
L’énurésie nocturne (pipi au lit) est un problème courant chez les enfants, surtout les garçons. Lorsqu’un enfant fait encore pipi au lit passé l’âge de 5 ans, on peut parler d’énurésie nocturne. Les enfants sont presque toujours propres le jour quelques mois avant de l’être aussi la nuit, mais dans certains cas, cela prend un peu plus de temps… Avant cet âge, il n’y a pas lieu de s’inquiéter et consulter un médecin parce que chaque personne est différente et la vessie n’arrive pas à maturité au même âge pour tous les enfants.
On distingue deux sortes d’énurésie nocturne :
- L’énurésie primaire : c’est lorsqu’un enfant n’a jamais été propre la nuit et continue de mouiller son lit plus ou moins souvent après l’âge de 5-6 ans.
- L’énurésie secondaire : c’est lorsqu’un enfant qui était propre pendant 6 mois ou plus recommence à mouiller son lit.
Causes de l'énurésie nocturne
Les causes diffèrent selon la sorte d’énurésie nocturne.
Dans le cas de l’énurésie primaire, il y a trois causes principales :
- Un manque de maturité du système de contrôle urinaire
- Des facteurs héréditaires
- Un sommeil trop profond : l’enfant ne parvient pas à se réveiller pour aller à la salle de bain
Dans le cas de l’énurésie secondaire, les causes peuvent être d’ordre :
- Physiologique : une infection urinaire, ou l’apparition du diabète sucré
- Psychologique : un choc émotionnel ou un stress intense. Cela peut inclure la naissance d’un frère ou d’une sœur, un divorce, le décès d’un être proche ou tout autre traumatisme
Plus rarement, il arrive que l’énurésie nocturne soit causée par une malformation génétique ou une carence en hormone antidiurétique (ADH).
Qui est touché par l'énurésie nocturne? Quels sont les facteurs de risque?
Selon les statistiques, on estime que 14 à 15 % des enfants entre 5 et 6 ans souffrent d’énurésie nocturne, 8 à 9 % entre 7 et 8 ans, 5 % à 10 ans, 2 à 3 % entre 12 et 14 ans, 1 à 2 % après 15 ans.
- Les garçons sont plus fréquemment touchés, ils représentent 80 % des cas
- Un enfant dont l’un des 2 parents a fait de l’énurésie a 45 % de chances d’être touché à son tour
- Si les deux parents en ont souffert, les statistiques montent à 80 %
Contagion
L’énurésie nocturne n’est pas contagieuse.
Les principaux symptômes de l'énurésie nocturne
Le symptôme principal de l’énurésie nocturne est bien évidemment un lit mouillé d’urine le matin. Parfois, l’enfant se réveille la nuit en pleurant lorsqu’il a fait pipi au lit.
Diagnostic de l'énurésie nocturne
Si l’enfant fait régulièrement pipi au lit, on parle d’énurésie nocturne. Il ne faut pas la confondre avec l’accident occasionnel qui peut survenir, par exemple en cas de grosse fatigue ou de maladie ponctuelle (comme une grippe).
L’énurésie nocturne est un problème relativement fréquent et disparaît d’elle-même après quelque temps. Il n’est donc pas toujours nécessaire de consulter. Toutefois, si vous remarquez que votre enfant la vit très difficilement ou que les « fuites » sont accompagnées de douleurs lorsqu’il urine ou autres problèmes urinaires, il devient nécessaire de voir un médecin.
De plus, si l’enfant souffre d’énurésie secondaire, il faut consulter un médecin afin de trouver son origine et la traiter.
Possibles risques de complications
L’énurésie nocturne ne connaît pas de réelles complications physiques et disparaît spontanément à un âge plus ou moins avancé. Toutefois, elle peut être à l’origine de plusieurs sentiments négatifs chez l’enfant :
- Baisse d’estime de soi
- Honte et tristesse
Traitement de l'énurésie nocturne
Il existe deux traitements contre l’énurésie nocturne :
- Une alarme : il s’agit d’un appareil muni d’un capteur d’humidité que l’on attache aux sous-vêtements. Dès les premières gouttes d’urine, et avant que le lit ne soit mouillé, l’alarme sonne et réveille ainsi l’enfant qui peut aller à la salle de bain. Les résultats sont assez rapides et les enfants semblent parvenir à se réveiller d’eux-mêmes en quelques semaines.
- Un médicament : pour les occasions spéciales (dodo chez un ami, dans un camp de vacances), le médecin peut prescrire un traitement médical occasionnel qui réduit la production d’urine. À noter que ce médicament n’est qu’une solution ponctuelle et ne peut être utilisé pour une longue période de temps, car il a des effets secondaires indésirables (maux de tête, perte d’appétit, dérèglement du sommeil).
Lorsque l’énurésie nocturne est secondaire et que l’on connaît la source de stress ou le traumatisme en cause, il peut être nécessaire de traiter aussi cet aspect. D’abord en engageant le dialogue avec l’enfant, mais si cela est insuffisant, l’aide d’un pédopsychologue peut s’avérer utile.
Prévention de l'énurésie nocturne
Il existe plusieurs choses que les parents peuvent faire afin de réduire les occurrences d’énurésie chez leur enfant :
- Ne pas humilier l’enfant, le punir, le faire se sentir mal. Il n’est pas responsable.
- L’encourager et le féliciter lorsqu’il n’y a pas d’accident.
- Ne pas lui donner de liquides au moins deux heures avant le coucher.
- Le faire uriner avant de le mettre au lit. Certains parents réveillent aussi leurs enfants avant d’aller eux-mêmes au lit.
- Préférer les sous-vêtements d’entrainement ou les sous-vêtements qui ne ressemblent pas à des couches.
- Éviter de le laisser consommer de la caféine (présente dans le chocolat et les colas) trop souvent.
- Encouragez-le à se retenir longtemps dans la journée avant d’uriner : c’est une manière d’entrainer sa vessie.
- Lorsqu’il y a un accident, demandez-lui de vous aider à nettoyer les dégâts. Il ne faut pas présenter cela comme une punition, mais plutôt comme une tâche communautaire. Vous aider l’aidera à se sentir moins coupable.
Note
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Cécile Moreschi, rédactrice Canal Vie