
Cette semaine, Johanne me pose une question délicate, concernant le finacement du mariage et les attentes de sa fille :
« Ma fille a 29 ans et se marie en 2013. J'ai des frictions avec elle quand je lui dis que de nos jours, ce n'est pas aux parents de la mariée d'assumer les frais de toute la réception : 100 $ du couvert pour 120 invités qu'elle a choisis, plus la robe de mariée et les robes pour 3 demoiselles d'honneur, sans compter tout le reste. Voulez-vous me dire quels sont les frais raisonnables que les parents de la mariée doivent assumer en 2013? Merci. »
Une question de moeurs et de coutumes
Il est très difficile de vous donner un montant précis, car comme dans tous les aspects de la vie sociale, les moeurs et coutumes évoluent sans cesse. Je puis vous dire, par contre, que la règle voulant que les parents de la mariée défraient tous les coûts de la noce n'est plus en usage. Les jeunes couples se marient de plus en plus tard, attendant souvent la fin des études et le début de leur carrière. Ils font souvent vie commune pendant plusieurs années avant le mariage, ce qui fait qu'ils sont bien établis et n'ont pas besoin de tout le nécessaire quotidien lié à la vie hors du domicile familial.
Une question d'époque
Autrefois, les enfants quittaient la maison de leurs parents au moment de leur mariage. Ils commençaient souvent leur vie sur le marché du travail au même moment. Ils avaient donc besoin de beaucoup d'aide pour s'établir et les coûts reliés au mariage devenaient pour eux un trop grand fardeau. Les parents devaient défrayer le coût total de la noce et les invités donnaient aux jeunes mariés des cadeaux leur permettant de s'établir dans la vie.
La coutume voulait que seuls les parents de la mariée se chargent se défrayer ces coûts. Dans notre ère post-post-post féministe, on pourrait débattre longtemps du bien-fondé de cette tradition qui remonte à des temps anciens, où les filles étaient peu éduquées et ne pouvaient aspirer à une carrière. Leur rôle était de rester à la maison et de s'occuper de leurs enfants et de leur mari. La situation sociale des femmes ayant totalement changé, cette coutume devient désuète dans nos sociétés.
Une question de pays
Par contre, elle est encore la règle dans bien des pays du monde, où le paiement d'une dot est encore en vigueur : les filles sont considérées comme des citoyennes de deuxième ordre, ne rapportant pas d'argent à leurs familles et on doit payer la famille du mari qui accepte d'accueillir notre fille.
Une question de famille et de situations financières
En 2012, chaque famille a sa propre solution par rapport à ces questions d'argent. Ces solutions passent par l'analyse des besoins des mariés, de leurs situations (âge, profession, nombre d'années de vie commune) et de leurs moyens financiers. Les arrangements pris entre les parents et les enfants dépendent aussi grandement des moyens financiers des parents, ne tenant plus uniquement compte du fait que l'on est parent du marié ou de la mariée.
Vous seule savez, chère Johanne, quelle est la situation financière dans laquelle se trouvent votre fille et son futur mari. Vous savez aussi quels sont vos moyens. Je vous invite donc à avoir une bonne conversation avec votre fille et à partager les coûts du mariage selon ce qui acceptable pour tous.