Ça monte lentement, mais sûrement, et vous anticipez la suite avec plaisir. Puis, soudainement, vous êtes entraîné dans une chute vertigineuse. Mais attention, elle se termine aussi abruptement qu’elle a commencé...
Ça remonte, ça redescend, ça tourne de tous les côtés et vous avez le tournis. Êtes-vous dans des montagnes russes? Non, vous êtes simplement un investisseur boursier à l’ère des tarifs et autres annonces de Trump.
Chaque personne réagit différemment aux soubresauts des marchés financiers. Quelle sera votre approche? Voici trois stratégies que j’envisage pour aborder les prochaines surprises.
1. Acheter davantage des mêmes titres
Vous entendez certainement les vieux routiers affirmer haut et fort qu’une période de turbulences recèle d’opportunités. C’est dur d’y croire quand on regarde ses placements chuter de 10% en quelques semaines. Ces mêmes personnes nous rassurent aussi en affirmant que ce type de baisse est normal: «5 ou 10%, ce n’est rien». Ouch!
Est-ce que la Bourse baissera encore? Peut-être bien. Est-ce qu’elle remontera bientôt? On l’espère, mais on ne peut pas en être certain. Dans cette situation, comment réagir?
Un des conseils les plus efficaces en matière d’investissement concerne les achats réguliers de titres détenus à long terme. Par exemple, à chaque paye, on met 10% de notre salaire de côté et on l’investit dans un fonds négocié en Bourse (FNB) d’allocation d’actifs comme VEQT, XGRO ou ZBAL.
Si vous ne voulez pas rester les bras croisés en période baissière, vous pouvez augmenter vos achats périodiques. Par exemple, au lieu d’allouer 10% de votre paye à l’investissement et 5% à l’épargne pour des petits projets à court terme, considérez l’intérêt de tout placer en Bourse pendant quelques mois. Cela dit, assurez-vous d’avoir un fonds d’urgence suffisamment garni avant de vous lancer.
Si vous manquez de diversité dans votre portefeuille, c’est le temps d’y remédier. Supposons qu’une large part de vos investissements sont dans l’indice du S&P 500, concentré aux États-Unis. Il est peut-être temps d’investir ce 5% supplémentaire à l’international, dans des entreprises dont le sort n’est pas entièrement lié à celui des États-Unis.
2. Miser sur un bear market et opter pour des FNB inversés
Vous n’y êtes pour rien, ça vous démange et vous sentez impérativement le besoin d’agir? Si vous êtes persuadé que les marchés boursiers continueront leur chute, voire qu’on entamera un bear market (un marché baissier sur une période suffisamment longue), il existe des FNB inversés.
Leur fonctionnement est simple: leur rendement est inversé par rapport à celui des indices. Certains doublent ou triplent même le rendement. En voici quelques exemples.
Allez-vous vendre tous vos placements pour acheter uniquement des FNB inversés? J’espère que non, car ce serait très risqué - imaginez que les marchés se remettent à monter peu de temps après.
Mais allouer une petite partie de votre portefeuille à ces FNB peut être une manière intéressante de mitiger la baisse. Pendant que tout le reste descend, ces FNB montent, ce qui fait que votre perte théorique globale est moindre.
Il faudra tout de même réussir à le revendre avant une remontée de la Bourse.
3. Rester zen et ne plus regarder son compte (même pas un petit coup d’oeil)
Parfois, la meilleure stratégie est plus simple qu’on le croit. Si faire le suivi régulier de vos placements vous cause de l’urticaire en période baissière, pourquoi ne pas tout simplement cesser de regarder l’état de vos comptes pendant quelque temps?
Normalement, avant d’investir, vous avez établi une stratégie de placement avec votre conseiller financier ou seul. Ce plan est appelé à être modifié lors de grands changements de vie, mais idéalement, on s’y tient, car c’est ce qui le rend efficace. Votre horizon de placement et votre tolérance au risque en sont deux pièces maîtresses.
Alors, avant de changer votre approche à cause d’un marché en baisse, posez-vous ces deux questions:
Est-ce que mon horizon de placement a changé?
Est-ce que ma tolérance au risque a été bien évaluée?
Votre horizon de placement désigne le nombre d’années avant que vous ayez besoin de retirer vos billes. Ainsi, si vous investissez à long terme, par exemple pour votre retraite, la stratégie la plus sage est probablement de ne rien faire du tout en réaction aux baisses actuelles.
Une des pires erreurs des investisseurs est de trop jouer avec leurs placements. Ils encaissent une baisse, vendent leurs parts, puis le marché remonte et ils doivent racheter à un prix plus élevé que prévu. Cela explique que la majorité des investisseurs obtiennent des rendements inférieurs à ceux des grands indices boursiers.
Si cette réflexion n’arrive pas à vous calmer, il est probable que la réponse à la deuxième question soit «non». Votre tolérance au risque a peut-être été mal évaluée.
Dans ce cas, une modification à votre stratégie est envisageable, mais discutez avec votre conseiller financier avant de prendre des décisions sur un coup de tête. Il vous rassurera peut-être en vous disant qu’avec votre bon emploi, vos engagements financiers raisonnables et votre situation globale, votre portefeuille peut très bien tolérer le niveau de risque actuel. Le prix à payer pour profiter du potentiel de gain de la bourse à long terme, c’est la volatilité à court terme.
Fluctuations des marchés financiers: habituez-vous
En 2020, la pandémie a fait chuter les marchés. En 2022, la guerre en Ukraine a mis la patience des investisseurs à rude épreuve. En 2025, les annonces de Trump stressent toute la planète. La leçon? Les baisses des marchés financiers sont fréquentes. Ne paniquons pas.
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