Ce printemps, deux glissements de terrain se sont produits en l’espace de quelques jours au Québec. Évidemment, les pluies abondantes que l’on observe de plus en plus souvent font partie des causes, mais elles ne sont pas les seules responsables.
Pourquoi les glissements de terrain se produisent-ils et pourquoi seront-ils plus fréquents?
On observe un glissement de terrain lorsque des morceaux de terre se mettent à débouler sur le flanc d’une colline ou d’une montagne en emportant des pierres, des plantes et d’autres débris sur son passage.
«Il se produit normalement dans des zones rocheuses et montagneuses. Cependant, des conditions géologiques sous-jacentes et invisibles, comme un sol argileux, sensible et instable, peuvent aussi engendrer un glissement de terrain», selon ce qu'explique Andrée Blais-Stevens, chercheuse à Ressources naturelles Canada.
C’est habituellement ce phénomène qui se produit au Québec. En effet, le sol instable, souvent près des cours d’eau, est en grande partie responsable des glissements de terrain dans notre province.
La première cause des glissements de terrain se situe au niveau de la composition du sol. Les sols montagneux ou argileux ont tendance à être instables et propices aux glissements.
Des conditions météorologiques extrêmes
Ensuite, ce sont souvent les conditions météorologiques qui ont un impact. On observe alors l’effet direct sur le sol lors:
des pluies abondantes
de la fonte des neiges.
Pour cette raison, les glissements de terrain ont normalement lieu au printemps et à l’automne.
Des activités humaines qui créent une pression sur le sol
Enfin, l’activité humaine a aussi de nombreuses répercussions sur l’état du sol et, par le fait même, peut provoquer un glissement de terrain. Parmi celles-ci, deux actions ont un impact majeur:
Les constructions d’infrastructure
La déforestation
Les glissements de terrain sont-ils réellement plus fréquents?
Lorsqu’on comprend les causes des glissements de terrain, on se retrouve face aux constats qu'ils surgiront encore, inévitablement, et tout porte à croire que leur fréquence augmentera.
Les activités humaines croissent sans cesse et créent une pression inévitable sur le sol. Les conditions climatiques sont, pour leur part, de plus en plus extrêmes. Les pluies abondantes sont fréquentes, et le dégel se produit plus rapidement.
Au Canada, même si la plupart des glissements de terrain sont mineurs, il s’en produit tout de même des milliers chaque année, dont certains provoquent la mort. D’ailleurs, en mai 2021, les décès liés à un tel phénomène s’élevaient à 356 en Colombie-Britannique, 239 au Québec, et 103 à Terre-Neuve. Malheureusement, d’autres se sont ajoutés à ce nombre ces dernières années.
Le Québec se situe donc au second rang où les glissements de terrain font le plus de victimes au Canada. Dans notre province, ce ne sont pas les environnements montagneux qui génèrent ces catastrophes, mais plutôt les endroits où le sol est argileux.
Quel est l’impact des changements climatiques?
Les changements climatiques n’améliorent en rien la situation qui risque de devenir encore plus critique.
«Avec les hivers de plus en plus doux, la neige au sol fond plus rapidement, les précipitations sont plus liquides, ce qui occasionne un sol qui a tendance à moins geler. Et tout ça fait en sorte que l'eau peut s'infiltrer beaucoup plus facilement et beaucoup plus rapidement», explique Alex Verville, collaborateur météo, sur les ondes de Noovo Info:
Les changements climatiques augmentent donc le risque de catastrophe naturelle comme les glissements de terrain puisqu’ils contribuent à ces facteurs:
Des hivers de plus en plus doux
Des précipitations liquides plus abondantes
Un sol qui a tendance à moins geler; l’eau s’infiltre alors plus aisément et plus vite.
Un sol qui tend à être à saturation plus souvent et plus rapidement
Associée aux différents phénomènes météorologiques, la composition des sols du Québec rend notre province vulnérable. En effet, on retrouve plusieurs endroits au Québec composés d’un sol argileux. C’est la mer de Champlain qui a laissé ce sol lorsqu’elle s’est retirée.
Lors des pluies abondantes ou encore en période de dégel, ce type de sol sature rapidement et bouge facilement. Il est donc plus propice aux glissements de terrain, mais également aux inondations.
Au Québec, les endroits les plus à risque sont:
La vallée du Saint-Laurent
La vallée de l’Outaouais
Le Saguenay
Le gouvernement du Québec a créé une carte des zones les plus à risque afin d’informer la population. Vous pouvez la consulter afin de savoir si vous vivez dans un endroit où les glissements de terrain sont à craindre.
Vaut mieux s’y préparer, car il s’agit d’événements qui pourraient se produire de plus en plus souvent et peut-être, on ne le souhaite pas, près de chez soi.
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