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Santé

Mélanger les vaccins contre la COVID-19: ce que l’on sait

Le Canada, qui a eu un départ vaccinal très lent par rapport aux États-Unis, s’est bien repris depuis! Il trône maintenant en 2e position du G20 (après le Royaume-Uni) en termes de pourcentage de population complètement vaccinée.

Pour y arriver, le Canada - incluant le Québec - a adopté des stratégies qui, on ne le réalise pas toujours, sont restées relativement rares dans le monde. Entre autres, le fait d’espacer les 2e doses jusqu’à 16 semaines, ainsi que le fait de mélanger les vaccins.

Près de deux millions de Canadiens ont donc reçu des vaccins différents entre leur première et leur deuxième dose. Certains, comme moi, avaient d’abord reçu le vaccin d’AstraZeneca, puis ont choisi un vaccin à ARN messager comme le Pfizer ou le Moderna pour compléter leur vaccination. D’autres ont reçu une dose de ces deux vaccins à ARN. Les autorités canadiennes en santé ont même encouragé ce mélange, faisant passer le message qu’il était même avantageux sur le plan de l’immunisation.

Ce que les données révèlent

Il y a environ 2 mois, le Comité consultatif national sur l’immunisation (NACI) canadien a donné le feu vert au mélange de vaccins, affirmant qu’il s’agissait d’une pratique sécuritaire dans certaines circonstances. Cette décision était basée sur certaines études menées au Royaume-Uni, en Allemagne et en Espagne.

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Ces études, étant donné la rapidité de la campagne vaccinale dans le monde, ne sont pas pour l’instant complétées. Toutefois, les données préliminaires sont prometteuses pour confirmer l’efficacité et la sécurité du mélange de vaccins. L’étude espagnole, menée auprès de 663 personnes, a entre autres démontré que mélanger le vaccin d’AstraZeneca avec le Pfizer produisant une « réponse immunitaire solide » et était sécuritaire.

Toutefois, la fréquence des effets secondaires (légers à modérés) était plus élevée parmi les gens qui avaient reçu deux vaccins différents.

Vaccin COVID-19

Je crois qu’à mesure que les semaines et les mois vont passer, il pourrait y avoir des révisions des politiques des autorités en santé, spécifiquement relatives aux pratiques d’administration des vaccins.

La non-reconnaissance du phénomène

J’imagine que je suis loin d’être la seule, une fois passé le soulagement d’être enfin complètement vaccinée, de réaliser que… Plusieurs pays ne reconnaissent pas cette pratique! Sans avoir de grand voyage prévu dans l’immédiat, avec la vaccination renait tout de même l’espoir de la vie « normale », incluant la possibilité de faire de petites escapades agréables en Nouvelle-Angleterre ou ailleurs!

Ça a donc été une vraie douche froide, surtout en contraste avec le discours complètement rassurant au Canada, de réaliser que plusieurs pays, incluant les États-Unis, ne considèrent pas que les personnes ayant reçu des vaccins différents sont adéquatement vaccinées! Malgré le fait que j’ai couvert la pandémie et la vaccination depuis un an et demi, je n’avais vraiment pas vu ça venir.

La FDA, qui régule les médicaments et les vaccins aux États-Unis, n’a pas cautionné la pratique de mélanger les vaccins, conseillant plutôt de la réserver pour des « situations exceptionnelles ». Même si cela ne signifie pas nécessairement que les Canadiens ayant reçu un mélange de vaccins ne seront pas autorisés à entrer aux États-Unis, ce n’est pas non plus une situation idéale.

Il reste maintenant à voir si d’autres pays que les États-Unis emboîteront le pas pour nier le statut de vaccination complet des ressortissants étrangers qui ont reçu deux vaccins différents.

Plusieurs compagnies de croisière, par exemple Princess Cruises, Holland America, Norwegian et Royal Caribbean ont toutes adopté des politiques similaires, statuant que les personnes ayant reçu une dose d’AstraZeneca suivie d’une dose d'un vaccin ARN « ne sont pas considérées comme étant adéquatement vaccinées ».

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Une situation « en évolution »

Le ministre canadien des affaires intergouvermentales, Dominique Leblanc, a tenté de rassurer les Canadiens qui ont reçu deux vaccins différents. Sa position lui permet de croire que les pays réticents à reconnaître cette pratique vont éventuellement changer d’idée, « à force d’échange de données et de discussions » entre les différentes autorités en santé. « On ne s’attend pas que la situation demeure ainsi. Je crois qu’à mesure que les semaines et les mois vont passer, il pourrait y avoir des révisions des politiques des autorités en santé, spécifiquement relatives aux pratiques d’administration des vaccins », a t-il assuré lors d’une récente conférence de presse.

Le Dr. Howard Njoo, sous-administrateur en chef de la Santé publique au fédéral, abondait dans le même sens, assurant que des études en cours tendent à prouver l’efficacité du mélange des vaccins pour développer l’immunité et ajoutant que la forte baisse des cas et des décès au Canada ajoutait du poids à cet argument.

C'est donc un dossier à suivre de près!

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