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Le droit à l’avortement au Québec : l’histoire de Chantale Daigle racontée dans une nouvelle série

À l’aube du 8 mars, Journée internationale des droits des femmes, il est bon de se rappeler le chemin qui a été parcouru ces dernières décennies. Avec les récents revers des droits des femmes aux États-Unis, on se rend compte qu’il ne faut rien tenir pour acquis. C’est d’ailleurs pour marquer cette date importante et se souvenir des femmes qui se sont battues pour nous toutes que la série Désobéir : le choix de Chantale Daigle voit le jour sur Crave le 8 mars 2023.

Le droit à l’avortement au Canada

Ça ne fait que 54 ans que le droit à l’avortement est reconnu au Canada! C’est en 1969 que la Chambre des communes du Canada légalisait l’avortement, seulement si la grossesse mettait en danger la vie ou la santé de la femme. Se faire avorter dans les années 70 et 80 était donc en majeure partie illégal. Quelques décennies plus tard, en 1988, la Cour suprême du Canada a annulé cette motion inscrite au Code criminel jugée inconstitutionnelle puisqu’elle portait « atteinte au droit à la sécurité et à l’intégrité physique et émotionnelle de la femme enceinte. » L’avortement est ainsi devenu légal, peu importe le stade de la grossesse.

L’histoire de Chantale Daigle

Chantale Daigle est en relation avec Jean-Guy Tremblay, un homme violent, possessif et jaloux. Elle tombe enceinte et à 17 semaines, prend la décision de quitter son conjoint et de mettre fin à sa grossesse. Orgueilleux, ce dernier n’est vraiment pas content de la tournure des événements et décide de s’adresser aux tribunaux pour empêcher Chantale Daigle de se faire avorter. Sa rationnelle : il a des droits en tant que géniteur et veut protéger les droits du fœtus.

C’est le 17 juillet 1989 qu’un juge de la Cour supérieure du Québec, le juge Viens, accorde à Jean-Guy Tremblay la victoire : Chantale Daigle n’a pas le droit de se faire avorter. Quelques jours plus tard, la décision en appel, la Cour d’appel du Québec maintient la décision à 3 contre 2, qui, on doit le spécifier, a été prise par cinq juges masculins. Jean-Guy Tremblay juge l’affaire gagnée et acclame « J'ai gagné ma cause, c'est fini, j'attends l'enfant asteure ».

Chantale Daigle veut se battre jusqu’au bout pour ses droits et s’adresse en dernier recours à la Cour suprême du Canada.

Un vent de solidarité

Le 27 juillet 1989, 2 000 personnes prennent d’assaut les rues de Montréal pour soutenir Chantale et par le fait même, réitérer le droit des femmes à choisir. Parmi les manifestantes, Pauline Marois, Lucie Pépin, Lorraine Pagé et Léa Roback, avec leurs enfants, aiguilles à tricoter en main, symbole des avortements illégaux performés dans des endroits anonymes. Le débat s’enflamme tant dans les médias qu’au sein des divers partis politiques.  Les pro-choix et pro-vie s’affrontent dans des discussions sans fin alors que Chantale elle, garde le cap sur sa cause.

En attente de la décision de la Cour Suprême, c’est avec l’aide de 4 militantes du Centre de santé des femmes de Montréal que le 1er août, Chantale Daigle avorte à Boston, à 22 semaines de grossesse. Elle risque ainsi 2 ans de prison et une amende de 50 000$.

Le jugement de la Cour suprême du Canada

Quelques jours plus tard à peine, le 8 août 1989, les 9 juges de la Cour suprême du Canada se prononcent sur l’affaire Tremblay c. Daigle. Ils annulent officiellement l’injonction en stipulant que ni le Code civil du Québec ni la Charte québécoise ne donne au fœtus un statut d’être humain. De plus, ces derniers ne reconnaissent pas le droit du géniteur à obliger une femme à poursuivre une grossesse contre sa volonté. « Les droits du père en puissance n’existent pas ».

Désobéir : le choix de Chantal Daigle, à voir sur Crave

Dans les rôles de Chantale Daigle et Jean-Guy Tremblay, on retrouve à la tête de la série Désobéir : le choix de Chantal Daigle, Éléonore Loiselle et Antoine Pilon.  Coécrite par Daniel Thibault et Isabelle Pelletier, la minisérie documentaire de 6 épisodes retrace le drame de Chantale Daigle et souligne l’importance historique de sa bataille devant les tribunaux.

Ne manquez pas Désobéir : le choix de Chantale Daigle dès le 8 mars sur Crave.

Sources : L'Encyclopédie CanadienneLe devoir, 1989-07-28, Collections de BAnQ.

 

L’AFFAIRE CHANTALE DAIGLE : LE DOCUMENTAIRE : un documentaire de Noovo Info
 
Noovo Info annonce aujourd’hui son deuxième documentaire, L’AFFAIRE CHANTALE DAIGLE : LE DOCUMENTAIRE. Porté par la journaliste Noémi Mercier, le documentaire révèlera des moments inédits de la bataille de Chantale Daigle au travers d’entrevues avec des acteurs et actrices clés de cette affaire et de nombreuses images d’archives.
 
« Grâce notamment à ce nouveau documentaire, Noovo Info poursuit sa volonté d’investir dans la production de documentaires qui approfondissent des enjeux de société. Cette volonté s’aligne parfaitement avec la mission de Noovo Info de proposer des contenus pertinents, qui examinent avec un regard novateur des sujets d’actualités grâce à une équipe hors pair », a déclaré Suzane Landry, vice-présidente, Développement de contenu, programmation et information chez Bell Média.

 

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