On dit que plus de 840 millions de personnes voyagent chaque année. Parmi eux, 10 % le font dans le but de profiter sexuellement des habitants d'un autre pays. Voilà des statistiques alarmantes qui font grincer des dents.
Différents types de tourisme sexuel
Il existe trois types de tourisme sexuel mais tous ont un dénominateur commun : les femmes et les enfants sont majoritairement les victimes.
Trois types de tourisme sexuel
Prostitution classique
Les prostitué(e)s se « vendent » aux clients potentiels. Ils font les bars et les trottoirs sans trop se préoccuper des autorités policières.
Voyages sexuels organisés
Ensuite, il y les voyages sexuels organisés, où des agences proposent aux gens d'explorer les pratiques sexuelles de d'autres pays. À présent, des procédures contre ces agences sont lancées, mais il reste encore beaucoup de chemin à faire.
Copinage
Finalement, il y a le système de copinage, où le voyageur s'allie avec une jeune fille pour l'accompagner tout au long de son séjour. En guise de « remerciement », cette dernière se retrouve souvent au lit avec son accompagnateur bien avant la fin du voyage.
Qui profite de ces services?
Difficile d'établir un profil type puisque les clients constituent un groupe assez hétérogène.
Le client qui a bonne conscience
Il y a celui qui profite d'un autre pays pour transgresser les lois du sien afin d'assouvir ses fantasmes. Il est malheureusement convaincu que « grâce à lui, les jeunes enfants mangent à leur faim ». Un alibi déplorable qui laisse place à la récidive.
Le client tenté
Il y a aussi le touriste sexuel occasionnel. Il part en voyage sans arrière-pensée. C'est une fois sur place qu'il se rend compte de la disponibilité des jeunes filles et se laisse tenter.
Le pédophile régressif
Finalement, il y a le pédophile dit régressif, qui ne s'intéresse habituellement pas aux enfants, mais qui, selon la période de sa vie, sera attiré par soif de domination sexuelle.
Tous ces types de clients différents ont tous un point commun majeur : ils profitent de la faiblesse financière et morale des victimes pour assouvir leurs propres besoins. Ils commettent des actes misérables qui les conduiraient directement en prison dans leur propre pays.
Les victimes
L'Asie et l'Amérique latine sont les continents les plus touchés par le tourisme sexuel. La Thaïlande compte plus de deux millions de prostitués dont 300 000 sont des enfants. Chaque année, 800 000 touristes viennent profiter de ces jeunes. Souffrant de la misère, ces jeunes s'offrent aux touristes afin de gagner un peu d'argent.
On compte de plus en plus de touristes sexuels, donc de plus en plus de prostitution. Un malheureux cercle vicieux d'offre et de demande. Aussi, les victimes sont choisies de plus en plus jeunes par crainte du sida. L'effet pervers de ces nouveaux critères de virginité fait en sorte que le sida fait des ravages sur des enfants de plus en plus jeunes.
Pourquoi cette exploitation existe encore?
Premièrement, parce que les gouvernements de ces pays sont souvent corrompus. Ceux qui sont à la tête des réseaux de tourisme sexuel ont plus de pouvoir que ceux qui gouvernent le pays. Les autorités savent que ce fléau existe, mais ne font pratiquement rien pour l'en empêcher.
Deuxièmement, les revenus de la prostitution sont immenses. Des milliards de dollars que le gouvernement de ces pays ne veut pas perdre. En Août 2000, un haut fonctionnaire Sri Lankais mentionnait dans le Nouvel Observateur que « longtemps, le tourisme a constitué la principale source de devises du Sri Lanka. On pensait qu'il ne fallait rien faire pour le décourager, quitte à fermer les yeux sur certaines pratiques ». Ça explique un peu le travail de longue haleine qu'il faudra effectuer pour enrayer cette pratique malsaine.
Un peu d'espoir...
Depuis novembre 1989, la Convention internationale des droits de l'enfant de l'ONU est établie dans plusieurs pays. Elle a pour but de protéger les jeunes de moins de 18 ans et de poursuivre ceux qui les exploitent. Malheureusement, ce ne sont pas tous les pays touchés qui ont signé...
En juin 2007, c'était la première Journée mondiale pour un Tourisme Responsable dont le mandat est de lutter contre l'exploitation qui sévit dans les pays en développement. Personnellement, je crois que cette journée constitue la base de ce qu'on peut faire pour éliminer le tourisme sexuel. Il faut sensibiliser les occidentaux aux méfaits de cette pratique. D'ailleurs, Air France projette une vidéo de sensibilisation lors des vols vers les pays les plus touchés.
L'UNICEF fait aussi sa part en misant sur l'éducation des enfants de pays en développement. L'organisme leur permet d'avoir une éducation adéquate et ainsi les éloigner de la prostitution.
De mon côté, je fais ma part en vous en glissant un mot. Il faut savoir que ce fléau existe et qu'il fait des ravages chaque année. Soyons pour le tourisme responsable et respectons la dignité de chacun.