Mes chères filles,
Depuis quelques mois, notre quotidien a pris des airs de vacances en famille. Nous enchaînons les journées en pyjama, nous colorions une quantité de dessins qui pourraient transformer nos murs en papier peint et nous cuisinons de nouvelles recettes avant même d’avoir eu le temps de goûter les précédentes.
Toutefois, sous ces airs de vacances se cache une lourdeur que je dois porter et que j’ai de plus en plus de difficulté à cacher...
Malgré nos belles journées, je sais que vous trouvez étranges et peu cohérentes les constantes nouvelles consignes des derniers mois. Je sais que mon discours est confus pour une petite fille de 2 ans ou 5 ans.
C’est que nous travaillons depuis longtemps ensemble à ce que vous sortiez de votre zone de confort chaque jour et je refuse que vous laissiez vos craintes ou votre gêne vous arrêter. J’espère tellement que vous saurez profiter pleinement de tout ce que la vie a à vous offrir, mais j’ai l’impression que la situation actuelle me force à marcher dans l’autre direction.
Je dois vous dire de rester loin des gens et de ne pas aller cogner chez la voisine, alors que je travaille depuis si longtemps vos habiletés sociales. Nous ne pouvons plus aller marcher à la montagne avec les amis, ni aller au restaurant avec grand-maman et grand-papa. Je dois étouffer vos idées lorsqu’elles nécessitent de s’éloigner de notre maison alors que j’essaie de nourrir votre curiosité et votre créativité depuis toujours.
Surtout, je me sens triste de vous tenir loin de notre famille alors que mon plus grand souhait a toujours été que vous tissiez des liens serrés avec eux.
Après tant d’années à vous vanter la beauté du monde et des gens, me voici contrainte à devoir vous en tenir éloignée et je m’en excuse.
La réalité, c’est que je suis triste que vous ayez à vivre cette période. Je me sens loin de mes valeurs et des bases de mon modèle d’éducation. J’aurais préféré n’avoir jamais eu à vous donner des consignes aussi absurdes, mais je m’accroche parce que je sais que c’est la meilleure façon de traverser cette crise le plus rapidement possible.
Le printemps, puis l'été reviendront et nous revivrons des sensations qui font frissonner notre corps et papillonner notre ventre. Nous retrouverons les relations humaines qui nous enrichissent et nous divertissent. Nous pourrons faire du vélo avec les voisins, aller à la plage et manger un cornet de crème glacée... Et nous savourerons plus que jamais tous ces petits bonheurs que nous prenions pour acquis.
J’aimerais pouvoir vous le promettre, mais la réalité c’est que je n’ose pas. Je vous promets toutefois que d’ici là, je continuerai de donner des airs de vacances à nos journées.
Je vous aime, Maman xx
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