Début du contenu principal.
L’ancien agent de renseignement canadien Michel Juneau-Katsuya, bien connu du grand public pour ses analyses en matière de sécurité nationale et ses apparitions médiatiques à l'émission Les Traîtres, se retrouve au cœur d’une tempête judiciaire. Poursuivi par l’Autorité des marchés financiers (AMF), il rejette en bloc les accusations et accuse l’organisation d’avoir bâclé son enquête.
Selon l’AMF, Michel Juneau-Katsuya aurait sollicité illégalement près de 283 000 $ auprès de 14 investisseurs, transmis des informations fausses ou trompeuses et même tenté d’entraver l’enquête en intimidant un témoin.
Les sommes recueillies devaient financer Protect-Yu Security & Technologies, une entreprise censée développer une application de gestion de crises dans les lieux publics. Mais le projet s’est avéré un échec, engloutissant plus de 650 000 $ en fonds publics, notamment en provenance d’Investissement Québec.
L’AMF réclame aujourd’hui 150 000 $ en pénalités: 70 000 $ pour sollicitation illégale, 30 000 $ pour fausses représentations et 50 000 $ pour entrave.
En entrevue avec le Journal de Montréal, l’ancien agent ne mâche pas ses mots. Convaincu que l’AMF s’est « fourvoyée », il promet de se défendre farouchement:
« C’est sûr que je vais arriver avec un ost** de dossier, assure-t-il. [...] Je ne sais pas si on va [avoir gain de cause] à 100%, mais, chose certaine, l’AMF va avoir l’air folle en simonac. Parce que je vous le dis, notre dossier, il est béton », affirme-t-il.
Il reproche à l’enquêteuse responsable de son dossier un travail « d’une piètre qualité » et prévient qu’elle « va se faire varloper » devant le tribunal. Pour lui, ce recours illustre un problème plus large: une culture d’abus et d’erreurs au sein même de l’AMF.
Dans ses procédures, l’AMF reproche aussi à Juneau-Katsuya d’avoir dissimulé qu’il touchait bel et bien des revenus de Protect-Yu, alors qu’il affirmait ne pas percevoir de salaire. Des remboursements de dépenses, le paiement de cartes de crédit pour plus de 88 000 $ et d’autres transferts sont jugés problématiques.
Un courriel menaçant adressé à un investisseur soupçonné de collaborer avec l’AMF a aussi retenu l’attention des autorités : « Ça va bientôt être ta fête… et ça c’est une promesse », aurait écrit l’ex-agent, ce qui lui vaut une accusation d’intimidation.
Ancien enquêteur à la GRC et directeur au SCRS, Michel Juneau-Katsuya est devenu une figure médiatique incontournable, invité régulièrement à commenter les enjeux de sécurité nationale. En 2024, il avait même participé à l’émission de téléréalité Les Traîtres, animée par Karine Vanasse.
Aujourd’hui, il doit défendre son intégrité face au chien de garde québécois des marchés financiers, qui l’accuse d’avoir trompé investisseurs et partenaires.
L’affaire sera entendue le 23 septembre au Tribunal des marchés financiers (TMF). D’ici là, Juneau-Katsuya maintient sa ligne de défense: il affirme que l’argent récolté était du « love money », provenant d’amis et de proches, et qu’il n’a jamais commis de fraude.
Une bataille judiciaire qui s’annonce explosive!
Vous aimerez aussi: