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Conseils voyage

Surtourisme: Est-ce vrai qu’on devrait éviter de visiter l’Italie?

Le surtourisme est une problématique réelle dans de nombreux pays à travers le monde. Depuis quelques années déjà, on entend parler des manifestations qui se produisent, souvent en Europe, où les citoyens et citoyennes se mobilisent pour démontrer leur mécontentement face au surtourisme. C’est également le cas en Italie, où de nombreux joyaux sont pris d’assaut année après année par des milliers de visiteurs, nuisant à la beauté des lieux.

Malgré tous les avertissements qu’on peut lire ici et là, je me suis tout de même envolée vers l’Italie à la fin juin. Aurait-il été préférable que j’opte pour une autre destination?

Voyager en Italie malgré le surtourisme?

J’essaie habituellement d’éviter les lieux qui sont trop touristiques. Il y a tant d’endroits majestueux à visiter sur la planète. Il n’est pas nécessaire de voir ce que tout le monde voit ni de tout voir.  Mais, lorsqu’on souhaite ardemment voir un endroit, est-ce qu’on doit s’en empêcher?

Il faut toutefois se questionner sur le but de notre voyage.  Est-ce uniquement l’influence des réseaux sociaux ou est-ce un souhait profond et réel?

Pour ma part, ce n’était pas un souhait de longue date ni un rêve. L’une de mes filles terminait un programme scolaire de 10 mois dans ce pays. J’avais simplement envie d’aller la rejoindre pour découvrir les lieux où elle avait vécu durant près d’un an.

J’ai donc longuement hésité.

Était-ce une bonne idée de faire partie des touristes pendant la période estivale? Était-ce préférable d’éviter ce pays qui suffoque sous le flot incessant de touristes? Ou devait-on plutôt modifier notre façon de voyager pour minimiser notre impact?

Faire des choix parmi tous les lieux à visiter

L’Italie est un pays avec une diversité incroyable de panoramas. Évidemment, les lieux incontournables sont les endroits qui souffrent principalement du surtourisme.  Autant que possible, on fait des choix de destinations qui sortent un peu des circuits touristiques habituels, mais ce n’est pas toujours si évident. 

Visiter moins d’endroits

Il est difficile de passer à côté de Venise, de Rome, de Florence, de la Toscane, de la côte Amalfitaine, des Cinque Terre… La liste est longue et s’étire à l’infini.  Il est impératif de faire des choix pour que le voyage ne se transforme pas en course effrénée.

En planifiant notre itinéraire, on a pris la décision de s’arrêter dans un nombre limité d’endroits, durant nos 3 semaines en Italie. Ainsi, même si l’on visitait des lieux très touristiques, on pouvait y rester plus longtemps et adopter un rythme plus lent; un rythme qui a un impact moindre sur les résidents du pays.

Adopter un mode de voyage plus lent

En effet, en voyageant plus lentement, on devient, on l’espère, des touristes moins dérangeants. En demeurant plusieurs nuits dans un même endroit, on contribue à l’économie locale et on peut se permettre de visiter les attraits incontournables en soirée, lorsque tout est plus calme, ou tôt le matin.

Venise, le soir venu, est bien paisible. Il est si agréable de s’y promener d’une rue à l’autre, d’un pont à l’autre. L’ambiance se modifie, et l’expérience n’y est que plus agréable.

Du côté de Rome, en se levant tôt, on accède, entre autres, facilement à la Fontaine de Trévi. On évite ainsi de créer des bouchons de foule qui doivent être si désagréables pour les résidents.

Être respectueux des gens et des endroits que l’on visite

En même temps que l’on ralentit la cadence, on se rappelle à tout moment qu’il faut être respectueux des gens et des lieux. Cela semble évident, mais ce n’est pas toujours ce que l’on observe chez les touristes, en particulier ceux et celles qui sont pressé.e.s par le temps.

Et lorsque la chaleur et la foule sont intenses, on peut tous et toutes devenir un peu moins agréables. Pourtant, on demeure privilégié.e.s de visiter ces endroits. On doit respecter les autres, mais aussi ces lieux uniques, ce qui signifie, entre autres, de se conformer aux règles: ne pas circuler dans les endroits interdits, ne pas franchir la barrière parce qu’on veut avoir LA photo, ne laisser aucune trace derrière soi, etc.

Vivre des expériences plutôt qu'uniquement voir

Bien sûr, en Italie, comme dans plusieurs pays, il y a tant de choses à voir. Mais, ce sont justement ces choses à voir à tout prix, comme si l’on avait une liste à cocher, qui rendent les touristes désagréables. Au-delà de voir, il faut s’offrir le temps de vivre.

Les Cinque Terre en sont un bel exemple. Sur les réseaux sociaux, on voit passer toutes sortes d’images: autant bucoliques qu’anxiogènes, avec des foules denses de touristes défilant dans les rues. Effectivement, si l’on veut voir les 5 villages en une journée, on se retrouve inévitablement dans la foule, à suivre le même rythme que la majorité.

On peut aussi décider de sortir du lot. Malgré la chaleur, on a emprunté les sentiers de randonnée qui mènent d’un village à l’autre. On s’est retrouvé.e.s seul.e.s au monde, ou presque. En accédant à un endroit à pied, nos déplacements ne coïncident plus avec la foule qui débarque du train ou des bateaux. La cadence n’est pas la même. On voit moins de choses, mais on vit une expérience différente loin de la foule.  

Apprendre la langue du pays (au minimum quelques mots)

Apprendre quelques mots dans la langue du pays fait une réelle différence lorsqu’on visite un endroit. L’italien s’avère peu utilisé en Amérique, il n’est donc pas naturel de s’exprimer dans cette langue. Et, il est vrai qu’en Italie, dans les endroits touristiques, l’anglais est souvent la langue universelle.

Néanmoins, c’est la moindre des choses de pouvoir saluer les gens dans leur langue, leur dire merci. Le contact est alors différent, et les touristes qui s’efforcent de parler en italien semblent tout à coup moins irritants pour les gens de la place. 

Minimiser son impact écologique

En plus de ne laisser aucune trace, ce qui devrait être la norme en tout temps, on tente comme touriste de minimiser son impact écologique. On prend les transports en commun ou bien on marche. Il est aussi possible de louer des vélos ou des trottinettes.

On transporte sa gourde d’eau. D’ailleurs, dans la plupart des villes en Italie, il y a des points d’eau un peu partout où l’on peut remplir sa propre bouteille.

Bref, on a une réflexion, comme à la maison, sur notre impact environnemental  afin que le tourisme de masse ne fasse pas disparaitre les beautés de la planète, tout en faisant déborder les poubelles partout où il se développe.

Visiter des endroits différents du tourisme de masse

En Italie, les endroits magiques, uniques et majestueux sont nombreux. Il est donc facile d’ajouter à son itinéraire, un endroit qui sort totalement des circuits touristiques.  Mais, encore faut-il avoir du temps ou prendre le temps. 

On a remis à un futur voyage les randonnées dans les Dolomites, mais on s’est permis de flâner dans les deux villes où notre fille a séjourné durant son année. Des endroits méconnus, sans attrait particulier, mais tout de même des lieux magnifiques. 

L’une de ces villes, Rieti, le centre de l'Italie (où l'on trouve réellement un petit monument en guise du nombril du pays), fait partie de nos endroits "coups de cœur", tout simplement parce qu’on était les seuls touristes.

Cependant, il ne faut pas chercher la perle sur les réseaux sociaux. Il faut simplement s’arrêter sans avoir de véritables attentes et c’est souvent à ce moment que la magie opère.

Un autre avantage non négligeable lorsqu’on sort des endroits touristiques est que tout coute moins cher. Il est alors possible de déguster un excellent café, de manger un délicieux repas au restaurant et de savourer un gelato; tout cela à tout petit prix.

Ça fait aussi partie du bonheur du voyage de découvrir ces endroits peu fréquentés.

Bref, il faut se préoccuper de ces lieux qui suffoquent sous le flot de touristes incessant; mais je crois qu'on peut encore se rendre où on le souhaite sur la planète. En fait, il faut plutôt adapter notre cadence de voyage, se questionner sur les raisons qui nous poussent à partir vers une destination précise et réfléchir à l’impact que l’on a sur la planète.

Bonne aventure, bonne découverte, en Italie ou ailleurs dans le monde.