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Le terme « nomophobie » gagne en popularité depuis les dernières années. Venant de la contraction des mots « no more phone » et « phobia », cela signifie la peur de ne pas avoir son téléphone à portée de main. Ce phénomène assez récent, en raison de l’explosion des nouvelles technologies, est aussi surnommé le « syndrôme de déconnexion » et prend de l’ampleur partout à travers la planète.
Pour certaines personnes, le fait de ne pas se retrouver en présence de signal ou de leur téléphone portable est paniquant. Un manque de batterie et l’impossibilité de pouvoir charger l’appareil peuvent aussi être la source de cet état anxiogène. Cette phobie est en lien direct avec la forte dépendance à l’instantanéité des communications, des réseaux sociaux et des sources d’informations.
Les personnes prisent avec la nomophobie éprouvent le besoin de vérifier en permanence leurs courriels, leurs textos et doivent consulter constamment leurs réseaux sociaux. C’est pour eux une véritable addiction et cette façon de faire leur procure un sentiment de sécurité puisqu’ils sont joignables en tout temps (surtout si leur emploi nécessite de l'être). Cette connexion leur procure aussi le sentiment d’être en contrôle de la situation, à tout moment.
Même si la nomophobie n’est pas encore reconnue comme un trouble de santé mentale aux yeux du « Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux », il n’en reste pas moins que cette dépendance pathologique peut entraîner de l’anxiété et d’importantes conséquences sociales.
Souvent la vie virtuelle de la personne devient plus importante que sa vie réelle et de graves conséquences sociales peuvent en découler. En étant constamment sur son appareil, le nomophobe à tendance à s’isoler, ce qui affecte ses relations interpersonnelles à plusieurs niveaux (amicales, familiales, amoureuses, professionnelles, etc). Une diminution de la confiance en soi est aussi souvent caractéristique de cette addiction. Cette pathologie est fréquemment observée chez les adolescents (qui ne souhaitent pas être coupés de leur amis et de leurs jeux) mais aussi chez les jeunes adultes (qui sont plutôt en quête de performance au travail).
Plus facile à dire qu’à faire, mais la personne atteinte de nomophobie devra apprendre à moins utiliser son portable de jour en jour. Par exemple, en faisant l’exercice de l’éteindre 15 minutes, plusieurs fois par jour. Avec le temps, on lui demandera de l’éteindre et d’augmenter progressivement la durée à une heure, plusieurs fois par jour. C’est une forme de désensibilisation au même titre qu’une allergie, avec laquelle on souhaite réhabituer progressivement l’organisme à être en contact avec un allergène.
La personne devra aussi s’habituer à ne pas regarder son téléphone en présence d’autrui et de ne pas l’avoir constamment sur lui (ou elle!). La psychothérapie peut aussi venir en aide aux gens pris avec cette dépendance.
On dit que la prévention de cette maladie du monde moderne peut se faire dès la petite enfance en modérant l’utilisation des écrans. Une notion de limite (durée de jeux, horaires à respecter, etc) devra être établie par les parents et respectée par les enfants. Pour avoir des résultats concrets, il sera important pour les parents d’appliquer les conséquences préalablement établies si les règles ne sont pas respectées. On doit leur faire comprendre qu’il doit y avoir une limite au temps d’utilisation des nouvelles technologies.
Chez les adultes, la prévention se fera par la reconnaissance des traits de personnalité des personnes à risque.