On connait le baby blues, cette période qui suit l’accouchement où les femmes sont susceptibles de soufffrir de dépression. Ce dont on parle moins, toutefois, c’est la dépression prénatale, qui survient durant la grossesse.
La dépression prénatale: une maladie courante, mais encore taboue
Pourtant, il ne s’agit pas d’une maladie rare puisque, selon l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), elle touche une femme enceinte sur 10. Le tabou persiste puisque la dépression va à l’encontre du bonheur qui est normalement associé à la grossesse.
Il semble hors-normes d’admettre qu’on souffre de dépression lorsqu’on s’apprête à donner la vie. Les femmes qui en sont affectées auront tendance à minimiser la situation ou à la nier par peur du jugement. Impossible alors de leur offrir le soutien dont elles ont besoin, ce qui les rend plus vulnérables encore.
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Qu’est-ce que la dépression?
La dépression est une maladie sérieuse, un trouble de l’humeur dont les causes peuvent être d’ordres psychologique, biologique ou social.
Pour qu’un diagnostic soit posé, un individu doit présenter un certain nombre de ces symptômes :
- colère,
- irritabilité,
- inquiétude,
- tristesse,
- du désespoir,
- crises de larmes en apparence injustifiées,
- changements dans l’appétit,
- trouble du sommeil,
- tendance à s’isoler,
- diminution de la joie de vivre,
- perte d’intérêt dans la vie en général,
- difficultés à se concentrer,
- pensées suicidaires ou violentes.
Chez la femme enceinte, ces états s’accompagnent fréquemment de sentiments d’impuissance ou de culpabilité, liés à la peur d’être une mauvaise mère.
Pour qu’on puisse réellement parler de dépression, ces symptômes doivent durer plus de deux semaines, être persistants et assez prononcés pour nuire à la personne dans les différentes sphères de sa vie (professionnelle, relationnelle, familiale, etc.).
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Facteurs de risque
La grossesse, qui implique un certain stress ainsi que des changements physiques et hormonaux, est un moment critique pour les femmes qui sont prédisposées à souffrir de dépression. D’ailleurs, les symptômes de la grossesse elle-même, particulièrement pendant le premier et le dernier trimestre, s’apparentent parfois aux symptômes d’une dépression, ce qui contribue à la confusion de la femme enceinte et de ceux qui la traitent.
Certains facteurs rendent quelques femmes plus vulnérables que d’autres. Celles qui ont des antécédents d’épisodes dépressifs sont particulièrement à risque, surtout lorsqu’elles ont connu une dépression post-partum ou pendant une grossesse précédente. Les femmes dont la grossesse n’est pas prévue ou désirée sont également plus susceptibles de faire face à une dépression prénatale. Toutefois, paradoxalement, celles qui essaient depuis longtemps d’avoir un enfant et y parviennent enfin sont, elles aussi, vulnérables particulièrement si elles ont reçu une assistance médicale à la procréation.
D’autres facteurs circonstanciels peuvent avoir une influence négative sur l’humeur de la femme enceinte. Parmi ceux-ci, on note l’isolement, un manque de soutien de la part du partenaire ou des proches, des antécédents de violence conjugale ou d’abus de substance, ou encore le stress pouvant être lié à des évènements récents comme un décès dans la famille ou un changement sur le plan professionnel.
L’importance de consulter
Une personne déprimée vit un stress intense, a tendance à négliger son alimentation, a des problèmes de sommeil et peut parfois s’adonner à des conduites autodestructives. Ces comportements sont nuisibles au fœtus et à la future mère, d’où l’importance de traiter la dépression adéquatement le plus rapidement possible.
Par ailleurs, une dépression qui n’est pas soignée risque de s’aggraver, particulièrement après la naissance, ce qui peut mettre en péril le développement du lien entre la maman et son enfant.
Pour votre bien-être et celle de votre enfant à naitre, n’hésitez pas à consulter. Vous n’êtes pas la seule dans cette situation. Votre médecin saura vous orienter vers des spécialistes qui pourront vous aider. Voici des ressources pour obtenir de l'aide.
De plus, différents organismes peuvent vous venir en aide si vous croyez souffrir d’une dépression ou si l’un de vos proches en souffre.
- Revivre – Association québécoise de soutien aux personnes souffrant de troubles anxieux, dépressifs ou bipolaires
- Mouvement Santé mentale Québec
- Ordre des psychologues du Québec
N’hésitez pas à communiquer avec votre médecin de famille. Vous pouvez également contacter votre centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) ou votre centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) qui sauront vous diriger vers l'aide adéquate.
Retrouvez plus d'informations sur la dépression prénatale sur le site Web de la Société canadienne de pédiatrie.
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