Le test de Denver appelé également le « Denver Developmental Screening test (DDST) » a été développé en 1967 et a été actualisé en 1992. Il permet aux professionnels de la santé d’évaluer le développement des aptitudes psychomotrices des enfants entre la naissance et 6 ans. Il sert aussi à dépister les enfants dont le développement cognitif et comportemental s’écarte sensiblement de celui des autres.
Quatre grandes catégories
Ce test permet aux pédiatres de déterminer si les étapes clefs du développement selon l’âge de l’enfant sont atteintes. Le test de Denver se décline en 105 observations regroupées en quatre grandes catégories : la motricité globale, la motricité fine, le langage et la sociabilité.
La motricité globale
Elle réunit les capacités de l’enfant à s’asseoir, marcher, sauter et effectuer un ensemble de mouvements musculaires. Par exemple :
- Contrôler la tête, le cou, le tronc, rouler sur le côté, se tenir debout
- avec appui, se lever, rester debout seul;
- Lancer, attraper, frapper avec le pied, rouler en tricycle;
- Sauter sur place, sauter en longueur, sautiller;
- Se balancer d’un pied sur l’autre, marche talons-orteils;
La motricité fine
Elle réunit les compétences qui exigent de la concentration, de la coordination et de la dextérité. Par exemple :
- Atteindre un objet;
- Saisir et relâcher un cube;
- Gribouiller;
- Dessiner un bonhomme.
Le langage
Le langage englobe l’ouï, la compréhension et l’utilisation du langage. Par exemple :
- Vocaliser;
- Rire;
- Localiser des sons;
- Imiter des sons;
- Parler dans un langage rudimentaire;
- Connaître une combinaison de mots;
- Réagir à des ordres;
- Reconnaître des couleurs;
La socialisation
La socialisation s’intéresse à l’évolution de l’enfant en termes de besoins personnels et de sociabilité avec les autres. Par exemple :
- Sourire;
- Manger;
- Boire dans une tasse;
- Imiter des actions ménagères;
- S’habiller;
- Laver et essuyer ses mains;
- Participer à des jeux interactifs;
Comment lire le tableau de Denver?
La première étape consiste à tirer un trait à travers le tableau à partir de l’âge de l’enfant évalué. Dans le graphique, chaque compétence est représentée par un rectangle qui s’étend sur plusieurs mois. Le rectangle débute à l’âge auquel 25 % des enfants réussissent l’épreuve, le tiret à 50 %, le début grisé à 75 % et finalement, la fin du rectangle représente 90 % des enfants qui parviennent à réaliser la compétence.
Pourquoi est-il si pratiqué?
L’un des avantages du test de Denver est qu’il est facile de l’appliquer et de l’interpréter. Il devient donc un programme de dépistage qui peut être utilisé non seulement par les professionnels de la santé tels que les pédiatres, mais également par les éducateurs à l’enfance.
Par ailleurs, le test est basé sur l’observation du professionnel plutôt que sur les informations rapportées par les parents. Cette méthode permet une plus grande objectivité dans le recueil et l’interprétation des données.
Le test de Denver à travers le monde
Des millions d’enfants sont soumis à ce test dans le monde entier. Le test de Denver a été traduit en plusieurs langues et exporté dans plusieurs pays des quatre coins du monde. Afin d’obtenir un tableau dont les données étaient représentatives du pays, pour chacune des nations, 1000 enfants ont fait partie d’un échantillon.
Les limites du test de Denver
Le test de Denver n’est pas un outil de diagnostic définitif, mais plutôt un moyen plus rapide d’évaluer plusieurs enfants et de cibler ceux qui nécessitent d’être examinés davantage. Le test de Denver n’est en aucun cas un test d’intelligence.
Enfin, il est important de souligner que le rythme du développement psychomoteur chez l’enfant est variable. Les données établies pour les différentes étapes du développement inscrites sur le tableau représentent une moyenne. Il ne faut pas s’inquiéter si on observe des variations mineures.
Si vous avez des inquiétudes, n’hésitez pas à en parler à votre pédiatre.
Sabrina Hammoum, Canal Vie