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Santé

Terreur nocturne: tout ce que vous devez savoir sur ce trouble du sommeil

Votre enfant se réveille en crise au tout début de la nuit. Il est inconsolable et ne semble pas vous reconnaitre. Il vit probablement une terreur nocturne.

Ce trouble du sommeil est relativement fréquent chez les jeunes enfants. 30% d’entre eux vivront au moins un épisode de terreur nocturne, ou plusieurs, durant la petite enfance. Bien que ces crises puissent être impressionnantes pour l’entourage, elles sont sans répercussions chez l’enfant. La fréquence diminuera avec l’âge jusqu’à disparaitre totalement. Néanmoins, 2% des adultes en demeurent atteints.

Mais qu'est-ce que c'est exactement une terreur nocturne? Comment la reconnaitre et la différencier des cauchemars et surtout comment l'éviter?

Comment reconnaitre les terreurs nocturnes

Une terreur nocturne se produit habituellement en début de nuit, environ une à deux heures après l’endormissement. Elle se distingue des cauchemars qui eux surviennent plutôt vers la fin de la nuit.

La personne, généralement un enfant, peut alors se mettre à crier de panique dans son sommeil. Elle peut aussi s’assoir ou se lever brusquement, et être réticente au contact de ses parents. Les terreurs nocturnes durent typiquement de 1 à 5 minutes, mais elles peuvent s’étirer jusqu’à 30 minutes. Ces crises, bien qu’elles soient impressionnantes pour l’entourage, se résorbent d’elle-même, alors que la personne retrouve son calme et se rendort comme s’il ne s’était rien passé. En effet, contrairement au cauchemar, lors d’une terreur nocturne, l’individu qui la subit n’en conserve aucun souvenir.  

Que se passe-t-il durant une terreur nocturne

Selon les individus, les comportements diffèrent légèrement, mais de manière générale :

  • La crise survient soudainement.
  • La personne crie et peut même hurler.
  • Elle parait terrifiée.
  • Ses yeux sont grands ouverts et son regard est vide ou paniqué.
  • Elle peut s’assoir dans son lit ou se lever brusquement.
  • Elle n’est pas consciente de son environnement ni de la présence de ses parents.
  • Elle est agitée, parfois même agressive et peut se débattre si on tente de l’approcher.
  • Elle ne supporte pas qu’on la touche.
  • Son discours n’a aucun sens.
  • Elle respire rapidement et peut même être en sueur.
  • Elle semble inconsolable.

Quand se produisent-elles

Les terreurs nocturnes se produisent habituellement durant les premières heures qui suivent l’endormissement, alors que l’individu est dans son sommeil lent et profond.

Elles ont aussi tendance à se produire lors des situations stressantes ou de changements de routine.

Qui est touché

Les tout-petits

Les terreurs nocturnes touchent dans une plus grande proportion les enfants d’âge préscolaire. Elles peuvent se manifester dès l’âge de 6 mois et tendent à disparaitre vers 6 ans. Le pic se situe normalement entre l’âge de 3 à 4 ans. La fréquence diminue par la suite.

Selon les dernières données compilées par l’Institut de la statistique du Québec sur la qualité du sommeil des tout-petits, 3 enfants sur 10 (30%) font des terreurs nocturnes à un an et demi. Le quart (24%) des enfants font des terreurs nocturnes moins d’une fois par mois, c’est-à-dire qu’ils se réveillent brusquement en criant ou en pleurant et sont inconsolables pendant plusieurs minutes, même lorsqu’on les prend. Environ 7% des tout-petits en font au moins une fois par mois.

Les enfants d’âge scolaire

Après l’âge de 6 ans, les terreurs nocturnes tendent à diminuer jusqu’à disparaitre totalement à l’adolescence. Toutefois, lorsqu’un enfant vit des terreurs nocturnes après l’âge de 6 ans, des facteurs psychologiques peuvent être en cause.

Le stress et des expériences angoissantes peuvent impacter le sommeil. L’enfant peut alors réagir normalement pendant la journée, et les terreurs nocturnes sont la seule manifestation d’un problème sous-jacent. Dans de tels cas, l’intervention d’un ou d’une thérapeute peut être bénéfique.

Les adultes

2% des adultes seraient également affectés par les terreurs nocturnes. Le facteur génétique joue un grand rôle. En effet, les personnes ayant des antécédents familiaux de terreurs nocturnes ou de somnambulismes risquent d’être davantage touchées par ce trouble du sommeil à l’âge adulte. Plusieurs causes peuvent être liées aux terreurs nocturnes chez les adultes et elles peuvent être déclenchées par certaines conditions qui nuisent au sommeil.

Quelles sont les causes 

Chez les enfants:

Les terreurs nocturnes sont en partie héréditaires. Par conséquent, elles sont plus fréquentes dans les familles où l’un des membres en a déjà vécu.

D’autres facteurs peuvent également être associés à un risque accru de terreur nocturne. On les observe chez un enfant lorsque:

  • Il se couche plus tard qu’à l’habitude ou il est très fatigué. Il récupère alors de son manque de sommeil par une modification de la durée et de l’intensité de la phase du sommeil profond, phase durant laquelle se manifestent les terreurs nocturnes.
  • Il vit des événements dans son quotidien qui le rendent anxieux. Le stress constitue un élément déclencheur de terreurs nocturnes chez les enfants qui y sont prédisposés. Il peut s’agir d’une séparation, d’un déménagement, d’un changement de garderie, mais aussi d’un voyage ou de tous autres événements qui le sortent de sa routine.
  • Il cesse de faire une sieste, mais il n’y est pas encore prêt ou ses habitudes de sommeils ont été modifiées.
  • Il est malade ou il fait de la fièvre.

À l’âge adulte

Tout comme chez l’enfant, l’aspect héréditaire a un grand impact. L’adulte sera alors prédisposé à subir de terreurs nocturnes si d’autres personnes dans sa famille en ont également vécu, durant l’enfance, comme durant l’âge adulte.

D’autres aspects peuvent accentuer ce trouble du sommeil et provoquer des terreurs nocturnes:

Comment réagir lors d’une terreur nocturne

N’essayez pas de réveiller la personne qui vit une terreur nocturne.

Évitez de la toucher. Restez simplement près d’elle afin de vous assurer qu’elle ne tombe pas de son lit ou qu’elle ne se blesse pas.

Attendez qu’elle se recouche et se rendorme. Si elle se réveille complètement, vous pouvez chanter une berceuse et lui frotter le dos doucement afin de la rassurer et qu’elle se rendorme calmement. Même si elle n’a pas conscience d’avoir fait une terreur nocturne, elle peut se demander pourquoi vous êtes auprès d'elle en pleine nuit et s'en inquiéter.

Le lendemain, vous n’avez pas besoin de parler de ce qui s’est produit durant la nuit. Chez l'enfant, cela pourrait avoir comme effet de l'effrayer et cela pourrait l'inquiéter lorsque viendra le moment de se mettre au lit le soir venu. Vous pouvez cependant lui poser des questions à savoir s’il se souvient de ses rêves, ou encore s’il y a quelque chose qui l’inquiète.

Lorsqu’un enfant a déjà connu un épisode de terreur nocturne, assurez-vous que son environnement est sécuritaire. Par exemple, ne le laissez pas dormir sur un matelas au second étage d’un lit superposé.

Comment éviter les terreurs nocturnes

Il n’est pas toujours possible d’éviter complètement les terreurs nocturnes, mais certaines habitudes peuvent aider à en faire diminuer la fréquence.

Un horaire de sommeil stable (lever et coucher)

Assurez-vous d’avoir un horaire de sommeil relativement stable et que le nombre d’heures de sommeil est suffisant. Chez l’enfant qui semble trop fatigué, la sieste devrait être conservée (ou réintroduite). Il doit également se coucher à une heure qui lui permet d’avoir un nombre d’heures de sommeil adéquat. Rappelez-vous qu’un manque de sommeil est un déclencheur de terreurs nocturnes.

Une routine apaisante

Instaurez une routine du sommeil qui favorise l’apaisement. Vous pouvez prendre l’habitude de donner un bain à votre enfant et ensuite lui lire une histoire avant l’heure du coucher. Vous pouvez aussi lui demander de vous parler de ces beaux moments durant la journée. Ces petits gestes contribuent à créer un environnement réconfortant et apaisant. Une routine courte, mais stable viendra favoriser l’endormissement et le sommeil devrait être calme.

Aucune activité physique intense en soirée

Évitez tous sports intenses ou toute activité qui provoque des émotions négatives en soirée.

Des repas légers en fin de journée

Des repas lourds ou épicés, ou encore des aliments sucrés peuvent perturber la période d’endormissement et même le sommeil. Privilégiez des repas légers avant l’heure du coucher.

Le moins de situations stressantes possible

Le stress est un élément déclencheur de terreurs nocturnes chez les enfants qui y sont prédisposés. Évidemment, il n’est pas toujours possible de faire disparaitre les situations stressantes, mais autant que possible on tente de les diminuer ou de s’en éloigner. Chez les enfants, il est aussi possible de désamorcer certains stress en parlant avec eux de ce qui les préoccupe.

Un environnement calme et des lumières tamisées

Pour favoriser un sommeil paisible, faites en sorte que l’environnement soit le plus calme possible. Un bruit ou une lumière vive peut être le déclencheur d’une terreur nocturne. 

Existe-t-il un traitement lorsque les terreurs nocturnes sont très (trop) fréquentes

Les terreurs nocturnes font partie du développement normal et de la maturation du sommeil de l’enfant. Même si certaines crises peuvent être impressionnantes pour les parents, il faut autant que possible essayer de ne pas s’en inquiéter et comprendre que les terreurs nocturnes n’ont pas (ou peu) d’impacts chez les enfants. Dans la majorité des cas, elles disparaitront d’elle-même.

Néanmoins, si les terreurs nocturnes sont très fréquentes, et si intenses que l’enfant peut se blesser, n’hésitez pas à consulter une ou un professionnel de la santé.

De manière générale, il est recommandé de tenir un journal afin d’identifier les moments précis où les terreurs nocturnes se produisent et tenter d’en identifier les causes potentielles.

Avec ces observations, peut-être suffira-t-il de modifier quelques habitudes de vie afin que les terreurs nocturnes cessent. Si ce n’est pas le cas et que les terreurs demeurent fréquentes, qu’elles perturbent le sommeil de tous les membres de la famille et qu’il y a un danger de blessures, vous pouvez réveiller l’enfant 30 minutes avant l’heure à laquelle la terreur nocturne se manifeste habituellement, pour l’empêcher de se produire. Offrez-lui un verre d’eau ou encore amenez-le à la toilette. Laissez-le ensuite se rendormir par lui-même. Répétez la même chose chaque soir pendant quelques semaines et voyez ensuite si les terreurs nocturnes ont cessé.

En dernier recours, lorsque les stratégies comportementales sont inefficaces, des médicaments peuvent être une solution, en particulier chez les adultes. Les médicaments sont rarement utilisés chez les enfants.   

Chez les adultes, un antidépresseur, comme la paroxétine, peut être proposé comme traitement ou encore les benzodiazépines, comme le clonazépam, afin de réduire l'anxiété et favoriser un sommeil plus profond. La mélatonine ou la carbamazépine peut aussi être recommandée.

Dans tous les cas, il faut tenter d’identifier la ou les causes, et privilégier une bonne hygiène de sommeil. Discutez-en avec un ou une professionnelle de la santé.

Note: Les informations contenues dans cet article vous sont fournies à titre informatif seulement et vous permettront de poser des questions éclairées à votre médecin. En aucun cas, elles ne peuvent remplacer l'avis d'un professionnel de la santé. Notre équipe de rédacteurs et d'experts met tout en oeuvre pour vous fournir de l'information de qualité. Toutefois, Noovo Moi ne saurait être tenu responsable si le contenu d'un article s'avérait incomplet ou désuet. Nous vous rappelons qu'il est fortement recommandé de consulter un médecin si vous croyez souffrir d'un problème de santé.