Passer au contenu principal

Début du contenu principal.

Santé

Congestion nasale chronique: peut-on devenir accro au spray nasal?

La saison des rhumes et de la grippe est de retour. Et lorsqu’un virus respiratoire nous terrasse, on souffre aussi généralement de congestion nasale. Celle-ci nuit au sommeil de façon considérable. Pour pallier ce symptôme si dérangeant, on est plusieurs à se tourner vers le décongestionnant nasal. D’autant plus qu’il procure un soulagement quasi instantané.

Mais ce qui semble miraculeux peut parfois engendrer des conséquences négatives. En effet, les décongestionnants nasaux peuvent autant nous soulager qu’engendrer une congestion chronique.

Qu’en est-il exactement de ces produits? Peut-on les utiliser sans s’inquiéter ou doit-on réellement être à l’affut d’une dépendance face au spray nasal?

Trois différentes catégories de décongestionnants

Les décongestionnants se séparent en trois catégories:

  • les vaporisateurs de solution saline (comme hydraSense),
  • les vaporisateurs à la cortisone (comme Nasonex )
  • les vaporisateurs qui contiennent des agents décongestionnants (comme Otrivin et Dristan).

Il faut être en mesure de différencier ces différents produits, car ils n’ont pas tous les mêmes répercussions.

Les vaporisateurs d’eau saline peuvent être utilisés sans problème, et ce, même sur de longues périodes. Lors d’une grippe ou d’un rhume, leur effet décongestionnant ne sera peut-être pas immédiat, mais il contribuera à soulager la congestion à plus ou moins long terme. En outre, ils n’entraineront aucune répercussion négative et ne créeront aucune dépendance.

Les vaporisateurs à la cortisone, entre autres ceux contre le rhume des foins, sont prescrits pour réduire l’inflammation. Il est essentiel de suivre le traitement établi et qui est adapté à sa propre situation. Ils peuvent habituellement être pris sur une longue période sans aucun problème.  Effectivement, les corticoïdes, tout comme les antihistaminiques ne provoquent pas d'effet d'accoutumance.

Lorsqu’on parle de vaporisateurs décongestionnants qui peuvent créer une dépendance, il est habituellement question des vaporisateurs contenant des substances comme l’oxymétazoline, la xylométazoline ou la phényléphrine. Ce sont ces produits qui doivent être pris avec prudence.  Même s’ils se trouvent en vente libre en pharmacie, il ne faut pas pour autant sous-estimer leurs répercussions. La posologie doit donc être respectée à la lettre afin d’éviter tout problème, dont une dépendance. 

Comment fonctionnent les décongestionnants nasaux?

La congestion nasale se produit lorsque les membranes qui tapissent les voies nasales deviennent enflammées. Une fois enflées, ces voies peuvent se remplir rapidement d’un excès de mucus et de liquides.

Les vaporisateurs nasaux qui comprennent de l’oxymétazoline, de la xylométazoline ou de la phényléphrine agissent en venant contracter, voire rapetisser, les vaisseaux sanguins qui sont dans les voies nasales pour réduire l’enflure et diminuer la congestion.  Lorsque l’enflure est résorbée, l’air passe enfin dans nos narines, ce qui nous procure un soulagement instantané.

Cependant, une trop grande utilisation d’un vaporisateur décongestionnant peut provoquer ce qu’on appelle une congestion rebond. Le nez s’habitue à la présence du médicament. Dès que l’effet du spray s’estompe, généralement après 6 à 8 heures, les vaisseaux se dilatent à nouveau, et parfois, ils se dilatent encore plus qu’auparavant. On est alors de plus en plus congestionné.e, et on a toujours besoin davantage de décongestionnant pour être soulagé.e. On entre alors dans un cycle sans fin.

D’ailleurs, la congestion rebond peut survenir sans qu’on ait utilisé le produit durant plusieurs jours. Le simple fait d’avoir pris des doses de décongestionnant trop fréquemment durant la période recommandée peut induire une congestion rebond.

On se retrouve alors dans une situation où, sans vaporisateur, il est impossible de respirer librement par le nez. Mais, à cause de celui-ci, la muqueuse se gonfle davantage et plus rapidement. C’est à ce moment que s’installe la dépendance au produit.

De plus, les décongestionnants nasaux lorsqu’ils sont utilisés fréquemment assèchent les parois nasales. À cause de l’assèchement, elles se collent les unes aux autres et le nez perd sa fonction protectrice. Sans cette précieuse barrière protectrice, les virus et les rhumes nous affectent encore davantage et on ne s’en sort plus sans spray nasal.

Qu’est-ce que l’utilisation trop fréquente peut provoquer?

Lorsque les vaporisateurs nasaux sont utilisés trop fréquemment, les gens développent une rhinite médicamenteuse ou une rhinite atrophique.  À ce moment, ils ne sont plus capables de respirer par le nez s’ils n’utilisent pas un décongestionnant.

L'utilisation prolongée de vaporisateurs et de gouttes nasaux produit donc trop souvent un effet d'accoutumance.  Cette dépendance, à la longue, peut même causer une lésion irréversible de la muqueuse nasale.

Les signes d’une muqueuse nasale endommagée

Plusieurs signes démontrent que la muqueuse nasale est endommagée, entre autres:

  • les rhumes chroniques,
  • un dessèchement de la muqueuse nasale et la formation de croûtes dans les fosses nasales,
  • des saignements de nez,
  • des risques accrus de tomber malade (étant donné l'affaiblissement du système de défense du nez).

Dès que les premiers signes apparaissent et qu’on soupçonne une dépendance au vaporisateur nasal, il faut intervenir rapidement afin de briser le cycle le plus rapidement possible. Car, plus on laisse la dépendance s’installer, plus il est difficile de la vaincre, et plus les conséquences seront nombreuses. 

De graves conséquences

Les conséquences d’une muqueuse nasale endommagée peuvent être graves. On peut observer notamment:

  • une lésion durable de la muqueuse nasale,
  • la perte de l’odorat,
  • une perforation septale importante pouvant causer un collapsus de la pyramide nasale. S’il n’y a plus de septum, on observe une perte de structure au niveau du nez qui peut donner une déformation que l’on nomme «nez en selle», c’est-à-dire que le nez prend la forme d’une selle de cheval.

Au-delà des conséquences physiques, certaines peuvent être d’ordre psychologique. La personne qui tente de renoncer au spray nasal peut souffrir de ne plus avoir le nez dégagé, ce qui induit des peurs d’asphyxie et des changements d’humeur majeurs. 

Comment s’en sortir? Quels sont les traitements à préconiser?

Selon le niveau de dépendance, il existe différentes façons de briser ce cycle infernal.

En arrêtant d’utiliser les vaporisateurs nasaux d’un seul coup

Certaines personnes arrêtent subitement et endurent les symptômes de congestion durant quelques jours. Ceux-ci s’estomperont plus ou moins rapidement et la muqueuse nasale retrouvera son état normal.

En utilisant des solutions d’eau saline

Pour d’autres, il est tout simplement impensable d’arrêter complètement. Il faut alors remplacer progressivement le vaporisateur nasal par une solution nasale d’eau saline. On peut aussi essayer d’habituer une narine à la fois. On s’assure alors qu’au moins un des deux côtés du nez respire librement.

Pour mettre toutes les chances de son côté afin de réussir le «sevrage», on se lave le nez de manière régulière avec un produit qui permet de le rincer, et on l’hydrate avec un spray contenant une solution d’eau saline. On peut aussi utiliser des gouttes hydratantes pour le nez.

En combinant avec un vaporisateur à la cortisone

Lorsque la dépendance est installée depuis un peu trop longtemps, une consultation avec un médecin peut être nécessaire et même fortement recommandée. Celui-ci déterminera s’il faut plutôt s’orienter vers un oto-rhino-laryngologiste (ORL). 

L’un des traitements préconisés est de combiner l’utilisation d’eau saline avec un vaporisateur à base de cortisone. On ressent alors l’effet décongestionnant, sans pour autant utiliser un vaporisateur contenant de l’oxymétazoline, de la xylométazoline ou de la phényléphrine.

En prenant des antibiotiques

Dans certains cas, l’utilisation d’antibiotiques locaux s’avère nécessaire pour empêcher la formation de croûtes et éviter des infections.  

En se tournant vers la chirurgie

En dernier recours, un traitement chirurgical peut être envisagé. Lors de cette intervention, la taille des cavités nasales est diminuée, ce qui va favoriser la régénération de la muqueuse, en augmenter sa lubrification et améliorer la vascularisation des cavités nasales.

Dans tous les cas, il ne faut pas hésiter à discuter avec un ou une professionnelle de la santé. En premier lieu, une ou un pharmacien peut vous conseiller afin de trouver une solution optimale pour vous.

Comment éviter de développer une dépendance?

Il est crucial d’être conscient et consciente des problèmes de dépendance que peuvent provoquer les vaporisateurs nasaux. On devrait donc les utiliser uniquement lorsqu’ils sont absolument nécessaires et avec parcimonie en suivant la posologie, sans jamais la dépasser.

Toutefois, avant de se tourner vers ces produits, pour éviter tout problème de dépendance, il est préférable de privilégier des alternatives naturelles.

  • Lorsque notre nez commence à couler ou que l’on ne respire pas bien la nuit, un rinçage nasal peut soulager les premiers symptômes.
  • Les vaporisateurs d’eau saline permettent d’humidifier les muqueuses nasales, dégagent l’accumulation excessive de mucus et soulagent la congestion.
  • L’utilisation d’un humidificateur dans la chambre à coucher contribue aussi à soulager la congestion.

Bref, autant que possible, on privilégie des solutions naturelles. Toutefois, il est possible d’utiliser un décongestionnant nasal de façon sécuritaire, en respectant la posologie, sans jamais la dépasser. 

Sources: Help je suis accro au spray nasal : que faire ? - RTBF ActusDépendance au spray nasal - que faire?- EmserVous pourriez développer une dépendance aux vaporisateurs nasaux | 24 heures

Note: Les informations contenues dans cet article vous sont fournies à titre informatif seulement et vous permettront de poser des questions éclairées à votre médecin. En aucun cas, elles ne peuvent remplacer l'avis d'un professionnel de la santé. Notre équipe de rédacteurs et d'experts met tout en oeuvre pour vous fournir de l'information de qualité. Toutefois, Noovo Moi ne saurait être tenu responsable si le contenu d'un article s'avérait incomplet ou désuet. Nous vous rappelons qu'il est fortement recommandé de consulter un médecin si vous croyez souffrir d'un problème de santé.

Certains des objets proposés dans cet article contiennent des liens affiliés, ce qui signifie que nous recevons une petite commission d’affiliation lorsqu’un achat est effectué à partir d’un tel lien. Ne vous en faites pas, il ne vous en coûtera pas plus cher et ça nous permet de continuer à vous offrir du contenu de qualité!