
La fille de Sonia a 18 mois, elle crie beaucoup. Comment l'aider à communiquer différemment?
Bonjour Sonia,
À 18 mois, votre fille commence à peine à apprendre à « contrôler ses impulsions », elle a besoin de votre encadrement et de règles stables pour développer cet apprentissage qui est important et demeure au premier plan, même à 2 -3 ans.
En effet, lorsque votre fille vous demande quelque chose par des cris, il vaut mieux ne pas accéder à sa demande, sinon, elle apprendra rapidement que crier est très efficace pour obtenir quelque chose. Comme les consignes exprimées de façon positive semblent plus efficaces que les interdictions, vous pouvez lui dire de parler doucement plutôt que de lui dire de ne pas crier.
Impulsion
Ceci étant dit, dans le feu de l'action, nous avons souvent tendance à y aller spontanément avec « on ne crie pas ». Le but n'est pas d'être parfait en tout temps, mais de porter attention à différentes approches qui peuvent vous aider. Vous pouvez aussi lui dire fermement que ses cris font mal aux oreilles et que vous ne la comprenez pas bien quand elle crie.
Adoucir votre ton
Quand votre petite crie, vous pouvez aussi essayer de lui parler tout bas. Cela évite d'augmenter le niveau de bruit et la force aussi à cesser de crier pour vous comprendre. Vous lui donnez aussi un modèle de comportement adéquat.
Encourager le positif
Bien sûr, vous pouvez la féliciter chaque fois qu'elle s'exprime calmement, lui dire comme elle est grande et comme vous la comprenez bien et qu'il vous fait plaisir de répondre à sa demande. Tout cela pourra l'inciter à recommencer.
Moduler sa voix
Dans un endroit que vous trouverez approprié, à l'extérieur peut-être, vous pouvez aussi aider votre fille à apprendre à moduler sa voix en chantant avec elle une petite chanson qu'elle aime sur différents tons de voix allant du très fort (comme un éléphant ou un lion) à très, très doucement (pour un bébé souris qui dort, par exemple).
La laisser se défouler
Les périodes de jeux à l'extérieur durant lesquelles on peut se laisser aller sont aussi très bénéfiques puisqu'à cet âge : il faut bien utiliser son énergie!
La fameuse constance
Peu importe les approches que vous mettrez en place, attendez-vous à devoir faire preuve de constance et à devoir répéter les consignes fréquemment. À 18 mois votre fille débute l'intégration des règles de vie que vous établissez. Cet encadrement lui servira au fil des années, mais il s'agit vraiment d'un travail de tous les jours avec elle.
Le bruit : le coupable?
Vous pouvez aussi porter une attention particulière au bruit dans la maison. Certaines personnes se sentent vite agressées par le bruit, et les enfants peuvent réagir à cette surstimulation en criant. Radio, télévision, conversations des adultes, appareils ménagers peuvent tous contribuer au niveau de bruit dans la maison.
J'ai remarqué que certaines émissions pour enfants, qui peuvent malgré tout avoir contenu intéressant, ont la fâcheuse habitude de demander aux enfants de crier pour répondre à certaines questions. Vous vous retrouverez peut-être comme moi à dire « tu peux répondre doucement, nous sommes dans la maison, pas dans la jungle. »
Certains jouets peuvent aussi être très bruyants. Bien qu'il soit probablement impossible de les éliminer tous, on peut essayer de choisir les jouets les plus simples possible. Il y a la question du bruit et aussi de l'écologie et de l'économie avec toutes les piles...
Mais du point de vue du développement de l'enfant, plus un jouet est simple, plus il fait appel à son imagination, ce qui est positif en soi. Il y a parfois une surenchère de la stimulation qui vient avec certains jouets, sons, lumières, effets spéciaux, etc. Personnellement, je ne vois pas l'utilité des casse-têtes à batterie!
Si vous avez des jouets que vous considérez trop bruyants, vous pouvez choisir de coller un papier ou un carton sur le haut-parleur, à condition que le tout soit très bien fixé, pour éviter les risques d'étouffement.
Pour plus d'information :
Bourcier, S., (2008), «L'agressivité chez l'enfant de 0 à 5 ans » Éditions du CHU Sainte-Justine, Montréal.