Il l'aime, la traine partout, la vénère... C'est normal, puisque la suce apaise et rappelle la tétée donnée par maman. Qui plus est, téter est un réflexe que votre bébé pratiquait même déjà dans votre ventre.
Il est donc facile de comprendre pourquoi il a tant de difficulté à abandonner sa suce. Certains spécialistes disent qu'il faut commencer à planifier le sevrage vers l'âge d'un an. D'autres disent que vers deux, trois ans, il est grand temps d'y penser. Chose certaine, pour amorcer cette étape, ça demande de la patience et de la constance.
Avant de passer à l'action :
Être prête
Il faut d'abord et avant tout que VOUS soyez prête. C'est votre bébé, et qu'il n'ait plus de suce peut avoir plus d'impact que vous le croyiez sur vos émotions. Vous devez d'abord vous demander pourquoi vous voulez l'arrêter. Si c'est parce qu'une telle ou un tel vous le dit, il y a fort à parier que vous ne réussirez pas le sevrage. Vous devez vous-même être convaincue qu'il est temps de le faire (pour ses dents, l'entrée à l'école, parce que ça retarde l'acquisition du langage, parce qu'il ne peut plus vivre sans...)
Un conjoint d'accord
Assurez-vous que votre conjoint soit d'accord avec votre décision et qu'il utilise les mêmes méthodes que vous.
Parlez à votre bébé
Dites-lui les raisons qui justifient pour vous ce retrait de suce afin qu'il ne le voie pas comme une punition, mais comme une étape nécessaire.
Attendez le bon moment
Attendez le bon moment pour entreprendre le sevrage. Si vous déménagez, que vous attendez un bébé, que vous êtes en pleine séparation, que vous le changez de garderie, que vous tentez de le rendre propre ou qu'il est malade, ce n'est vraiment pas un bon moment. Vous devez le sentir prêt, lui aussi. Il arrive toutefois que des enfants ne le soient jamais; c'est là que vous devez être ferme et solide, sans être brusque. Ça prend du doigté pour ne pas créer de répercussions psychologiques.
Quand vous êtes prête et que vous le sentez prêt :
Limitez l'utilisation
Commencez par limiter l'utilisation de la suce seulement lors de sorties spéciales qui le rendent un peu plus nerveux ou lors de moments privilégiés, au dodo, par exemple. S'il le demande en plein milieu de journée, donnez-lui, mais essayez de l'occuper à un jeu qui va lui faire perdre de l'intérêt pour sa suce ou retirez-la-lui doucement pendant qu'il est tout concentré à ce nouveau jeu.
Impliquez-le
Faites-lui prendre part à la décision en lui disant, par exemple, qu'il est assez grand pour laisser la suce, mais que s'il le veut, il peut la remplacer par une doudou ou une peluche.
Demandez-lui de quelle façon
Demandez-lui quelle serait la meilleure façon pour lui de s'en défaire : veut-il l'envoyer à la fée des suces par la poste? L'emballer et la garder pour la mettre sous le sapin quand le père Noël viendra? Veut-il l'envoyer à un bébé plus petit qui en a besoin (vous pouvez l'envoyer à votre mère... il ne sait probablement pas encore lire!)? Ou peut-être plus simplement acceptera-t-il de la jeter aux poubelles lui-même, parce qu'il est grand?!
Encouragez-le
Encouragez-le, félicitez-le! Vous pouvez faire un calendrier de récompenses en lui faisant apposer un autocollant chaque jour qu'il n'a pas pris sa suce. Tranquillement, il perdra l'envie de la demander et oubliera peut-être même les autocollants. Aussi, offrez-lui une récompense au bout d'un certain temps soulignant le fait qu'il a réussi et qu'il a prouvé qu'il n'avait plus besoin de suce!
Consultez un professionnel
Un spécialiste : si vous le pouvez, demandez l'aide d'un pédiatre ou d'un dentiste qui pourraient expliquer à votre enfant les raisons qui justifient le retrait de la suce. Une autorité extérieure a souvent beaucoup d'impact sur les réactions et décisions de notre propre enfant.
Mise en garde
Cette transition peut prendre de la patience. Si ça ne va pas assez vite à votre goût, ne l'humiliez pas en le traitant de bébé ou en le comparant avec d'autres enfants. Ça ne peut que le blesser, le rendre anxieux et lui donner davantage l'envie de conserver la suce, ce qui, évidemment, va dans le sens contraire du but visé.
Des réactions normales
Restez forte et ne flanchez pas. Il est normal que votre enfant vive des émotions comme la colère ou la tristesse en cours de sevrage. Rassurez-le, cajolez-le et surtout n'essayez pas d'acheter la paix en la lui redonnant à tout bout de champ. Ça ne pourrait que retarder le processus qui serait à recommencer. Il a besoin de vous. Soyez là!