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En Vedette

ENTREVUE: Catherine-Anne Toupin donne tous les détails sur Moi non plus!, saison 2

La savoureuse comédie Moi non plus! est de retour sur Noovo et Noovo.ca cet automne!

Cette série est coécrite par Catherine-Anne Toupin, qui tient le rôle féminin principal aux côtés de Vincent Leclerc. Dans la deuxième saison, leurs personnages que tout semble opposer se réveillent au lendemain d'un double événement traumatique. 

Afin d'en savoir plus sur la suite de Moi non plus!, et d'en connaître davantage sur les multiples facettes de son métier, j'ai discuté avec Catherine-Anne Toupin.

La deuxième saison de Moi non plus! vient de commencer sur Noovo! Que nous réserve Sarah cette saison?

Comme on l'a vu dans le premier épisode, après la prise d'otage, on retrouve nos deux personnages principaux qui sont tous les deux en choc par rapport à ce qui vient de se passer... mais pour deux raisons complètement différentes! C'est-à-dire que Sarah un petit peu un choc à cause de la violence qu'elle vient de subir, alors que Christian est un peu en choc parce qu'il y a frenché Sarah! Et puis il y a pas détesté ça. 

Donc, on a nos deux personnages qui sont très déstabilisés en ce début de 2e saison. Puis tout au long de cette saison-là, moi et ma coautrice Karina Goma on a appelé ça "la saison des rendez-vous manqués". C'est à dire qu'on est dans une comédie romantique polarisée, donc on s'amuse autant avec des thèmes politiques et des enjeux de société qui opposent nos deux héros. Mais on joue aussi avec un élastique, parce que tranquillement, on les rapproche sur le plan sentimental. Donc dans cette 2e saison, ils vont avoir tous les deux des petits moments où ils pourraient se rapprocher... mais il y a quelque chose qui veut les renvoyer aux opposés! C'est un peu la couleur principale de notre 2e saison. 

Puis sinon, comme en première saison, bien on s'amuse un peu à chaque épisode avec un enjeu de société. Et puis on fait s'opposer les valeurs et les idéologies de nos deux personnages. Donc, Sarah qui est plus à droite, et puis Christian qui est plus à gauche. Par exemple, l'épisode 3, c'est un épisode qui se passe le 3 octobre, le jour des élections. (rires) Parce qu'on s'est vraiment servi de l'actualité! On va profiter de cet épisode pour mettre en exergue leur vision différente de la société québécoise. Et puis des choix qui s'offrent à eux lors du 3 octobre, tout en rappelant à nos téléspectateurs l'importance de voter, peu importe pour qui ils votent!

On utilise aussi les problèmes sur Internet chez les jeunes, et comment ça influence les parents qui vont devoir avoir à faire face à leurs deux ados qui commettent de grosses bévues en ligne.

Puis ensuite de ça, tout au long de la saison, on va avoir une Sarah qui est vraiment déstabilisée par rapport à la prise d'otages et qui va avoir besoin d'aide pour se sortir du choc post-traumatique. On l'a vu dans les deux dernières années, avec la pandémie, qu'il y a parfois des gens qui nous offrent de l'aide, mais qui n'ont pas nécessairement les compétences pour le faire. Donc Sarah va rencontrer quelqu'un qui va lui offrir des solutions rapides. Mais des solutions peut-être dangereuses. On se sert un petit peu de la désinformation pour en parler, voilà, on fait vivre ça à nos personnages. En gros c'est ça! Ça fait bien des affaires, mais il se passe beaucoup de choses dans une saison de télé!

Est-ce que c'est cette envie de parler d'enjeux, de politique et de controverse qui t'a inspirée à créer une série se déroulant dans le monde de la radio parlée? 

Oui, vraiment!  Quand j'ai commencé à travailler sur ce projet là, ça fait longtemps, ça fait déjà 5 ans, je voyais une montée fulgurante de la polarisation et de notre incapacité à communiquer les uns avec les autres quand on identifie l'autre comme étant différent de nous. Comme ayant des valeurs, des idéologies, une éducation différentes. Ce non-respect dans la façon qu'on avait de communiquer. J'avais envie d'incarner ça dans deux personnages qui à la base, ne partageraient aucune idéologie, aucune philosophie, aucune valeur... se détesteraient! Mais seraient forcés de se rendre compte, au contact l'un de l'autre, que leur humanité est plus forte que leur dissensions. Parce que je pense que, en bout de ligne, c'est la grande vérité.  Peu importe qui on est, et ce en quoi on croit, on a beaucoup plus de choses qui nous rassemblent, que de choses qui nous dissocient. Donc c'est vraiment de ça que j'avais envie de parler. Pour moi, la télé, c'est un formidable moyen de communication. Puis l'humour, évidemment, nous permet d'aborder des sujets difficiles. Mais avec un clin d'œil, sans avoir l'air d'être moralisateur pour les spectateurs.

Tu coécris la série en plus de tenir le rôle principal… C’est comment de jouer ses propres textes à la télévision?

C'est la même chose que jouer les textes des autres! Tu sais, quand t'es un acteur, ta job, c'est de servir la vision de l'auteur et du réalisateur ou metteur en scène. De donner le meilleur de toi-même, dans le moment, avec tes partenaires, pour faire lever une scène. Donc que ce soit toi qui l'ai écrite ou quelqu'un d'autre, tu es toujours au service de l'histoire. Moi, ça fait quand même très longtemps que je joue mes textes, ça fait que que je suis très habituée. J'aime beaucoup ça, mais en même temps, j'adore servir les idées, puis les histoires des autres. Tu sais, c'est comme deux métiers différents à écrire et jouer. Écrire, c'est inventer tout un univers, tout seul dans ta tête devant ton ordinateur... (rires) Ou c'est comme cette fois-ci, avec ma coautrice Karina Goma : c'est des mois et des mois et des mois de travail pour arriver à une pile de feuilles blanches qui ont des scènes dessus! Alors que jouer, c'est quelque chose qui est beaucoup plus dans l'instant présent. Qui est beaucoup plus une affaire de groupe, où l'on est tous ensemble pour essayer de trouver la meilleure façon d'aborder la scène, de la jouer. Il a un métier qui est très solitaire, l'autre qui est très collectif. Mais c'est ça, j'adore les deux, puis j'ai beaucoup de plaisir à faire les deux. 

Est-ce que le fait de savoir que tu joueras Sarah, par exemple, au moment de l’écriture, occasionne davantage de réflexions, ou arrives-tu à écrire tout à fait librement comme si le rôle appartenait à quelqu’un d’autre?

[Elle réfléchit] Non, je pense pas à moi qui va jouer. D'abord parce que ça pourrait provoquer de l'autocensure. Je pense que le but d'un auteur, c'est toujours de servir l'histoire, de servir tous ses personnages. Puis de construire ce qu'il y a de plus logique, de plus fort. Quand tu es auteur tu es dans la tête de tous les personnages, puis quand tu deviens acteur, tu es dans la tête d'un seul personnage. 

Mais non, je me mets jamais de barrières quand j'écris parce que je vais jouer. Je ne pas à ça. Pour moi, c'est comme deux étapes différentes d'un arc créatif. Par contre, j'aime faire les deux. Je trouve que de pouvoir donner vie à ce qu'on a écrit, c'est vraiment trippant. Puis, ça permet aussi sur le plateau, si jamais il y a une incompréhension, une confusion par rapport aux enjeux ou à l'histoire, de pouvoir clarifier. Mais moi j'aime jouer, tu sais, c'est ça mon premier amour. Donc être sur un plateau ou être dans une salle de répétition, c'est toujours ce que je préfère.

En terminant, à quoi ressemblera ton automne? 

Cette semaine, on tourne le 2e bloc de Moi non plus!, parce qu'on n'a pas fini de tourner la 2e saison. Donc je vais faire ça pour les 3 prochaines semaines. Ensuite, je vais être en montage pour Moi non plus! et pour mon film que je viens de tourner cet été. Donc, ça va surtout être tournage et post-production jusqu'à Noël. Et un petit peu de vacances, je l'espère, parce que je travaille tout le temps depuis 3 ans. Là, ça serait le fun de pouvoir prendre une semaine de vacances! (rires) 

Retrouvez Catherine-Anne Toupin et Vincent Leclerc dans Moi non plus!, saison 2, tous les mardis dès 19h30 sur Noovo et Noovo.ca!