir débourser entre 7 et 10 $ le pied carré, selon l'essence et le grade.
« On doit faire attention aux bois exotiques bon marché », nous fait remarquer Marie-Êve Gaudet-Péloquin, ceux-ci peuvent sembler intéressants, mais « il faut savoir qu'un bois qui a grandi dans un milieu très humide peut mal réagir aux conditions de transport et à notre climat hivernal ». Résultat : un bois qui prend trop d'expansion et qui change de couleur. On peut parfois même y voir apparaître, après un certain temps, des taches noires. Les conditions de transport et les façons de tempérer le bois doivent être faites selon les règles de l'art. Renseignez-vous sur le fournisseur avant de prendre la décision d'acheter du bois exotique.
« Toutefois, nos bois canadiens sont de qualité, selon Marie-Êve Gaudet-Péloquin de Décor Tapis Émard, l'érable et le chêne canadien sont plus durs que ceux des États-Unis. »
Le bois d'ingénierie
Le bois d'ingénierie est composé de bois franc en surface qui est uni à plusieurs couches de bois (contreplaqué) pour une meilleure stabilité. Ce produit représente une alternative pour les endroits plus humides et pour une pose directe sur le béton (sous-sols ou immeubles à condos).
Comme il s'agit de vrai bois, on peut retrouver toutes les essences classiques, sur une base prête à coller, clouer ou cliquer. Selon Marie-Ève Gaudet-Péloquin, conseillère aux ventes chez Décor Tapis Emard, ce produit a un avantage écologique, car «on utilise une couche plus mince de bois franc qui sera apposée sur un contreplaqué russe; on utilise alors une moins grande quantité de bois franc».
Le prix
6 à 9$ le pied carré, selon le grade.
Le Bambou
La Maison du bamboo
Solution écologique alternative au bois franc, le bambou a fait une entrée en force sur le marché depuis quelques années. Un plancher de bambou mature a beaucoup d'avantages sur le bois franc. Il est plus solide (jusqu'à 85 % plus dur qu'une planche d'érable) et résiste mieux aux insectes, aux moisissures et au feu. Comme le bois d'ingénierie, il peut être installé directement sur le béton.
On l'aime pour son élégance qui peut s'amalgamer à tous les styles de décor!
Mais en quoi le bambou est-il plus écologique?
De toutes les plantes, le bambou est la meilleure en fait de croissance. Sa biomasse augmente de 10 à 30 % par année et atteint sa maturité de coupe en 5 ans (au lieu de 50 pour un arbre de nos forêts).
Il faut toutefois savoir que les revêtements bambou offerts sur le marché ne sont pas tous de qualité. La popularité croissante de cette plante a engendré de l'abus au niveau des processus d'exploitation de cette ressource naturelle, c'est pourquoi il existe différents prix et différentes qualités. Lorsque vous magasinez votre plancher, voici les questions à poser pour vous assurer d'une qualité optimale et de son authenticité écologique :
- Est-ce que le produit est certifié FSC (Forest Stewardship Council) pour la production et la coupe des plantes?
- Le produit est-il certifié selon les standards californiens pour les processus de laminage?
- Quel type de colle est utilisé?
- Y a-t-il présence de formaldéhydes?
Le sceau FSC atteste qu'une cinquantaine de critères ont été respectés. Parmi eux, le maintien de la biodiversité. L'avantage pour le consommateur, c'est qu'il assure la durabilité du produit. Par exemple, selon ces normes, le bambou ne doit pas être coupé avant au moins cinq ans et doit provenir d'une bambouseraie bien gérée qui n'a requis aucune irrigation de pesticides, et dont seulement 20 % de la plantation est récoltée annuellement. Ce sceau assure une plus grande densité et, par conséquent, une meilleure durabilité du produit fini. Seule la marque Plyboo a obtenu cette certification.
Le prix
Selon Josée Lefrançois, propriétaire de La Maison du bamboo, il faut s'attendre à payer entre 5,50 $ et 5,95 $ le pied carré pour un plancher de bambou. « Le marché est inondé de bambou à bas prix et de mauvaise qualité parce que coupé trop tôt ». Résultat pour le consommateur : un plancher qui s'égratigne facilement et qui résiste moins à l'usure.
Remerciements :
Tapis St-Sauveur (Manon Bolduc, propriétaire)
Décor Tapis Emard (Marie-Eve Gaudet-Péloquin, conseillère aux ventes)
La Maison du Bamboo (Josée Lefrançois, propriétaire)
Preverco (Amélie Perron)
Le groupe Bois BSL