Dans une chronique antérieure, j'avais fait le point sur le tourisme sexuel à travers le monde. Je relatais le genre d'homme qui pouvait s'adonner à ce genre de voyage et j'avais mentionné que les femmes et les enfants étaient majoritairement les victimes. Tout ça est encore malheureusement bien d'actualité, mais je n'avais alors aucune idée de l'ampleur du tourisme sexuel version femme! Aujourd'hui, je vous fais part de ce qui en est réellement.
Un phénomène en pleine expansion
Répertorié pour la première fois dans les Caraïbes, en Haïti et en République dominicaine, le tourisme sexuel féminin tend à s'accroître aussi dans les régions d'Afrique. Aujourd'hui, les agences de voyages dénombrent plus de 600 000 femmes canadiennes, américaines et européennes voyageant chaque année, dans le seul et unique but de rencontrer un homme de culture différente.
Ce phénomène est loin de s'essouffler, car les femmes sont de plus en plus nombreuses à quitter leur pays industrialisé pour vivre une aventure romantique ailleurs dans le monde. Dans les Caraïbes, le tourisme sexuel est un des volets les plus florissants du domaine des voyages. Comme ces relations se vivent entre deux adultes consentants, elles ne sont pas interdites par la loi et les hommes de la région seront toujours prêts à faire un peu d'argent facile.
Les intéressées
Les agences de voyages sont unanimes. La grande majorité des femmes qui s'intéressent à cette forme d'escapade sont âgées de plus de cinquante ans et représentent entre 5 et 10 % de la clientèle touristique féminine. Elles sont divorcées (ou malheureuses en couple...) et s'offrent un homme pour combler un vide. Elles craquent pour leur côté un peu exotique et sont surtout attirées par leur différence d'avec les hommes qu'elles ont connus auparavant. Elles leur offrent donc des repas, des boissons, des voyages ou de l'argent, et plusieurs passeront la grande partie de leur séjour avec celui qui lui fera découvrir son pays... et son sex-appeal.
Comment ça fonctionne?
En général, ce sont les touristes qui font les premiers pas. Les rencontres ont souvent lieu dans les discothèques de la place et en échange de quelques verres (et de baisers), le « contrat » est signé.
Les tarifs sont surtout fixés en fonction des capacités financières de la voyageuse. On parle d'une moyenne de 30 $ de l'heure et de 150 $ la nuit, mais il semblerait qu'il est très facile de négocier.
Une pratique risquée
On ne peut passer sous silence les risques associés à ce genre de tourisme. Le premier ennemi est sans aucun doute le risque de transmission du virus du SIDA. Selon l'Organisation mondiale de la santé, plus de 500 000 habitants des Caraïbes sont porteurs du VIH et plusieurs études mentionnent que les relations sexuelles dans le cadre des « sex tours » sont rarement protégées. L'exotisme, l'improvisation du moment, la consommation d'alcool, l'âge et la différence de culture font en sorte que les femmes se sentent invincibles face à tout éventuel danger de transmission d'ITS.
Pourtant, il faut garder en tête que même si nous sommes à l'autre bout du monde et que nous avons l'impression que tout est permis, braver sa santé peut être extrêmement risqué.
De plus, il n'est pas rare que des femmes reviennent au pays sans le sou, car elles ont tout donné à leur amant. Même si les escroqueries existent, la police locale ne peut rien faire puisque le tourisme sexuel ne constitue pas un délit en soi. Il est donc très important de garder les pieds sur terre, même si on est là pour faire la fiesta!
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