Début du contenu principal.
C’est une nouvelle qui secoue les Îles-de-la-Madeleine: le phare du Cap-Alright, propriété de Julie Snyder depuis 2012, est maintenant à vendre.
Situé sur un vaste terrain en bord de mer sur l’île du Havre aux Maisons, ce lieu emblématique du patrimoine madelinot est affiché au prix de 595 000 $ sur le site de RE/MAX. Une annonce qui soulève bien des préoccupations quant à l’avenir de ce symbole local!
Construit en 1928, le phare du Cap-Alright est le plus petit des six phares de l’archipel, mais il n’en demeure pas moins un repère précieux dans le paysage des Îles. Désigné « phare patrimonial » par le gouvernement fédéral en 2015 grâce aux démarches de Julie Snyder, il est aujourd’hui menacé non pas de démolition - car il est protégé - mais de voir son terrain vendu à un promoteur privé. Le terrain est constructible et la fiche immobilière précise qu’une résidence, une dépendance et même une serre pourraient y être érigées.
Cette possibilité soulève l’inquiétude: « On imagine facilement quelqu’un qui se construit un manoir et qui a un phare traditionnel comme décoration », s’alarme Serge Rousseau, président de la Corporation pour la sauvegarde du patrimoine des Îles. Pour lui, comme pour plusieurs autres Madelinots, ce lieu doit rester accessible et préservé.
Julie Snyder, qui dit avoir « tenu ce phare à bout de bras » pendant plus d’une décennie, ne se départit pas de la propriété de gaieté de cœur. Tombée amoureuse des Îles lors d’un voyage en 2010, elle avait acheté le phare en 2012 pour empêcher sa disparition. Elle affirme avoir investi énormément de temps, d’énergie et de ressources dans sa restauration, allant jusqu’à rénover le bâtiment de fond en comble: peinture, solage, escaliers, rampe, électricité, bardeaux... tout y est passé. Et pendant toutes ces années, elle a permis au public d’y accéder librement. Mais aujourd’hui, elle admet ne plus avoir les moyens de l’entretenir, confie-t-elle à La Presse.
Face à l’émotion suscitée par cette mise en vente, des voix se sont rapidement élevées pour protéger le site. Le député des Îles-de-la-Madeleine, Joël Arseneau, a demandé que la vente soit temporairement suspendue afin de permettre aux acteurs régionaux de trouver une solution viable et durable. Julie Snyder a accepté de ne s’engager avec aucun acheteur pendant deux semaines, le temps d’explorer les options avec la communauté.
Le prix de vente a également suscité de nombreuses réactions. Affiché à 595 000 $, le terrain a pourtant une valeur foncière actuelle estimée à seulement 63 800 $. Si cette différence peut sembler choquante à certains, elle reflète toutefois les investissements importants réalisés au fil des années: « [Mme Snyder] s’en est bien occupée et le phare est aujourd’hui dans un bon état parce qu’elle s’en est bien occupée. Ça doit être reconnu », souligne Serge Rousseau.
La balle est désormais dans le camp des autorités locales, des organismes de conservation et de la population pour trouver une voie qui permettra à ce joyau du patrimoine maritime de continuer à briller… pour les générations futures!
Vous aimerez aussi: