Les micro-ondes et les radiofréquences (RF) font partie de notre quotidien, sans qu’on en soit totalement conscient. Elles sont partout et on y est exposé en tout temps. Depuis de nombreuses années, des voix s’élèvent pour soulever les dangers potentiels, encore davantage maintenant, avec l’arrivée de la 5G. Qu’en est-il exactement? Sont-elles nocives pour la santé?
Des ondes omniprésentes
Les micro-ondes et les radiofréquences sont effectivement partout. On y est exposé chaque fois qu’on utilise notre téléphone cellulaire, le four à micro-ondes, le téléviseur, le WiFi... En sortant à l’extérieur, on est exposé aux ondes émises par les stations de radio, de télévision, voire les tours de téléphonie cellulaire et les systèmes radars (météo et aéroports, entre autres). Il est pertinent, voire essentiel, qu’on se questionne par rapport à leur impact. En même temps, il faut aussi être conscient qu’aujourd’hui nous ne pourrions pas vivre autrement.
Dangers potentiels
Augmentation possible des cancers du cerveau?
Depuis plus d’une dizaine d’années, plusieurs études ont été effectuées, pour tenter de comprendre l’impact des radiofréquences sur la santé des humains.
Des liens ont, entre autres, été démontrés par rapport à l’augmentation des cancers du cerveau, mais également l’augmentation d’un schwannome malin, un cancer des cellules de Schwann qui compose la gaine de myéline entourant les fibres nerveuses. Malgré ces observations, aucune étude n’a réussi à démontrer qu’il y avait un lien direct entre les radiofréquences et les cancers. En effet, les rats étaient soumis à des radiofréquences très élevées durant de longues heures, ce qui ne correspond pas au niveau de radiofréquence auquel l’humain est soumis au quotidien. De plus, les données étaient trop peu significatives pour tirer des conclusions sans équivoques.
Même si le lien direct n’a pu être démontré, la prudence s’avère tout de même de mise. Il faut aussi prendre en considération que l’utilisation des cellulaires est relativement récente, les études ont donc bien peu de recul par rapport à la situation. Néanmoins, plusieurs éléments permettent de penser qu’une utilisation excessive du cellulaire ou une exposition excessive aux micro-ondes et aux radiofréquences pendant de nombreuses années peut mener à différentes problématiques de santé.
Hypersensibilité électromagnétique
D’ailleurs, au-delà des cancers, des personnes se disent hypersensibles aux radiofréquences. Bien qu’il ne s’agisse pas d’une pathologie reconnue du milieu médical, à ce jour, des médecins reconnaissent que les ondes peuvent avoir un impact sur la santé de certaines personnes. Celles-ci ont des symptômes variés, mais selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS) les plus fréquents sont :
Des symptômes dermatologiques, entre autres des rougeurs, des picotements et des sensations de brûlure.
Des symptômes neurasthéniques et végétatifs, entre autres, une fatigue, une lassitude, des difficultés de concentration, des étourdissements, des nausées, des palpitations cardiaques et des troubles digestifs.
Des propos rassurants
Ce qu’en dit le gouvernement du Canada...
Le gouvernement du Canada demeure à l’affut des différentes études sur le sujet.
Il s’assure que les produits, comme les cellulaires, ainsi que les tours de téléphonies, sont soumis à un contrôle rigoureux. En effet, ils doivent répondre aux exigences canadiennes de sécurité à l’égard des radiofréquences.
En respectant ces critères, il ne devrait pas y avoir d’impact négatif sur la santé. Sur le site du gouvernement du Canada, on peut y lire : « Selon les données scientifiques disponibles, l’exposition des gens aux bas niveaux de champs électromagnétiques (CEM) de radiofréquences émises par les téléphones cellulaires, les tours de téléphonie cellulaire, les antennes et les dispositifs 5G ne posent pas de risque pour la santé. »
Ce qu’en dit l’OMS...
L’OMS est catégorique : « Les informations accumulées jusqu’à maintenant n’ont jamais montré l’existence d’effets indésirables à court ou à long terme imputables aux signaux RF (radiofréquences) produits par les stations de base. Comme les réseaux sans fil produisent en général des signaux plus faibles que les stations de base, on ne pense pas qu’une exposition à ces réseaux puisse avoir des effets indésirables ».
L’organisme conclut même que « compte tenu des très faibles niveaux d’exposition et des résultats des travaux de recherche obtenus à ce jour, il n’existe aucun élément scientifique probant confirmant d’éventuels effets nocifs des stations de base et des réseaux sans fil pour la santé ».
Une mise en garde concernant les téléphones cellulaires
Toutefois, l’organisme mondial mentionne que les ondes émises par les téléphones cellulaires peuvent être « potentiellement cancérigènes » pour le cerveau des grands utilisateurs de cette technologie. On peut lire sur le site de l’OMS :
« Le Centre international de Recherche sur le Cancer a classé les champs RF comme potentiellement cancérogènes pour l’homme (groupe 2 B), sur la base de données épidémiologiques variées concernant le lien entre une exposition aux rayonnements radioélectriques provenant de téléphones sans fil et l’apparition de cancers de la tête (gliome et neurinome de l’acoustique) dans les populations humaines »
L’avis de Santé Canada
Pour sa part, Santé Canada estime que « l’énergie électromagnétique des RF émises par les cellulaires et les stations de base est un type de rayonnement non-ionisant similaire à l’énergie produite par les signaux de télédiffusion et de radiodiffusion AM/FM.
Contrairement au rayonnement ionisant (notamment des appareils à rayons X), l’énergie des RF émises par les cellulaires ou d’autres appareils sans fil ne peut pas briser de liens chimiques. Autrement dit, il est peu vraisemblable qu’elle endommage le matériel génétique humain ».
Mesures de sécurité
Santé Canada a également émis des lignes directrices contenues dans un code de sécurité. Les entreprises qui utilisent les micro-ondes lors de leurs activités commerciales ou industrielles sont tenues de s’y conformer afin d’assurer la sécurité du grand public. Ce code prévoit notamment l’affichage obligatoire de panneaux d’avertissement si les fréquences dépassent les niveaux supérieurs aux normes établies ou s’en approchent.
La fabrication des appareils domestiques utilisant cette technologie, elle aussi réglementée, assure également une protection additionnelle.
Prudence
Cellulaire
Bien que tout porte à croire que l’utilisation du cellulaire a peu ou pas d’impact sur la santé, la prudence est de tout de même de mise. Quelques petits éléments peuvent faire une différence sur l’impact du cellulaire à long terme. Ainsi, l’utilisation d’un système mains libres sur votre téléphone cellulaire limite les risques d’exposition de votre cerveau aux micro-ondes qui émanent de l’appareil. De plus, il est préférable de ne pas avoir en tout temps son cellulaire sur soi.
Four micro-ondes
De la même façon, un four à micro-ondes endommagé et qui laisserait échapper des radiofréquences peut s’avérer dangereux pour les personnes qui se trouvent à proximité. De plus, il est essentiel de respecter les directives du fabricant quant à l’utilisation du four à micro-ondes.
Appareils WiFi
Enfin, les appareils WiFi, couramment utilisés, ne seraient pas dangereux. Malgré tout, si vous le préférez, vous pouvez fermer le WiFi de votre maison durant la nuit.
En conclusion
Un fait demeure, les micro-ondes et les radiofréquences font partie de notre vie. Nous y sommes exposés à tout moment. Et, sans elles, notre quotidien serait nettement différent. Il est difficile d’imaginer la vie sans téléphone cellulaire, sans Internet, sans radio ni télévision, sans four à micro-ondes, sans communication, sans transport aérien. Malgré tout, les questionnements et les recherches doivent se poursuivre afin de s’assurer que l’utilisation qui en est faite n’a pas d’impact négatif sur la santé des êtres vivants. Mais, en attendant d'avoir davantage de recul par rapport à ces technologies relativement récentes, on peut tous doser l’utilisation que l’on en fait afin de diminuer notre exposition aux micro-ondes et aux radiofréquences.
Sources : Gouvernement du Canada, Gouvernement du Québec, OMS, Radio-Canada, Québec Science, pressroom.cancer.org, sbwire.com, medpagetoday.com