Le retour au travail vous pèse de plus en plus. Comment vous séparer de ce petit être qui occupe toutes vos pensées et vos journées?
Petit guide de survie à l'aube de son entrée à la garderie...
Les préparatifs
Dans un premier temps, il vous faudra apprendre à lâcher prise. Bien sûr, vous dorlotez votre chérubin depuis son premier souffle, mais cette étape est importante, pour vous comme pour lui. Pour la première fois, il se retrouvera en société, dans un environnement riche en stimulations sensorielles. Mais comment réagira-t-il? Et vous?
Apprendre à vous détacher
Si votre poupon peut s'adapter plus ou moins facilement, c'est maman qui devra faire les efforts nécessaires pour vivre cette étape importante. Vous devrez apprendre à vous détacher de lui, à faire confiance, à apprivoiser l'idée qu'une autre personne que vous, qui agira sans doute différemment, prendra soin de votre enfant. Vous aurez besoin de quelques jours, voire de quelques semaines, pour franchir cette étape déterminante dans la vie de votre bambin, et de la vôtre.
Choisir sa garderie
Au Québec, il est préférable de réserver une place en Centre de la petite enfance (CPE) ou en garderie subventionnée, même avant la naissance de l'enfant. Vous devrez tenir compte de la proximité de l'établissement de garde. Il faudra aussi que ce dernier corresponde à vos valeurs.
Posez des questions... Évaluez les lieux, l'environnement ludique et les aires de repos, les menus, voire les éducatrices.
Le privée
Si vous avez de la difficulté à trouver une place dans le réseau public, il vous faudra choisir une place en garderie privée. Même si elles sont plus nombreuses, elles sont souvent remplies à pleine capacité en raison du boum de naissance observé depuis quelques années.
Misez sur le bouche-à-oreille, parlez aux autres mamans. Surveillez l'affichage public. Il est possible que vous trouviez le site idéal en lisant une annonce placée sur le mobilier urbain, un poteau par exemple, ou sur le tableau d'affichage de votre supermarché.
Là encore, vous devrez évaluer l'établissement afin qu'il corresponde à vos valeurs personnelles. Dans le cas contraire, votre angoisse augmentera, ce qui aura un effet négatif sur votre enfant.
Avant le jour J
- Retournez à la garderie pour régler les derniers détails.
- Informez les responsables des habitudes de vie et des choix alimentaires de votre rejeton.
- De retour à la maison, identifiez ses objets personnels.
- Il vous reste encore quelques heures avec votre bambin. Profitez-en pour le préparer à la séparation en lui décrivant le plaisir de se faire de nouveaux amis, d'avoir de « nouveaux » jeux.
- Faites-lui visiter l'établissement, à quelques reprises si possible. Un lieu « connu » sera sans doute plus sécurisant lorsqu'il fera son entrée « officielle ».
Le jour J
Bon, vous avez eu la prudence de préparer ses effets personnels la veille. Si bébé vous voit vous agiter le matin même, il ressentira un stress qu'il associera à la « séparation » qu'il vivra quelques heures plus tard.
- Accompagnez-le, ou choisissez quelqu'un qu'il connaît, pour les premiers jours en garderie. Votre rejeton sera plus confiant.
- Commencez par de courtes périodes (une heure au début, ensuite une demi-journée) afin que votre bébé s'acclimate à son nouvel environnement, ses nouveaux amis, des menus différents.
- Permettez-lui d'apporter un jouet, sa doudou, une pièce de vêtement léger (un foulard, par exemple) qui vous appartient, imprégnée bien sûr de votre parfum. Ça le calmera. D'autres apportent une photo de famille qu'ils installent au mur, à la hauteur des yeux de l'enfant.
La séparation est un moment déchirant, surtout les premiers jours. Ne vous enfuyez pas en catimini. Prenez le temps de le rassurer en lui disant, dans ses mots, que vous reviendrez le chercher après le repas, la sieste, le jeu. Et respectez votre parole... S'il pleure, ou que vous pleurez aussi, c'est normal. Partez immédiatement après lui avoir dit un « Au revoir », quelles que soient les circonstances. Évitez, à tout prix, les séances interminables de bisous.
Rite de séparation
Si votre enfant est plus âgé, établissez, avec lui, un rite de séparation. Il aura l'impression qu'il contribue activement à ce changement de routine et qu'il maîtrise, un tant soit peu, cette nouvelle situation.
Rappelez-vous que votre enfant aura besoin de s'adapter à sa nouvelle « vie ». Il lui faudra quelques jours. Il est également possible qu'il ait une réaction après une semaine ou deux. C'est normal. C'est à ce moment qu'il vit une véritable période d'adaptation, après la fascination de la nouveauté.
Assurez-vous de ne pas lui imposer d'autres changements (nouvelle alimentation, lui apprendre à être propre) en même temps que son entrée en garderie. Conservez les rites familiaux durant quelques semaines. Il a besoin d'une période plus calme pour s'adapter.
Les premiers jours
Votre première journée sans lui est passée. Voilà venu le moment d'aller le chercher. Présentez-vous à l'heure prévue. Et, si vous êtes dans l'impossibilité de le faire, prévenez-le de votre retard.
À votre arrivée, trois scénarios sont possibles. Il se peut qu'il se jette dans vos bras, heureux de vous retrouver.
Il est également possible qu'il éclate en sanglots (histoire de vous reprocher bruyamment cet « abandon »). Toutefois, rappelez-vous que, quelques minutes auparavant, il jouait, heureux!
Enfin, il peut être totalement indifférent. Il veut ainsi vous culpabiliser. Et il y a de fortes chances que cela fonctionne. Au lieu de courir vers lui, informez-vous de sa journée auprès d'une responsable et attendez qu'il vienne à vous : ce qu'il fera, tôt ou tard.
Une fois seul(e) avec lui, informez-vous de sa journée : ce qu'il a fait, ce qu'il a mangé, quel fut son jouet favori?
Rassurez-vous. Vous avez choisi votre garderie avec soin. Si votre enfant exprime des sentiments négatifs, acceptez la situation et discutez avec lui. Vous ne vous en porterez que mieux, et lui aussi.
Enfin, sachez que cette étape de vie le conduira vers une meilleure adaptation en milieu scolaire et une plus grande sociabilité, dans sa vie d'adulte. Vous franchissez donc un pas important, ensemble.
Henri Michaud, rédacteur Canal Vie