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La présence du chanteur Éric Lapointe à la Fête du Lac des Nations, à Sherbrooke, suscite une vive controverse.
Dans une lettre ouverte publiée vendredi matin, l’organisme L’Escale Estrie, qui vient en aide aux femmes victimes de violence conjugale, a dénoncé la décision du festival d’inviter un artiste reconnu coupable d’actes violents, tout en soulignant l’ironie d’un tel choix pour un événement financé en partie par des fonds publics.
«Je ressens un profond malaise face à la décision du comité organisateur du Festival du Lac des Nations d’inviter Éric Lapointe à se produire. Une telle décision soulève de sérieuses questions sur la responsabilité sociale d’un événement public», a écrit Leslie Tran, membre du conseil d’administration de l’organisme.
Rappelons qu’en 2020, Éric Lapointe a plaidé coupable à une accusation de voie de fait sur une femme. Ce passé judiciaire refait aujourd’hui surface à l’annonce de sa performance prévue le mercredi 16 juillet, dans le cadre du célèbre festival sherbrookois.
Dans sa lettre, Mme Tran ne cache pas son indignation: elle s’insurge contre le fait que des fonds publics servent à rémunérer un artiste ayant un passé judiciaire en matière de violence, alors que les ressources manquent cruellement dans les maisons d’hébergement pour femmes.
«Dans les maisons d’hébergement, les demandes d’aide dépassent nos capacités. Nos listes d’attente s’allongent, nos ressources s’amenuisent, et nos intervenantes se dépassent pour soutenir des femmes qui fuient la peur, la honte, la violence. Et pendant ce temps, un homme reconnu coupable de gestes violents est célébré dans un événement soutenu par des institutions publiques. Ce décalage est inacceptable», poursuit-elle.
Face à cette controverse, la Fête du Lac des Nations a réagi par voie de communiqué. L’organisation affirme qu’elle «ne cautionne en rien la violence faite aux femmes» et qu’elle a pris cette décision «après un processus rigoureux respectant son cadre d’éthique». Bruit de criquet...
Elle précise ne «pas oublier ni excuser», mais plutôt reconnaître «la capacité des individus à changer, à évoluer et à contribuer à la société».
«Nous comprenons que ce choix suscite des débats et des émotions. L’organisation de la FLN a pris cette décision en pleine conscience à la suite d’un rigoureux processus décisionnel respectant notre cadre éthique et nos valeurs: l’intégrité, l’expérience client et l’implication sociale», peut-on lire.
Le festival rappelle également sa mission: «Notre mission est de créer un événement rassembleur dans la ville de Sherbrooke, c’est pourquoi nous proposons une programmation comprenant plus de 65 spectacles diversifiés pour tous les goûts, répondant à la demande générale des festivaliers.»
Il faut croire que tout le monde n’a pas la même définition du mot éthique et du mot valeur.
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