
Vous l'avez sans doute remarqué, la sexualité s'est beaucoup modifiée au cours des dernières années. Depuis la révolution sexuelle vers la fin des années 60, nous avons assisté à une redéfinition du couple, à la promotion de l'égalité des sexes et à une divergence d'opinions avec ce que l'Église nous avait enseigné. Voyons donc ce qui en résulte.
La sexualité féminine
L'arrivée de la pilule contraceptive en 1962 a complètement révolutionné la sexualité des femmes. À cette époque, les médecins étaient peu nombreux à la prescrire, car la contraception venait limiter le nombre de naissance, et était passible d'une peine d'emprisonnement. Ils ont tout de même su contourner la loi en affirmant que la prescription d'anovulants servait à régulariser les règles des femmes.
Ce n'est qu'en 1969 que la pilule devient légale au Canada et du même coup, l'interruption volontaire de grossesse. Les femmes pouvaient alors avoir plus de contrôle sur leur corps, et la sexualité s'inscrivait de plus en plus dans le registre du plaisir.
À la même époque, un dénommé Sigmund Freud vient ajouter une nouvelle norme sexuelle : celle de prétendre que la seule et unique forme d'orgasme que la femme se doit d'avoir est un orgasme vaginal. Il les convaincu que l'orgasme clitoridien est immature, et que seul l'orgasme vaginal doit compter. Cette fausse croyance a perduré pendant plusieurs décennies en laissant dans le doute de nombreuses femmes qui n'arrivaient tout simplement pas à connaître un tel orgasme.
Heureusement, aujourd'hui, les femmes apprennent à se connaître davantage. Elles le font à travers la masturbation afin de mieux comprendre ce qui les excite sexuellement. Le clitoris prend la place qui lui revient dans une sexualité épanouie. Les femmes ont enfin le contrôle total de leur propre sexualité, et ne sont plus à la merci des différents diktats de la société d'autrefois.
La sexualité masculine
Les hommes connaissent aussi une grande révolution dans leur sexualité. Bien que cette dernière ait été moins réprimée que celle des femmes, ils doivent désormais s'adapter à une sexualité basée sur une plus grande variété d'émotions. Avant la révolution sexuelle, ce sont surtout les hommes qui décidaient où, quand et comment le sexe devait avoir lieu. Ils avaient peu d'écoute envers les envies de la femme, et comme le sexe servait surtout à la procréation, lorsque l'homme ressentait l'envie d’avoir une relation sexuelle, la femme devait « relever sa robe » sans dire un mot. Les préliminaires étaient souvent absents, et les hommes n'avaient pas appris à plaire sexuellement aux femmes.
Heureusement, toute cette sexualité quasi forcée a laissé place à une attention bien particulière au plaisir des femmes. Les femmes ont pris en main leur sexualité, et les hommes ont suivi le pas. Aujourd'hui, les hommes s'attardent aux préliminaires, au clitoris, et au plaisir de leur femme en général. C'est une sexualité qui se fait à deux, au plus grand bonheur d'une sexualité épanouie. Seul bémol, certains hommes sont devenus si à l'écoute de leur partenaire qu'ils en ont développé une anxiété de performance. « Et si je n'avais pas d'érection pour la satisfaire? » « Et si j'éjaculais trop vite? » « Et si... ?» Messieurs, calmez-vous. Nous avons pris le contrôle de notre sexualité, et vous n'êtes pas les seuls responsables de son épanouissement.
La sexualité morale
Avant les années 1960, la sexualité morale était définie par l'Église. Le sexe avant le mariage était interdit, et c'est sans doute pour cette raison que les gens se mariaient jeunes... Blague à part, les mariages de l'époque étaient souvent organisés par les parents qui avaient le dernier mot sur le choix du partenaire. Ils étaient basés sur une relation qui favorisait l'économie. On se mariait pour fonder une famille et ainsi avoir plus de gens pour aider sur la ferme. Il était impensable de croire que certains pouvaient divorcer. C'était pour le meilleur et pour le pire.
Aujourd'hui, le mariage a perdu son caractère sacré pour laisser toute la place au romantisme de l'union. Les gens se marient par amour et non par nécessité. Bien que l'amour dicte toutes formes de mariages, que ce soit à l'église ou au civil, l'union laisse tout de même place à l'imprévu. Les couples qui ne sont plus amoureux choisissent de prendre chacun leur chemin, sans être jugés par qui que ce soit. Certains diront que les couples d'aujourd'hui sont beaucoup moins tolérants. Moi, je dis qu'avoir le choix de partir ou de rester est la plus belle évolution que le couple ait vécue au cours des dernières décennies.
La sexualité des jeunes
Comme la sexualité n'est plus dictée par l'Église, les gens ne se marient plus à un âge aussi précoce qu'auparavant. Aujourd'hui, les jeunes peuvent donc satisfaire leurs besoins sexuels avec un partenaire sans pour autant être engagés sur le plan affectif. Cette capacité de dissocier l'amour de la sexualité était mal vue avant la libération sexuelle. Maintenant, plusieurs choisissent cette liberté sexuelle, même à un âge plus avancé. Après une rupture douloureuse, à cause d’un emploi du temps trop chargé, ou simplement par plaisir, ils veulent satisfaire un besoin sexuel sans pour autant s'investir dans une relation.
De nos jours, nous parlons énormément de l'hypersexualisation des jeunes. L'image sexualisée de leurs idoles et l'accessibilité à la pornographie leur transmettent une image erronée de la sexualité. On assiste à une certaine banalisation qui laisse place à plusieurs malentendus entre les filles et les garçons sur le plan sexuel, chose que nous ne voyions pas à l'époque.
L'orientation sexuelle
L'homosexualité a toujours existé, tout comme l'hétérosexualité. Nous en parlons beaucoup plus aujourd'hui. L'acceptation des différentes orientations sexuelles est, selon moi, une des plus belles évolutions que notre société ait connues. Il reste beaucoup de travail à faire, mais nous pouvons considérer que la mentalité de notre société a beaucoup évolué depuis les dernières décennies. La légalisation du mariage homosexuel en 2005 a permis de faire un pas de géant, et la possibilité pour les couples homosexuels de fonder une famille nous rassure sur l'augmentation de la tolérance chez les Québécois.
L'épanouissement au premier plan
Que la personne soit célibataire ou non, la satisfaction sexuelle est désormais un critère très important. La beauté de l'évolution sexuelle est que nous avons maintenant le choix de vivre notre vie comme nous l'entendons. À deux, la qualité de la relation compte plus que jamais. L'autre doit maintenant nous compléter, nous aider à nous épanouir et à respecter notre individualité, le tout dans une promesse de bonheur en toute simplicité. Seul, il est possible de s'épanouir tout autant à travers les différentes sphères de notre vie.