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Infos pratiques

Intelligence artificielle: de graves répercussions sur la planète

Avez-vous participé au mouvement des Starter packs sur les réseaux sociaux en avril dernier, qui consistait à créer votre propre petite figurine personnalisée virtuelle? 

C’était un «trend» hyper original… jusqu’au moment où nos fils d’actualité sur les réseaux sociaux ont été envahis par ces images et où on a commencé à penser que la création de ces Starter packs représentait des effets négatifs loin d'être banals. 

Parce que oui, qui dit intelligence artificielle et ChatGPT, dit aussi impacts environnementaux. Toute activité informatique entraîne une importante consommation d'énergie et de ressources. 

C’est pourquoi on a posé quelques questions à Sasha Luccioni, responsable de l’IA et du climat pour Hugging Face, afin d'en savoir plus sur les répercussions environnementales de l’intelligence artificielle. 

Hugging Face est une entreprise d’intelligence artificielle qui développe des outils dans ce domaine.

Un domaine «très vaste» qui existe depuis des décennies

D’emblée, Sasha Luccioni nous précise que l’intelligence artificielle est un domaine très vaste qui existe depuis les années 50. 

«En gros, l'intelligence artificielle consiste à apprendre des tâches à partir de données d'entrée. Cela peut être des tâches génératives comme avoir une discussion textuelle, ou créer une image nouvelle, mais aussi des tâches de classification — comme reconnaître un visage ou un objet sur une photo», explique-t-elle. 

Les Starter packs ont été conçus à partir de l'intelligence artificielle générative grâce à une liste d'étapes bien précises.

Des impacts environnementaux non négligeables 

Quand on parle d’intelligence artificielle, on a souvent tendance à penser à ChatGPT. Toutefois, ce n’est pas la seule plateforme d'intelligence artificielle: on compte aussi Bing de Microsoft, Gemini de Google et GPT-4 d’OpenAI, entre autres.

Ces plateformes sont connectées à des serveurs qui conservent une quantité impressionnante de données à l'intérieur de grands centres. Comme nous l'avons mentionné au début de ce texte, ces plateformes informatiques consomment beaucoup d'énergie pour fonctionner. 

Les serveurs ont tendance à produire de la chaleur lorsqu’ils sont utilisés, ce qui explique la nécessité d'avoir de l'eau en grande quantité pour les refroidir.

Mme Luccioni les compare à «un ordinateur qui travaille très fort et qui devient très chaud au toucher, mais sur une échelle beaucoup plus grande».

Elle évoque que les centres peuvent être grands comme «un terrain de football», ce qui «génère beaucoup de chaleur et a besoin de beaucoup d'eau fraîche pour fonctionner, soit des millions de litres».

On estime que les centres de données émettent plus de gaz à effet de serre que l'industrie de l'aviation, et pourtant on n'en entend jamais parler. - Sasha Luccioni, responsable de l’IA et du climat pour Hugging Face

En moyenne, une conversation avec ChatGPT consomme près de 500 ml d’eau. Imaginez si des milliers de personnes utilisent la plateforme en même temps... cette quantité d'eau devient phénoménale. 

Pour les Starter packs, la création d’une seule figurine personnalisée avec l’aide de l’intelligence artificielle consomme au moins 3 litres d’eau. Sachant que des millions de gens ont embarqué dans le mouvement en avril dernier, la quantité d'eau utilisée devait être très, très, très énorme. 

Il n’y a pas seulement de l’électricité et de l’eau qui sont en jeu quand on utilise l'intelligence artificielle: des métaux en font également partie. 

«On estime que les centres de données émettent plus de gaz à effet de serre que l'industrie de l'aviation, et pourtant on n'en entend jamais parler», soulève Mme Luccioni. 

Quelles solutions pour réduire ces impacts?

D’après Sasha Luccioni, il faut davantage parler des impacts environnementaux de l’intelligence artificielle. La transmission d’informations à ce sujet, comme la quantité d’eau et d’énergie utilisée par demande à l’intelligence artificielle, doit en faire partie selon l’experte. 

Mme Luccioni mentionne aussi l’idée que les gouvernements pourraient écrire des lois sur la transparence de ces informations qui sont peu connues par le public. 

Elle a d’ailleurs lancé récemment un projet qui propose des scores énergétiques aux modèles d'IA: «C'est une manière d'évaluer les différents modèles sur différentes tâches et donner des scores relatifs basé sur la consommation énergétique. J'aimerais voir ça appliqué dans la vraie vie», conclut-elle.

Il n’y a pas de doute: il faudra repenser à notre façon d’utiliser l’intelligence artificielle d’ici les prochaines années si nous ne voulons pas voir disparaître certaines de nos ressources essentielles.

Sources: Les As de l’info et Digital HEC Montréal

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