Des montagnes qui n’en finissent plus d’élever leurs parois multicolores. Des kilomètres de territoires sauvages. Des lits de mousse donnant l’impression de marcher sur les nuages. Un vent et des eaux glacées. Et surtout, une culture et une histoire aux richesses insoupçonnées.
Sarah-Émilie Nault
Au Labrador - en territoire Nunatsiavut - le parc national des Monts-Torngat fait honneur à son nom inuktitut Torngait signifiant « habité par des esprits, par une force puissante ». Voici 5 bonnes raisons d’en rêver.
Voguer à travers le fjord Nachvak
Majestueux : c’est le seul mot qui vient en tête lorsqu’on se retrouve au creux du fjord Nachvak. Depuis le pont supérieur d’un navire d’expédition (le nôtre, celui du Ocean Endeavour d’Adventure Canada), le point de vue sur les montagnes multicolores est à couper le souffle.
Sarah-Émilie Nault
L’aller-retour menant à Fallek Arm se fait en grande partie en silence; chaque voyageur semble se recueillir devant la grandeur de l’endroit. C’est le bruit de la mer gelée qui se fend sur notre passage qui nous ramène à la réalité. Le fjord aux pointes de montagnes brumeuses semble nous murmurer un « Bienvenue » sincère et doux.
Pour qui rêve des monts Torngat, il s’agit d’une des images les plus fortes qui soient. L’entrée dans un territoire mythique par la toute grande porte.
S’imprégner de la culture inuit
Le parc national des Monts-Torngat ne fait pas que dévoiler sa nature intouchée et spectaculaire. Se rendre visiter le plus jeune parc de la grande famille de Parcs Canada, c’est aussi plonger à pieds joints dans la culture et l’histoire inuit. C’est prendre part à des randonnées qui font marcher dans les pas des ancêtres, explorer le passé à travers les découvertes archéologiques, goûter la nourriture traditionnelle et vivre cette fameuse connexion entre les Inuit, les animaux et cette terre natale qui leur est si chère.
Sarah-Émilie Nault
À deux pas du parc national, dans le secteur St-John, le camp de base offre aux visiteurs cette riche immersion dans la culture inuit. Presque tout est possible en compagnie d’employés Inuits du parc et d’anciens venus partager savoir et souvenirs: pêcher, cuisiner, camper ou encore entreprendre de courtes ou de plus longues randonnées en territoire d’ours polaires, de loups et de caribous.
On se rassure, les guides Inuits possèdent une grande connaissance en comportement et en respect des animaux en plus d’être les seules personnes à avoir l’autorisation de se balader armées dans le parc.
Admirer l’irréelle baie de Ramah
Il y a de ces endroits qui semblent irréels. On a beau s’y trouver physiquement, faire partie du décor le temps de quelques heures, y planter les pieds puis y gravir les collines colorées : rien n’y fait, on a du mal à gérer tant de beauté.
Au coeur des monts Torngat, c’est cet effet qu’a la baie de Ramah sur les voyageurs. Site hôte d’une lointaine mission de l’église morave, ce ne sont pourtant pas les vestiges archéologiques et géologiques qui s’y trouvent qui fascine le plus. Plutôt l’émouvant point de vue sur la baie aux reflets bleutés, du haut de la montagne recouverte de toundra arctique aux couleurs éclatantes.
Sarah-Émilie Nault
De la beauté pure, bouleversante.
Voir de ses yeux les splendeurs d’un territoire intouché
Si les voyageurs et les amateurs de plein air rêvent si fort des monts Torngat, c’est que ses paysages sont non seulement spectaculaires, mais aussi difficiles d’accès. Aucune route ne menant au parc national, on doit s’y rendre en bateau ou en suite de petits avions privés.
Sarah-Émilie Nault
Sur notre bateau d’expédition venu du Groenland, de nombreux passagers ont d’ailleurs pris part au voyage dans le seul but d’accéder aux fameux monts multicolores : un parc national sans infrastructures, sans véritables sentiers, jalousement préservé et fièrement intouché.
La découverte d’Eclipse Channel, de North Arm et de Rose Island
North Arm est considéré comme l’un des secteurs les plus populaires du parc national des Monts-Torngat. On se balade en zodiac dans son fjord coincé entre des montagnes colorées hautes d’un kilomètre, tout en écoutant la légende du géant qui aurait créé celui-ci à l’aide de ses pieds immenses (la « preuve » sur la paroi d’une des montagnes où l’on peut discerner d’immenses traces de pas).
Sarah-Émilie Nault
Pas très loin de là, on glisse sur les eaux claires d’Eclipse Channel où s’amusent des méduses par centaines, puis on se doit de se rendre à Rose Island, l’émouvant site où s’élève le plus grand nombre de tombes traditionnelles inuites au monde.
Sarah-Émilie Nault
L’auteur tient à remercier les magasins MEC pour leur générosité en frais de vêtements et accessoires de plein air lors de ce voyage.