À travers le bonheur d’être enceinte, plusieurs questionnements nous traversent l’esprit et nous inquiètent à l’approche de l’accouchement. Parmi ceux-ci se trouve l’hémorragie post-partum. Qui est à risque et quelles sont les interventions possibles?
Hémorragie post-partum
L’hémorragie post-partum, aussi appelée hémorragie de la délivrance, se produit habituellement dans les 2 heures qui suivent la naissance. Toutefois, même si la nouvelle maman se porte bien, elle sera sous surveillance durant un minimum de 24 heures. Une fois à la maison, elle doit demeurer vigilante par rapport à ses pertes sanguines et consulter un médecin si elle remplit une serviette hygiénique à l’heure durant 2 heures consécutives ou si elle présente des signes d’hémorragie tels que :
- de l’agitation;
- de la pâleur;
- une peau moite et froide;
- des chaleurs et des palpitations;
- des caillots plus gros qu’une balle de golf.
L’une des principales causes de mortalité lors d’un accouchement
Bien que de façon générale l’hémorragie soit légère et rapidement contrôlée par le corps médical, il n’en demeure pas moins qu’il s’agit de l’une des principales causes de mortalité maternelle au Canada, après les problèmes du système circulatoire et les causes indirectes. Selon Statistique Canada, 5 décès seraient associés à cette complication en 2018. Les médecins et les infirmières sont donc formés pour la prévenir autant que possible ou intervenir rapidement lorsque cela s’avère nécessaire.
Les deux causes principales d’hémorragie post-partum sont :
- L’atonie utérine, c’est-à-dire un utérus qui ne se contracte pas ou mal;
- la rétention d’une partie du placenta qui est demeurée fixée à l’utérus.
Facteurs de risque
Bien qu’une hémorragie puisse survenir lors de tout accouchement, certaines situations présentent davantage de facteurs de risque. Entre autres :
- une grossesse multiple;
- avoir accouché plus de 4 fois auparavant;
- un gros bébé;
- un travail très rapide ou très long;
- être âgée de plus de 35 ans.
Interventions et traitements
Dans une situation où le placenta n’est pas expulsé en entier ou en partie, une révision utérine sera faite à la main pour retirer les restes, ou la totalité, du placenta qui sont restés fixés à l’utérus.
Lorsque la délivrance se déroule sans aucun problème, la vigilance demeure tout de même de mise. De façon préventive, les infirmières assurent une surveillance de l’hémorragie post-partum.
Si elles sont en présence d’atonie utérine, elles effectuent un massage du ventre au niveau de l’utérus et, après consultation avec un médecin, administrent de l’ocytocine sous forme de médicament intraveineux pour en augmenter les contractions.
L’allaitement maternel stimule également la production de l’ocytocine, ce qui contribue à prévenir ou à faire cesser l’hémorragie post-accouchement.
Complications
Advenant une situation exceptionnelle où la révision utérine, l’ocytocine et les massages ne s’avèrent pas suffisants pour faire cesser l’hémorragie, une embolisation des artères utérines ou une ligature des artères hypogastriques sera réalisée. Si l’hémorragie n’est toujours pas contrôlée, le corps médical devra pratiquer une hystérectomie, c’est-à-dire l’ablation de l’utérus.
L’hémorragie post-partum arrive occasionnellement et, dans la majorité des cas, elle est rapidement contrôlée. Les complications sont rares, mais soyez assurée que tout le personnel médical est formé pour intervenir rapidement. Toutes les interventions nécessaires sont faites pour permettre à la mère de se rétablir le plus vite possible.
Faites confiance à votre professionnel de la santé et à l’équipe qui sera sur place lors de votre accouchement. Ils font tout ce qui est en leur pouvoir pour éviter que des problèmes surviennent.