Suite à la décision prise par le Sénat de l'Alabama qui a voté la loi la plus répressive des États-Unis sur l'avortement, nous constatons que l'interruption volontaire de grossesse (IVG) est un sujet très sensible, voire fragile, dans notre société. Certes, il s'agit d'un débat sur le droit à la vie et à la mort, mais c'est aussi un choix déchirant rempli d'émotions contradictoires pour celle qui a recours à cette intervention.
Juste au mauvais moment
Ariane Moffat décrit particulièrement bien la décision d'interrompre une grossesse dans sa chanson « Poussière d'ange ». Le choix s'impose lorsque la grossesse n'arrive pas au bon moment.
Contrairement à ce que plusieurs croient, l'avortement est loin d'être un geste égoïste, bien au contraire. La femme fait preuve d'une grande maturité lorsqu'elle juge que ses conditions actuelles ne sont pas les meilleures pour avoir un enfant.
La relation instable avec le partenaire, la situation financière qui laisse à désirer, le sentiment de ne pas être prête à assumer le rôle de mère, et bien d'autres, peuvent être des raisons valables pour ne pas poursuivre la grossesse. C'est une décision remplie d'amour et le fait de vivre une IVG n'exclut pas la possibilité d'avoir des enfants plus tard, dans d'autres circonstances.
L'avortement : un choix déchirant
Aucune femme ne vit l'avortement de la même façon. C'est une décision personnelle où plusieurs facteurs peuvent influencer le vécu après l'interruption. La façon dont la décision a été prise peut, entre autre, avoir des répercussions sur la suite des évènements. C'est probablement la plus dure décision qu'elle aura à prendre dans toute sa vie mais la femme doit comprendre que c'est elle la mieux placée pour le faire. Le rôle de l'entourage est de l'appuyer, peu importe sa décision.
La culpabilité est souvent l'émotion principale dans les cas d'IVG. La femme se sent coupable parce qu'elle a l'impression de n'avoir pensé qu'à ses propres envies et de laisser derrière une vie qu'elle a décidé d'interrompre. De plus, les mythes concernant l'avortement sont nombreux et ils rendent la situation encore plus difficile.
Avoir le droit de vivre sa tristesse
Les réactions suite à l'IVG sont différentes d'une femme à l'autre. Il faut savoir qu'elles ne surviennent pas nécessairement immédiatement après l'interruption. Elles peuvent apparaître plusieurs semaines après et il est important de se donner le droit de vivre ces émotions.
Même si la décision a été claire dans notre coeur et dans notre tête, c'est une épreuve qui engendre son lot de tristesse. C'est un processus de deuil qui est tout à fait normal et propre à chacune. On ne se demande pas d'oublier, on apprend plutôt à vivre avec sa décision.
Si vous vivez une situation d'ambivalence face à une grossesse, je vous suggère fortement d'en parler à votre entourage afin de vous aider à y voir plus clair dans votre décision. De plus, il existe plusieurs organismes neutres et anonymes, dont S.O.S Grossesse, qui offrent un service d'écoute, d'accueil et d'information sur les inquiétudes face à l'éventualité d'une grossesse.