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Acheter une maison en solo, c’est encore possible en 2024? Oui, et je l’ai fait! Voici comment.
Je suis de près les réseaux sociaux sur les finances et je vois un questionnement - parfois un cri de désespoir - revenir régulièrement: comment réussir à acheter une maison en solo? Un seul revenu semble de plus en plus irréaliste pour s’offrir une propriété dans le contexte des prix élevés de l’immobilier. Pour vous redonner un peu d’espoir, j’ai envie de vous raconter comment j’ai relevé le défi.
Voici un premier fait: j’ai des revenus moyens. Et ça, ça part mal pour acheter une maison toute seule! Mais j’ai tout de même réussi. Pour vous dire à quel point mon achat est récent, je n’ai même pas encore emménagé dans ma maison.
Au moment de l’achat, le nerf de la guerre, c’est l’argent. Plus précisément, je parle de la mise de fonds (la part du prix d’achat qui vient de vos poches et non du prêt) et du salaire. Il faut savoir que les banques n’accepteront pas de vous octroyer un prêt hypothécaire avec un endettement qui dépasse un certain pourcentage de vos revenus.
Je disposais de bonnes économies, mais une fois qu’on atteint le maximum qu’on peut donner, il se passe quoi? Malgré mon imposante mise de fonds, la conseillère de la caisse à laquelle j’avais parlé m’avait dit que je pouvais seulement acheter une maison dans les 200 000$... alors que je regardais des propriétés autour de 450 000$. Ouch!
J’ai finalement fait affaire avec une courtière hypothécaire qui a pris le temps d’analyser ma situation. Il faut envoyer des avis de cotisation, des relevés de paye, une preuve qu’on a l’argent pour la mise de fonds, etc. Mais une fois que c’est fait, c’est merveilleux! Avec elle, j’ai eu une préapprobation pour 350 000$ (de dette, donc la maison aurait pu coûter plus cher).
C’est à ce moment qu’une petite voix s’est fait entendre. «Est-ce vraiment une bonne idée de tout mettre sur une maison?», m’a-t-elle soufflé. Peut-être pas. Cela dit, j’aimais avoir de la flexibilité. Je pouvais désormais acheter une maison «potable» sur la Rive-Sud, la Rive-Nord ou un condo à Montréal. Rien de flambant neuf ni de luxueux, mais quelque chose qui répondait à mes besoins. Je me suis tout de même tournée vers mon deuxième choix, une ville un peu plus éloignée et beaucoup moins dispendieuse.
Vous n’avez peut-être pas assez d’économies pour offrir une grosse mise de fonds, ou vous n’êtes pas prêt à vous éloigner de votre ville de rêve. Voici d’autres idées pour vous aider.
Ces trois chiffres influencent à la fois l’acceptation de votre demande et le taux d’intérêt qui vous sera offert par les institutions prêteuses. Par exemple, un taux de 5% sur une dette de 300 000$ vous donne un paiement de 1 745$ par mois, alors qu’un taux de 7% vous ferait payer 2 101$. Pour la même maison! Vous avez donc tout intérêt à améliorer votre cote de crédit pour aller chercher le taux de 5% (voire moins, éventuellement).
Toutefois, ça ne se fait pas en criant peanut! Commencez au moins six mois avant de demander votre préapprobation hypothécaire. Payez vos comptes en entier dès que vous recevez vos factures. Vérifiez votre cote de crédit gratuitement par le biais de votre banque ou sur les sites d’Equifax et TransUnion. Plus votre cote est haute, sur une échelle de 300 à 900, mieux c’est. Vous devriez viser au moins 680.
Si vous avez des enfants, vous recevez sûrement des allocations familiales. Saviez-vous qu’un pourcentage de celles-ci peut être inclus dans le calcul de vos revenus? Mentionnez-le à votre banque. La même chose est possible avec d’autres prestations gouvernementales. C’est super, parce que vous ajoutez ainsi quelques milliers de dollars au revenu pris en compte par l’institution prêteuse pour estimer si vous avez les moyens de rembourser votre futur prêt.
Vos proches, comme vos parents, vos frères et sœurs ou de bons amis pourraient vous aider de différentes manières. Pour accumuler votre mise de fonds plus vite, pourquoi ne pas aller vivre chez eux pendant un an ou deux? Vivre seul, c’est cher, et ça vous empêche peut-être d’économiser. En diminuant vos dépenses courantes, vous pourrez garnir votre CELIAPP et votre REER (en vue d’utiliser le RAP) plus rapidement. Ils donnent droit à une déduction d’impôt pour vos cotisations et à un retrait non imposable au moment de l’achat.
Vos proches n’ont pas l’espace nécessaire pour vous accueillir? Peut-être ont-ils les moyens de vous donner ou prêter de l’argent (sans intérêts)? Bref, acheter en solo ne veut pas nécessairement dire être complètement seul! Vous pourriez être agréablement surpris de l’aide offerte (je vous le souhaite).