La rentrée scolaire n'est vieille que de quelques semaines et vous avez choisi d'inscrire votre enfant dans une école privée ou spécialisée, l'an prochain. Or, ce dernier doit généralement se soumettre à un examen d'admission qui, s'il est réussi, lui permettra de fréquenter l'établissement. Comment le préparer à franchir cette étape?
Dans un premier temps, il vous faut déterminer quelle sera la meilleure école pour votre enfant. Il existe bien un palmarès des écoles publié chaque année, mais les meilleures ne sont pas nécessairement adaptées aux connaissances acquises par votre rejeton, ni à ses aptitudes.
Les écoles
Au Québec, il existe 190 établissements d'enseignement privé. Ils se regroupent en diverses catégories :
- Préscolaire 4 ans;
- Préscolaire 5 ans;
- primaire;
- secondaire;
- secondaire professionnel;
- post-secondaire (collèges)
- formations adaptées.
Certaines offrent même la résidence scolaire. Elles combinent donc l'éducation, un hébergement chaleureux et familial, de même que des activités qui stimulent l'apprentissage.
Vous en trouverez la liste en visitant la Fédération des établissements d'enseignement privés.
D'autres types
Sports-études
Votre enfant excelle dans une discipline sportive? Il existe également des écoles, dites de sport-études. Au Québec, les parents trouvent plus de 300 programmes qui vont du hockey au golf, en passant par la nage synchronisée et le taekwondo.
Spécialisées en arts
Vous trouverez également des établissements spécialisés en arts (musique, danse, cinéma), en pêcheries, en navigation, en camionnage, en administration publique... Bref, il y en a pour tous les goûts, ou presque.
Programme international
Des écoles offrent aussi un programme international. Et elles sont plus nombreuses qu'on le croit généralement. Privées ou publiques, elles s'adressent aux élèves de trois à 19 ans et se regroupent comme suit :
- 35 établissements de niveau primaire;
- 100 de niveau secondaire;
- 6 de niveau collégial.
Faire son choix
Le choix d'une école privée, d'un programme sport-études, voire d'une école spécialisée (si votre enfant éprouve des difficultés d'apprentissage) relève, dans un premier temps, de vos besoins, des habiletés et des facilités d'apprendre de votre enfant, de même que de vos moyens financiers.
Même si ces écoles reçoivent généralement des subsides gouvernementaux importants, les parents des élèves qui les fréquentent doivent aussi délier les cordons de leurs bourses.
Évaluez les aptitudes de votre enfant. Il ne sert à rien d'inscrire votre rejeton au conservatoire s'il chante faux ou s'il ne maîtrise pas un instrument de musique.
Dans le même ordre d'idée, inscrire sa progéniture à un programme de nage synchronisée est inutile si l'enfant ne sait pas nager.
À vous de déterminer les aptitudes de votre descendance et votre capacité de payer.
Plusieurs établissements tiennent également des journées « portes ouvertes ». Vous aurez alors l'occasion d'évaluer, de visu, les services offerts et les lieux d'enseignement.
Préparer l'examen d'entrée
Même si l'admission dans une école privée ou spécialisée est plus ou moins conditionnelle aux résultats académiques de l'enfant ou de l'adolescent (surtout depuis la mise en place des nouveaux bulletins académiques), plusieurs établissements misent sur un examen d'entrée pour sélectionner leurs futurs élèves.
Les grandes lignes
En général, ces examens portent sur les éléments suivants :
- la connaissance du français;
- les connaissances en mathématiques;
- la culture générale;
- les habiletés logiques.
Donc, pour le préparer à l'examen, il faut revoir ces matières de base, de même que le niveau de connaissances générales de l'enfant. Ici, les « colles » sont exclues : les établissements veulent uniquement évaluer les connaissances de l'enfant.
Les outils
Il existe toutefois des outils qui faciliteront la tâche des parents.
Parmi ceux-ci, notez :
- cinq livres parus aux Éditions Marcel Didier ou consultez son site Internet
- des entreprises qui, en échange d'une contribution financière, préparent l'élève à subir cet examen.
Une remise en question
La pertinence des examens d'entrée est toutefois remise en question, justement en raison du haut niveau de préparation. Pour certains, ces préparatifs :
- dénaturent le processus d'évaluation spontanée;
- contribuent à hausser le niveau de stress chez le candidat.
Le documentaire, Les enfants du palmarès, des productions Virage, s'interroge d'ailleurs sur ce phénomène. Les écoles privées, c'est connu, regroupent principalement les élèves les plus performants. Or, la réalisatrice Marie-Josée Cardinal a identifié des impacts et des conséquences de cette sélection sur les enfants : stress, tensions, sentiment d'échec, désir de performance.
Certains établissements se sont donc tournés vers des tests de classement qui évaluent les connaissances de l'enfant, une fois accepté à l'école. Ces derniers permettent notamment d'évaluer les lacunes de l'élève.
Dans l'attente des résultats
L'élève vient de remettre son examen d'entrée. Il ne lui reste, ainsi qu'à ses parents, qu'à attendre les résultats.
Le courrier, généralement, leur apportera la réponse attendue. Parfois, vous recevrez un appel pour vous annoncer la bonne... ou la mauvaise nouvelle.
La durée d'attente varie d'un établissement à l'autre.
Toutefois, au cours de cette période, élèves et parents doivent s'attendre à vivre :
- une période d'anxiété (ai-je réussi ou non?);
- de l'incertitude (me suis-je trompé sur une (des) question(s)?);
- de l'isolement (l'élève demeure à la maison au lieu de faire du sport avec ses amis);
- du stress, tant lors de la préparation qu'une fois l'examen complété;
- de la déception (il est possible que votre enfant préfère fréquenter l'école publique, avec ses amis).
Que voilà un poids important pour de si petites épaules... Et la famille n'a pas encore reçu les résultats!
Les résultats
Voilà, l'enveloppe tant attendue est arrivée. Il ne reste qu'à l'ouvrir et à dévoiler les résultats. Certains ne peuvent attendre, d'autres appréhendent ce moment. Pour l'élève et les parents, l'anxiété est à son comble. Reçu ou pas? Comment réagir?
La réussite
Si votre enfant est reçu, c'est évidemment l'euphorie. Tous se félicitent. Les parents sont heureux. Mais il se peut que l'enfant...
- éprouve une déception face à la possibilité de perdre ses amis;
- subisse l'angoisse de la performance au sein de l'établissement, avant même d'y mettre les pieds.
L'échec
Si la candidature de l'élève est rejetée, les impacts peuvent se traduire par :
- un sentiment d'échec;
- de l'angoisse;
- une dépression;
- une baisse de l'estime de soi;
- une pression additionnelle (certains parents peuvent obliger l'enfant à passer quatre ou cinq examens avant d'être reçu).
Relativisez
Un échec, quel qu'il soit, sert souvent de tremplin vers une réussite encore plus importante. Si votre enfant échoue l'examen d'admission ? il ne sera pas le seul ? soutenez-le du mieux que vous pouvez. Il est inutile de le pousser à performer au-delà de ses capacités.
Vous avez choisi l'école privée pour votre enfant. Évitez de mettre de la pression sur ses épaules, il en a déjà assez. Misez plutôt sur l'accompagnement, relativisez vos attentes et fixez-vous, ensemble, des objectifs réalistes. Après tout, votre enfant performera à la hauteur de ses capacités, et, sous la pression, il risque d'obtenir des résultats inférieurs à ceux dont il est capable.
Henri Michaud, rédacteur Canal Vie