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Bien-être

La semaine de travail de 4 jours : un mouvement croissant pour l'instaurer

Récemment, l'entreprise de jeux vidéo Eidos basée à Montréal et Sherbrooke a annoncé que ses employé.es travailleraient désormais 4 jours par semaine, en conservant le même salaire. Passer de 40h à 32h, sans aucune perte de revenu, oui, vous avez bien lu! Même histoire du côté de la firme d'architecture L'ABRI qui se lance aussi dans la semaine de travail de 4 jours.

La pandémie a amené des changements énormes dans le monde du travail. Qui aurait pensé, il y a tout juste deux ans, que l’ensemble (ou presque) des travailleurs de bureau seraient en télétravail pendant deux ans ou même plus? Même l'après est différent, avec de nombreuses entreprises qui ont opté pour une formule hybride – et souvent, en profiter pour réduire la taille de leurs locaux.

Le temps est donc mûr pour repenser le travail –et c’est ce qui est en train de se passer. Dernièrement, le magazine américain Forbes rapportait qu’un certain mouvement était en train de s’installer pour demander un changement peut-être encore plus grand : la semaine de travail de 4 jours. Comment s’organise ce mouvement et quels sont les arguments?

Un rêve pas si inatteignable

Ça ressemble à un rêve : l’idée que la semaine de travail puisse se dérouler en 32 heures seulement, laissant beaucoup plus de place à la conciliation travail-famille, aux loisirs et à l’équilibre en général.

Sauf qu’en fait particulièrement dans le contexte actuel, c’est un rêve possible. C’est en tout cas la thèse que défendent deux entrepreneurs néo-zélandais dans le domaine de la finance, qui ont initié le mouvement et en ont fait leur mission. Ils ont même lancé une fondation mondiale, le 4 Day Week Global Foundation, dont le but est de faire avancer la recherche à ce niveau, ainsi que de revoir les bonnes pratiques pour favoriser le bien-être au travail. Leur but est très clair : inciter toutes les compagnies, au niveau mondial, à effectuer une transition vers la semaine de 4 jours. Aussi ambitieux que ça!

Et disons qu’il y a des arguments assez convaincants pour mettre en place cette semaine de travail de 4 jours! Par exemple : ce n’est pas parce qu’on est assis à notre bureau pendant 8 heures par jour que tout ce temps est productif. Il serait même illusoire de croire que les êtres humains peuvent avoir une productivité égale pendant 40 heures semaine! Écourter la semaine peut donc être vu comme une manière « forcée » de mieux gérer son temps.

Et il y a plusieurs manières de le faire. Selon l’entreprise et le fonctionnement des employés, la semaine de 32 heures pourrait s’articuler de différentes manières : la journée de congé additionnelle par semaine serait probablement la politique la plus populaire, mais il y aurait aussi 5 journées de travail plus courtes, un après-midi de congé par semaine, etc.

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Une femme travaille dans son salon

La semaine de 4 jours pourrait tout de même devenir la norme au niveau mondial d’ici quelques années.

Quelques exemples réussis

En 2019, la division japonaise de Microsoft a fait l’expérience de donner à ses 2 300 employés toute une gamme de flexibilités liées à leur horaire. Le succès a été retentissant : non seulement les employées étaient plus heureux mais ils ont même augmenté leur productivité de 40 %!

Un projet pilote est également en cours en Espagne, où durant 3 ans, les employés des entreprises qui souhaitent participer travaillent 32 heures par semaine tout en reçevant leur plein salaire. Ce qui est intéressant dans ce projet, c’est l’implication du gouvernement qui verse aux compagnies la différence, afin de ne pas pénaliser celles-ci. Le gouvernement espagnol s’attendait ainsi à débourser environ 60 millions $ US pour la réussite du programme.

Unilever, une compagnie britannique, a pour sa part choisit sa filiale en Nouvelle-Zélande pour tester le concept de la semaine de 4 jours. Dans ce cas aussi, les employés sont payés pour une semaine complète, malgré leur journée de congé additionnelle. Le directeur de cette filiale, Nick Bangs, croit beaucoup au projet, et espère qu’il va éventuellement permettre à Unilever « de devenir la première grande entreprise mondiale à accepter des manières de travailler qui procurent des avantages tangibles aux employés comme à la corporation ».

De plus, l'Islande fait également parler d'elle: environ 85% des travailleurs du pays sont sur le point d'adopter la semaine de 4 jours de travail, sans aucune baisse de salaire.

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Et au Québec?

Malgré le récent changement chez deux entreprises québécoises (Eidos et chez L'ABRI), Le Devoir avait récemment consacré un article au le sujet, affirmant que le mouvement pour la semaine de 4 jours effectuait un « timide virage » au Québec.

On y explique que jusqu'à présent, ce sont surtout des entreprises de type « startup » et des PME qui osent se lancer. Les PME, y explique-t-on, sont en effet des compagnies « où la culture est plus facile à changer ». Pascal Beauchesne, un conseiller chez Numana, y affirme également que la semaine de 4 jours pourrait tout de même devenir la norme au niveau mondial d’ici quelques années. Ce serait tout un changement de paradigme, ça!