Avoir un jeune bébé, ce n'est pas de tout repos ! Changer d'air devient même souvent le fantasme numéro un de la nouvelle maman, au grand dam de son conjoint qui pourrait avoir autre chose en tête. Confinée à la maison, fatiguée des nuits entrecoupées, toute jeune mère peut avoir envie de vacances. Et le congé de paternité du conjoint fait généralement en sorte que la petite famille dispose d'un moment inespéré pour découvrir de nouvelles contrées, et ce, sans avoir à demander la permission à un patron récalcitrant afin d'obtenir un congé pendant les semaines ciblées. Cela peut constituer l'occasion de profiter de rabais intéressants et d'éviter la cohue de la haute saison dans maintes destinations touristiques.
Bref, c'est la liberté qui s'annonce... mais avec un bébé dans ses bagages ! Dans ce contexte, ne vaudrait-il pas mieux demeurer à la maison que de risquer de revenir plus fatiguée qu'avant le départ, puisqu'il faudra s'occuper de bébé tout au long du voyage sans le confort du foyer et les cinquante-six mille babioles supposément nécessaires à la tâche ? NON ! Si l'envie de voir du pays se fait sentir, sachez que vous pouvez vous lancer dans l'aventure même avec bébé ! Il suffit d'être bien préparé, d'avoir des attentes réalistes et de respecter le rythme de votre poupon. Ce n'est pas si sorcier ! Suivez le guide !
L'art de la préparation - ou comment éviter le pire ?
Bébé régurgite dans votre véhicule y laissant un impérissable parfum de vomissure ? Vous devez nourrir votre ange, mais le festival de la purée de « St-Glin-Glin » est terminé et vous êtes sans ressource ? Il fait 35 degrés Celcius et vous dégoulinez littéralement en promenant votre petit amour dans votre poche ventrale (mais voyons cela positivement, vous suez tellement que vous pouvez dire adieu aux derniers kilos d'après grossesse qui refusaient obstinément de fondre) ?
Voilà quelques situations que vous pouvez éviter ou, à tout le moins, dont vous pouvez minimiser les fâcheuses conséquences si vous devenez maître dans l'art de planifier... Heureusement, nul besoin de votre planificateur financier (Dieu ait l'âme de ce pauvre homme pendant la période des REER) : les stratégies ici présentes ne relèvent pas de l'imprévisible état de la bourse, mais plutôt de trucs et d'astuces à la portée de tous.
Destination de rêve ou cauchemar en vue...
Votre choix de destination pèse beaucoup dans la balance lorsque vous voyagez avec un bébé. Évidemment, vous connaissez votre chérubin et savez s'il est à l'aise avec les longs déplacements. Mais il ne faudrait pas pousser la note ou se contenter de toucher du bois en espérant que vous pourrez vous rendre à l'autre bout du monde sans que votre poupon soit incommodé.
Si vous optez pour la voiture, vous pourrez évidemment vous arrêter en chemin pour dégourdir bébé. Sachez d'ailleurs qu'il est recommandé de ne pas laisser votre petit plus de deux heures dans son siège. Par contre, si vous devez vous déplacer en avion, les vols directs de quelques heures semblent à privilégier. Vous éviterez de passer trop de temps dans les aéroports et serez bien heureux de rejoindre votre hôtel rapidement. Dans un cas comme dans l'autre, ayez des vêtements de rechange et un petit sac de plastique refermable sous la main. En cas de pépin, vous pourrez rapidement remettre bébé à l'aise et l'odeur des habits souillés ne vous importunera pas. Si vous voyagez par les airs, sachez que certaines compagnies d'aviation proposent des petits lits dans lesquels vous pourrez déposer votre trésor. Souvent, il faut réserver d'avance. Informez-vous de la marche à suivre. Vos bras et vos genoux vous seront éternellement reconnaissants des petites pauses ainsi possibles puisque, avant deux ans, les petits voyagent gratuitement lorsqu'ils sont assis sur leurs parents.
Lorsque vous choisissez votre destination, prenez un moment pour vous informer de la température à l'époque de l'année concernée. Bébé n'aime généralement pas avoir trop chaud. Vous n'apprécierez pas non plus crever de chaleur avec un petit loup que vous allaitez ou que vous devez avoir dans les bras.
Vérifiez également les activités que vous pouvez faire rendu à destination. Vous voudrez probablement relaxer un brin et prendre ça comme ça vient. La plage, les randonnées sur terrain non accidenté, les musées, les balades en ville et même le lèche-vitrine peuvent tout à fait convenir, car ces activités peuvent se faire aisément avec une poussette. Si vous êtes en forme (ou si vous espérez le redevenir, ce qui est tout à votre honneur, quoique vous pourriez regretter votre audace), le porte-bébé permet aussi de voyager un peu plus librement. Évidemment, vous avez sûrement déjà une idée des activités auxquelles bébé pourra se plier. S'il ne supporte pas plus qu'un 15 minutes au McDonald's en guise de sortie au restaurant, ne planifiez pas de souper gastronomique lors de votre voyage (pour la romance, on se reprendra !). Et s'il ne dort qu'en auto, bien ajustez le tir et prévoyez vos déplacements aux moments ou vous aimeriez que votre petit se retrouve dans les bras de Morphée plutôt que dans les vôtres.
Vos meilleurs amis - ou les objets dont vous ne voudrez jamais vous passer !
Traitez-moi de douillette si vous le souhaitez, mais j'ai tendance à penser que la notion de confort revêt une importance capitale lorsqu'on voyage avec un bébé, surtout pour des voyageurs (et des parents !) ayant peu d'expérience. À la maison, c'est déjà tout un boulot de prendre soin de bébé, imaginez si vous n'avez pas tout votre attirail habituel à portée de main ?
D'abord, votre meilleur ami, j'ai nommé votre sac à couches, doit contenir tous les essentiels : couches et serviettes humides en quantité suffisante, suce (utile pour les maux d'oreilles causés par la pression en avion ou pour calmer bébé pendant les déplacements), petits jouets ou livres, vêtements de rechange, biberons... Les petits biscuits ou céréales sèches pour bébé, si votre trésor a commencé à manger, pourront aussi vous sauver la vie en occupant bébé un moment et en lui remplissant la panse.
La poussette s'avère un incontournable. Vous me direz que c'est énorme à traîner. Je vous l'accorde, mais les bénéfices apparaissent tellement immenses que je ne pourrais vous conseiller de la laisser à la maison, et ce, même si elle occupe potentiellement la moitié du coffre arrière de votre voiture. Bébé peut y dormir à l'ombre ou même y manger, vous pouvez y ranger vos sacs et voyager sans rien sur l'épaule ou sur le dos. Bref, c'est une manière de se sentir libre et de faire en sorte que votre chérubin demeure toujours à l'aise. Vaut d'ailleurs mieux la poussette grand format qu'une poussette de voyage. De toute manière, les compagnies aériennes permettent d'apporter votre précieux landau jusqu'aux portes d'embarquement et vous le redonnent illico dès que vous êtes sortis de l'avion. Vous seriez fous de vous en passer ! Personnellement, malgré le fait que ma petite dernière ait trois ans, je ne vais jamais nulle part sans ma grosse poussette double (ce doit être le prolongement de ma charmante, mais assoiffée minifourgonnette). Je sais au moins que si ma fillette est fatiguée, je peux lui permettre de se reposer.
Parlant de repos, comme votre petiot passe le plus clair de son temps à dormir, vaut mieux s'assurer qu'il pourra roupiller à son aise. Profitez-en donc pour mettre le farniente à votre horaire, vous ferez des jalouses avec votre teint frais et votre allure reposée à votre retour... La plupart des hôtels pourront vous fournir un parc ou une couchette, toutefois vérifiez à l'avance. Sinon, bébé pourrait évidemment dormir avec vous (et potentiellement prendre de fantastiques mauvais plis... à vos risques et périls). À un certain âge, Dieu sait que les petits bougent quand ils dorment. Alors, si vous tenez mordicus à votre mine reposée, assurez-vous d'être bien équipé pour le dodo.
Suivre le rythme... et l'âge
Des vacances avec bébé seront évidemment plus tranquilles. Si vos attentes ne sont pas trop élevées, vous serez ravis ! Avec bébé, tout va plus lentement. Vous prenez 45 minutes avant de partir de la chambre plutôt que cinq. Vous avez toujours les bras bien remplis. Vos journées sont plus courtes, car petit ange a besoin de faire la sieste et de dormir. Mais le fait de sortir du cocon familial fait terriblement de bien, si vous savez en profiter et que vous ne visez pas de faire mille et une activités, mais plutôt de relaxer et de passer du bon temps en famille.
Si vous portez attention à l'âge de bébé au moment du voyage, vous pouvez aussi vous faciliter la vie. Par exemple, un bébé allaité se trimballe assez bien et vous pouvez le nourrir sur commande. Toutefois, si bébé est à l'étape des purées, ne voyagez pas ! Je blague un peu, mais il n'en demeure pas moins que si vous avez le choix, évitez cette courte période, car il peut s'avérer difficile de trainer vos purées et de les faire réchauffer à votre aise. Par ailleurs, un bébé d'un an, qui commence à marcher peut sembler moins reposant à surveiller. Et il supportera moins bien les longs déplacements, car il devient de nature plus impatiente et aime bouger.
Bon voyage...
En somme, voyager avec bébé apparaît tout à fait possible. Il suffit de prévoir les embûches et d'être assez ratoureux pour les contourner. Choisissez votre moyen de transport et votre destination soigneusement, munissez-vous de votre trousse de survie, dont la fameuse poussette. Ne partez pas sans elle... ni sans votre carte de crédit d'ailleurs. Prenez le temps de savourer lentement votre voyage, comme vous savoureriez votre dernière pointe de gâteau (ou votre dernier bol de croustilles, si vous avez la dent salée) avant d'entamer un régime draconien. Et priorisez les voyages avec bébé lorsqu'il est encore allaité.
Anik Routhier, magazine Destination camping famille