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Zéro déchet

La transition des véhicules électriques est déjà en train de se produire au Québec

Ça fait déjà bientôt 4 ans que je conduis un véhicule complètement électrique; j’en suis même désormais à ma 2e auto. Et même si conduire électrique est moins rare maintenant qu’en 2018, je reçois encore beaucoup de questions de la part des gens à ce sujet.

En ce jour de la Terre, j’avais donc envie de parler de ce sujet qui me tient à cœur et de montrer à quel point le changement est plus près que les gens ne le croient! Voici un topo de la transition vers les véhicules électriques (VE) au Québec. 

 

La pandémie a retardé l’adoption des VE

La pandémie et tous ses problèmes au niveau de la chaine d’approvisionnement ont assez dérangeants pour l’industrie de l’automobile au complet… La pénurie de puces électroniques a causé bien des délais et des retards dans la livraison des véhicules neufs. Alors que le début des années 2020 devait en principe accélérer l’adoption des véhicules électriques, on sait tous que ce n’est pas ce qui s’est passé!

L’inflation qui frappe fort sur les prix de l’énergie/de l’essence, et qui n’a fait que s’accélérer depuis le début de la guerre en Ukraine en février, a certainement précipité l’intérêt des gens pour les véhicules électriques. Mais malheureusement, la demande est beaucoup plus forte que l’offre en ce moment et les listes d’attente pour obtenir un VE neuf sont devenues TRÈS longues (jusqu’en 2026 chez Volkswagen, selon ce que je me suis fait dire).

L’occasion aurait été trop belle pour la conversion de beaucoup de gens vers l’électrique en ce moment, mais la leçon des deux dernières années, c’est qu’on a en fait très peu de contrôle sur ces facteurs! La conversion va se faire, il faut simplement être plus patient.

À lire aussi : À quoi va ressembler l’augmentation du coût de la vie en 2002?

Un portrait de la situation des véhicules électriques au Québec en 2022

Au printemps 2021, le Québec a atteint un chiffre assez historique : la province a passé le cap des 100 000 véhicules électriques ou hybrides dans le parc automobile. Pour vous montrer la progression des dernières années, c’était plutôt autour de 21 000 voitures lorsque j’ai eu ma première auto électrique à l’été 2018.

Un an plus tard, soit au printemps 2022, il y a désormais plus de 133 000 véhicules électriques sur nos routes. C’est encore environ 5-6 % des voitures totales, donc on est encore loin du compte.

La voiture électrique la plus présente au Québec est maintenant la Tesla Modèle 3. Incidemment, ce modèle plus « abordable » de Tesla n’est pas uniquement la voiture électrique la plus vendue dans le monde, mais la voiture la plus vendue au monde, point barre! Ça donne une idée de l’adoption qui va s’accélérer dans les prochaines années.

Le Québec est déjà le leader des véhicules électriques au pays

Saviez-vous à quel point le Québec est en avance sur les autres provinces quant à l’électrification des transports? Avec environ le quart de la population canadienne, le Québec compte pourtant près de la moitié des véhicules électriques! Différents facteurs pourraient expliquer ceci, à commencer par les subventions provinciales (pour les véhicules ainsi que pour l’achat d’une borne) les plus avantageuses au Canada ainsi que le prix de notre électricité, qui est à la fois verte et parmi les moins chères en Amérique du Nord. Si on ajoute la Colombie-Britannique, l’autre endroit plus « en avance », on compte les ¾ des véhicules électriques vendus au pays –avec seulement deux provinces. Le gouvernement fédéral, quant à lui, offre une subvention de 5 000 $ sur un nombre toujours croissant de modèles de voitures

En 2021, 57 % des véhicules électriques au Québec étaient complètement électriques, tandis que 43 % étaient plutôt des hybrides rechargeables.

La cible du Québec est d’avoir 632 000 VE sur la route en 2025 –soit près de 5 fois plus que maintenant, avec un horizon de 2 ans et demi à peine.

En 2030 (dans 7 ans et demi), l’objectif serait d’avoir 1,5 millions de véhicules électriques, pour atteindre 3,5 millions en 2035. Ceci correspondra à environ la moitié des voitures totales enregistrées au Québec.

Aucun véhicule à essence vendus au Québec dès 2035

Plus tôt cette année, le Québec a déjà annoncé que dans la province, la vente de véhicules à essence ne sera plus possible dès 2035, soit dans un peu plus de 12 ans. C’est un horizon très rapide, qui devance même de 5 ans l’objectif que s’était fixé le Canada en 2017 (soit l’arrêt de la vente de véhicules électriques en 2040).

Le Québec s’inscrirait en ce sens comme un des premiers états dans le monde à le faire, avec la Californie et l’Union européenne (représentant 27 pays), qui ont également prévu une date butoir pour les voitures traditionnelles en 2035.

Cette annonce agressive va de pair avec celle de plusieurs fabricants automobiles, qui ont déjà signifié qu’ils arrêteraient de toute façon de produire des véhicules à essence d’ici 2035 « dans les marchés majeurs ». Parmi ceux-ci, on peut compter Ford, GM, Mercedez-Benz, Volvo, Jaguar et Land Rover (plus le fabricant chinois BYD).

À partir du moment où il ne sera plus possible d’acheter une nouvelle auto à essence, il y aura encore une longue période de transition avant que les existantes finissent leur vie utile -10, 12, 15 ans? Il faut également penser que les voitures personnelles ne sont qu’une partie des véhicules se trouvant sur les routes : les camions lourds, autobus et autres véhicules ne sont pas visés pour l’instant par ces réglementations.

Comment ça se passe dans les endroits plus avancés que nous

Malgré les progrès, le Québec est loin d’être un pionnier de l’électrique dans le monde.

Le leader mondial de l’électrification des transports est –est-ce surprenant que ce soit en Scandinavie ?- la Norvège. En 2021, seulement 5 % des nouvelles voitures vendues avaient un moteur à essence en Norvège! Oui c’est bien vrai : 9 voitures sur 10 étaient électriques ou hybrides (le reste était au diesel). Et fait intéressant, la Norvège a un climat très comparable au nôtre, avec de longs hivers froids et de longues distances à parcourir entre les villes.

Ce qui est arrivé, c’est que le gouvernement norvégien a bien planifié sa transition, et ce, très tôt dans le processus, soit dès début des années 2010. C’est probablement la plus grande leçon à retenir : la transition passe par la politique et les réglementations, et non uniquement par la volonté individuelle ou même la capacité financière des consommateurs. En Norvège, l’horizon pour bannir les voitures à essence est de 2025, et non pas de 2035.

La mesure principale prise par le gouvernement norvégien ayant mené à une telle histoire à succès : l’achat de nouveaux véhicules à essence est fortement taxé, alors qu’il n’y a aucune taxe sur l’achat d’un VE. Non seulement la taxe de vente de 25 % ne s’applique pas à l’achat d’une auto électrique ou hybride, mais les nouveaux propriétaires sont aussi exemptés de payer une taxe salée sur la « pollution environnementale ». De cette manière, bien que le prix d’achat initial d’un véhicule électrique soit plus élevé, l’option devient tout de même beaucoup plus « compétitive » et réaliste pour les consommateurs.