Ce lundi, 5 octobre, j’attendais la conférence de presse avec impatience concernant le renforcement des mesures sanitaires en zone rouge pour les réseaux de l’éducation et le milieu sportif. J’imaginais déjà, un peu, les mesures qui allaient être annoncées. Malgré tout, lorsque j’ai entendu les nouvelles mesures mises en place, mes yeux se sont emplis d’eau. Je ne sais pas ce qui a fait le plus mal à mon cœur de mère. L’ensemble des mesures qui apporteraient des déceptions différentes pour mes 4 filles ou plutôt l’impression que l’on venait étouffer, encore une fois, mes deux ados?
Le port du masque en tout temps pour les élèves du secondaire
À partir de jeudi, en zone rouge, les élèves du secondaire devront porter leur masque en tout temps. Ils pourront l’enlever durant le cours d’éducation physique et aussi sur l’heure du diner, lorsqu’ils mangeront. Effectivement… Autrement, ça serait un peu difficile!
Pour mes deux adolescentes, cela signifie qu’elles devront mettre leur masque tôt le matin, avant d’entrer dans l’autobus, jusqu’à leur retour, le soir. Pour l’une d’entre elles, cela signifie qu’elle le portera vraiment en tout temps. À son école secondaire, elle ne peut même pas enlever son masque lorsqu’elle va marcher à quelques rues de son établissement scolaire, car les citoyens se sont plaints qu’il y avait trop de jeunes, trop près les uns des autres, dans les rues et les parcs avoisinants. Évidemment, les adolescents sont nombreux dans la rue. Il s’agit d’une école de plus de 1000 élèves. S’ils ne sortent pas sur l’heure du diner, ils mangent et demeurent dans le même local, dans lequel ils passent toute la journée, avec les mêmes individus qui ne sont pas nécessairement leurs amis. Alors, la décision n’est pas difficile à prendre. À moins d’une pluie torrentielle, tous les élèves sortent à l’extérieur. Ça fait beaucoup de monde… mais où peuvent-ils aller d’autre? Étant donné les plaintes, la direction a demandé aux élèves de porter leur masque en tout temps à l’extérieur… et maintenant, ils devront le porter en tout temps à l’intérieur.
Scolarisation à distance 1 jour sur 2 pour les élèves de 4e et 5e secondaire
La plus vieille de mes filles a un peu plus de chance, d’un certain point de vue. Puisque les élèves de 4e et 5e secondaire basculeront dans une scolarisation hybride, soit un jour sur deux à distance, elle aura à endurer son masque une journée sur deux. Le bonheur n’est, cependant, pas à son comble. La fin de semaine dernière, elle m’avait avoué qu’elle aimait mieux être confinée à l’école qu’à la maison. Ça veut tout dire! Et ce, même si on a une bonne relation. Je la comprends. Elle aime mieux être enfermée avec 30 jeunes de son âge qu’enfermée avec sa famille, dont 3 petites sœurs… À 15 ans, je crois que j’aurais pensé de la même façon.
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Annulation de toutes activités de loisir ou de sports organisés
De nouvelles consignes acceptées, mais d’autres, difficiles à entendre
J’ai accueilli ces nouvelles consignes — masque obligatoire en tout temps à l’école et scolarisation hybride pour les 4e et 5e secondaire — avec calme et compréhension. Et ce, même si, depuis le début de l’année scolaire, je m’interroge plutôt sur le fait qu’ils soient autant d’élèves dans un si petit espace, sans aération, plutôt que sur le port du masque en tout temps.
On accepte ces nouvelles règles en zone rouge, qui s’ajoutent à celles émises la semaine dernière : ne plus recevoir d’amis ou accepter d’invitation, en plus de la fermeture des restaurants, et de tout ce qui a trait à la culture : cinéma, musée, théâtre, bibliothèque.
Effectivement, on doit tous faire notre part et tout faire pour que les écoles demeurent ouvertes, tout en freinant la propagation de la COVID-19. La situation n’est pas simple, on le comprend, tout comme la plupart des adolescents.
Toutefois, lorsque j’ai entendu ces mots de la ministre Charest : «l’ensemble des activités associatives et sportives devront cesser autant pour le sport que le loisir», j’ai manqué d’air.
Vraiment? On arrête tout? Toutes les activités, même si le fameux 2 mètres est respecté, même si le masque est porté? On était prêt à accepter qu’il n’y ait pas de tournoi, pas de match, de compétition, de spectacle… mais là, même plus d’entrainement? Vous savez, ces moments sains où nos jeunes bougent entourés de gens significatifs pour eux. Où pourront-ils être des ados, vivre, mais aussi trouver des modèles inspirants et passionnants? Comment feront-ils pour conserver leur santé mentale, demeurer motiver dans leur apprentissage?
Des activités parascolaires pour rester accroché à l’école… dorénavant interdites
Le volley-ball avait permis à l’une de mes ados de trouver du positif à l’école l’an passé. Elle espérait pouvoir reprendre ce sport. La feuille d’inscription n’est jamais apparue. Je ne peux m’empêcher de me rappeler le discours dynamique de la technicienne en loisir, il y a un an, en tenant fièrement un chandail d’équipe de l’école. «Les activités parascolaires, c’est ça qui va faire toute la différence dans le parcours au secondaire de votre jeune… c’est ce qui va faire qu'il va rester motivé, c’est ce qui va faire qu’il va être moins stressé!»
Heureusement, mes filles avaient d’autres activités à l’extérieur de l’école. L’une de la danse, l’autre du karaté. De ce côté, les entrainements avaient repris en petit groupe, à 2 mètres de distance les uns des autres, en portant le masque. Malgré toutes les nouvelles consignes contraignantes, même si ce n’était plus comme avant, même si… le plaisir était moins palpable, elles avaient une soupape, elles sortaient de la maison, elles voyaient autre chose que leurs cahiers d’école, les 4 murs de leur chambre et un écran.
Mais, à partir du 8 octobre, plus aucune activité sportive dirigée ne pourra avoir lieu.
Aucune activité organisée permise à l’extérieur du contexte scolaire
Le communiqué émis par le gouvernement est clair : «Tous les loisirs et les sports organisés, en dehors du contexte scolaire, doivent être suspendus. Ainsi, aucune activité sportive ou de loisir organisée ne pourra avoir lieu. Les cours de groupe et la pratique de sports encadrée seront interdits.»
Il sera toutefois possible de faire une activité physique seul, comme de la course à pied, ou encore avec un partenaire d’entrainement si la distanciation physique de 2 mètres est respectée. Les centres de conditionnement physique seront fermés, mais les installations sportives intérieures pourront demeurer ouvertes afin de permettre la pratique libre, en respectant, encore une fois, en tout temps la distanciation de deux mètres. Les vestiaires seront toutefois fermés.
Cela signifie que ma mince soupape à moi, mon heure de yoga hebdomadaire, n’aura plus lieu non plus. De toute évidence, je manque d’air pour mes enfants, mais aussi pour moi.
Je me ressaisis. Il s’agit d’un effort collectif afin de casser cette fameuse 2e vague. Ils l’ont dit et redit : «C’est temporaire…» Mais le temporaire peut être long, très long. Il faudra être patient. Et prendre le temps d’admirer les beautés qui nous entourent, les arbres, le ciel, les plans d’eau… C’est ce qu’il nous reste afin de ne pas plonger (trop) dans les écrans. Je vais essayer d’en convaincre mes filles! En espérant que la motivation demeure; la motivation scolaire, bien sûr, mais aussi la motivation en la vie, tout court.
Pour connaitre en détail les consignes associées à la zone rouge, consultez quebec.ca