La Santé publique a donné l'aval afin que les camps de jour puissent accueillir les enfants dès le 22 juin. Néanmoins, chaque municipalité, chaque camp, devra prendre la difficile décision d’ouvrir ou non, selon les nouvelles normes à respecter en contexte de pandémie de la COVID-19.
Une ouverture attendue
Parents, comme enfants, attendent avec impatience l’ouverture des camps de jour. La réouverture des écoles primaires à l’extérieur de la communauté métropolitaine de Montréal (CMM) a démontré, dans la majorité des cas, que les enfants, même s’ils doivent respecter la distanciation physique, sont heureux de se retrouver avec leurs camarades de classe. Les rires et le plaisir sont au rendez-vous grâce aux profs des plus créatifs. Il devrait donc en être de même pour la réouverture des camps qui offrent été après été des moments précieux aux jeunes et aux moins jeunes.
Cependant, on en est tous conscients, les camps d’été ne seront pas comme avant. À cet effet, un guide officiel a été rédigé afin d’accompagner les municipalités et les camps privés dans une possible réouverture. Le plaisir sera assurément au rendez-vous, mais auparavant, de nombreux critères doivent être atteints et respectés.
De nouveaux ratios à respecter
Afin de respecter la distanciation physique et les nouvelles normes en vigueur, de nouveaux ratios sont imposés dans les camps de jour à travers le Québec. Alors qu’auparavant les groupes d’enfants de 9 ans et plus étaient composés de 13 jeunes pour un moniteur; cet été, le maximum sera de 10. Du côté des 7-8 ans, le maximum sera de 7 enfants; chez les 5-6 ans, 5 enfants, alors qu’auparavant les groupes étaient de 10.
On remarque la diminution drastique, particulièrement dans la tranche d’âge des 5-6 ans.
Ces nouvelles normes nécessiteront une augmentation des ressources humaines de l’ordre de 30 à 50 % ou une diminution importante du nombre d’enfants qui seront accueillis. Bien sûr, le nombre de moniteurs nécessaires a un impact direct sur les coûts engendrés pour chacun des camps de jour. À la lueur de la situation financière de chacun, ils décideront s’ils ouvriront ou non cet été.
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De nombreux défis : le recrutement des moniteurs, des terrains plus vastes et davantage de locaux
Au-delà de l’aspect financier, les défis seront nombreux pour les camps qui recevront les enfants cet été. Alors qu’ils doivent mettre en place des règles d’hygiène strictes, développer de nouveaux jeux afin d’éviter les contacts entre les enfants, revoir le déroulement complet de la journée entre autres les arrivées et les départs, l’heure du diner; ils doivent également recruter de nouveaux moniteurs.
En effet, avec les ratios exigés, si les municipalités et autres camps privés souhaitent offrir une place à un maximum d’enfants, les adolescents qui occupent habituellement les emplois de moniteurs doivent répondre présents. Déjà, dans le passé, le recrutement n’était pas toujours chose facile. Avant l’apparition de la COVID-19, on prévoyait une pénurie d’animateurs de l’ordre de 9 % dans l’ensemble des camps du Québec pour l’été 2020. Avec la pandémie actuelle et les ratios à respecter, la pénurie de moniteurs risque d’atteindre un nouveau sommet.
Du côté de Sherbrooke, on sait qu’il faudra refuser de nombreux enfants, faute de moniteurs, mais aussi de locaux. Il en va de même du côté de Québec, où l’on croit qu’il sera possible d’accueillir seulement 10 000 enfants plutôt que 17 000 en 2019.
Car, en plus du problème du recrutement, s’ajoute celui des terrains et des locaux accessibles. Afin de respecter la distanciation, les lieux physiques devront être plus vastes, tout comme le nombre de locaux pour accueillir tous ces jeunes, par exemple les jours de pluie. Évidemment, en ayant plus de personnels et plus de locaux, les coûts augmenteront de manière considérable pour l’ensemble des camps. Qui paiera la facture? Les villes réclament une aide des différents paliers gouvernementaux afin d’offrir un service de camp de jours aux parents qui en ont besoin, peut-être plus que jamais, tout comme aux enfants qui souhaitent retrouver leurs amis et s’amuser avec eux.
Un emploi plutôt que la Prestation canadienne d’urgence pour les étudiants (PCUE) : pourquoi?
La PCUE accentue également le problème du recrutement de moniteurs pour les camps d’été. Effectivement, pourquoi aller travailler avec des enfants, alors que l’on peut recevoir un montant d’argent en restant confortablement chez soi? Peut-être, entre autres, car travailler dans un camp d’été, c’est l’occasion de vivre une expérience des plus enrichissantes.
Pour développer de nouvelles habiletés et faire des rencontres significatives, il est d’une importance capitale de se livrer à de nouveaux défis et sortir de sa zone de confort. Le rôle de moniteur ne s’avère pas des plus faciles, mais est des plus valorisants. La dynamique qui s’installe entre les moniteurs permet de créer des liens privilégiés, les relations qui se développent dans chaque petit groupe sont souvent indescriptibles. L’été, il se produit des instants magiques dans des camps, ici et là.
Bref, recevoir la PCUE, c’est facile, mais ça n’apporte aucune expérience de vie. Pensons-y et accompagnons nos adolescents dans cette réflexion. Les différents emplois nous aident à mieux nous connaitre et régulièrement, un emploi mène à un autre. La PCU est d’une aide capitale pour de nombreuses personnes, toutefois, lorsqu’on a la possibilité de travailler et également la santé pour le faire, le choix devrait être facile.
Les camps de vacances resteront fermés
Du côté des camps de vacances où les enfants dorment habituellement sur place, ceux-ci ne pourront malheureusement pas ouvrir leurs portes en 2020. Néanmoins, des discussions et réflexions sont toujours en cours concernant les camps familiaux et les camps spécialisés pour les personnes ayant des besoins particuliers.
Les camps de jour pourront donc accueillir les enfants, à partir du 22 juin, selon les municipalités, mais ils ne seront pas tous en mesure de le faire. Du côté des camps privés, ils sont nombreux déjà à annoncer qu’ils ne pourront ouvrir cet été puisque les activités extérieures doivent être privilégiées et que tous n'en ont pas la possibilité. Les camps des municipalités offriront sans aucun doute un répit aux parents, mais des mesures alternatives seront probablement incontournables étant donné le nombre de places limité.
Sources : Radio-Canada , Journal de Québec, La Presse, TVA Nouvelles, campsquebec.com, camps.qc.ca