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Bien-être

On fait le point: quelle est ta relation avec la nourriture?

2 jeunes femmes qui mangent de la pizza sur la plage

Ceci est la 2e partie de mon article sur l'alimentation intuitive. Le 7e livre d'Harry Potter a été divisé en 2 films pour prolonger la magie, donc je me suis dit que l'alimentation intuitive aussi valait la peine d'être abordée avec nuances.  

Le concept est simple: je te pose des questions et je t'invite à réfléchir à ta relation avec la nourriture. On termine aujourd'hui avec les 5 dernières questions. Si tu vois cet article en premier, je te propose d'aller voir sa première partie d'abord.

*Mise en garde: certaines questions pourraient te choquer ou changer la façon dont tu perçois ton alimentation.

1. Pour quelles raisons tu manges? 

Vraiment simple comme question, mais quand on y pense plus longtemps, c'est assez profond. Par exemple, arrêtes-tu généralement de manger avant d'être rassasié? Après? Exactement au moment où tu sens le rassasiement? Et pourquoi? 

Il peut aussi arriver qu'on ignore ou qu'on n'entend simplement plus cette sensation interne. Elle peut notamment être masquée par le fait de manger régulièrement avec une distraction, ou d'ignorer depuis longtemps nos signaux de rassasiement. On est alors contraint à se fier à des paramètres externes, comme la taille d'une portion «recommandée», l'image qu'on a d'un repas «normal», ou la grosseur de l'assiette.

À ton prochain repas, observe avec curiosité et sans jugement la raison pour laquelle tu cesses de manger. Une raison qui pourrait être visée est d'arrêter quand tu te sens bien, physiquement et mentalement. 

N'oublie pas qu'il est parfaitement normal de manger au-delà de ta faim, ou en présence de distraction de temps en temps. L'alimentation intuitive est basée sur la curiosité et la bienveillance, pas sur la culpabilité de ne pas adhérer à un de ses fondements.

Femme qui fait l'apéro sur la plage

L'alimentation intuitive est basée sur la curiosité et la bienveillance, pas sur la culpabilité de ne pas adhérer à un de ses fondements.

2. Es-tu doux avec toi-même? 

La question paraît ésotérique, mais je te rassure, je garde mon chapeau de nutritionniste. Celui de «coach de vie» ne me fait pas bien, de toute façon. 

Parfois, la nourriture amène des émotions. Parfois, une émotion amène la nourriture. Parfois même, une privation de nourriture amène une émotion, qui elle, finit par mener à la nourriture. Dans tous les cas, c'est normal d'avoir le réflexe d'associer bouffe et émotions et d'aller chercher dans les aliments le réconfort dont on a besoin pour gérer une émotion moche comme la tristesse, l'ennui ou la colère.

Cependant, un aliment traite rarement la cause du problème. Il peut engourdir la douleur, mais c'est un plaster (ou diachylon, si tu te sens fancy) et non un remède au bobo. Pour éviter que le fait de manger un aliment soit lui-même déclencheur d'un sentiment de culpabilité, d'une relation malsaine avec la nourriture ou de sensations physiques désagréables après avoir mangé, on recommande de trouver d'autres façons bienveillantes de vivre tes émotions.

Petite analogie pour mieux imager le tout: si tu construis une maison, mais que ton seul outil est une scie sauteuse, tu ne seras pas en business quand viendra le temps de planter un clou. Si ton but est de mieux apprivoiser et vivre tes émotions, le fait de «manger ton émotion» ne représente qu'une vulgaire scie sauteuse dans le gros coffre à outils dont tu pourrais bénéficier. En accompagnant ta scie d'autres outils, tu seras plus préparé lorsque viendra le temps de bâtir.. ta maison. Ok, fin de l'analogie bouetteuse. 

Pour identifier ces outils, un accompagnement psychosocial ou en nutrition peut être vraiment utile.

3. Quels aspects de ton corps apprécies-tu le plus, au-delà de ton apparence?

Notre corps nous permet de faire énormément de choses chaque jour. Nos muscles nous permettent de courir après l'autobus pour ne pas arriver en retard au travail. Nos bras nous permettent de faire un câlin aux gens qu'on aime (post-COVID). Nos papilles nous permettent de déguster la nouvelle saveur de chips à l'épicerie. Tout ça, indépendamment du poids et de l'apparence.

Le 8e fondement de l'alimentation intuitive, «respecter son corps», implique de faire la paix avec le poids naturel, soit celui auquel notre corps reste stable sans devoir fournir d'efforts. Cette réalisation est difficile et peut même être un deuil, mais elle est nécessaire au respect de son corps. 

Être mieux dans sa peau, être en meilleure santé ou améliorer son estime personnelle sont tous des objectifs légitimes, mais ils n'ont pas à passer par un changement de poids ou d'apparence. Ils peuvent être atteints tout en respectant son corps. Mettre l'emphase sur les aspects que tu apprécies le plus de ton corps et miser sur des moyens que tu contrôles réellement sont deux excellentes façons d'améliorer certains aspects de ta vie, sans porter préjudice au corps.

Femme qui joue au soccer

4. Pour quelles raisons fais-tu du sport?

L'activité physique est associée à une meilleure santé physique et mentale. La science le dit. 

Toutefois, on pratique souvent l'activité physique pour perdre du poids, pour se punir d'un repas plus copieux, ou pour pouvoir mériter la nourriture qu'on prévoit manger plus tard. Tes raisons peuvent être différentes, mais je t'invite quand même à les identifier. 

D'après toi, comment ta vision de l'activité physique changerait-elle si tu accordais de l'importance exclusivement au plaisir de la pratiquer plutôt qu'aux calories dépensées? Essaierais-tu quelque chose d'autre? La danse? Le badminton? La marche?

Quand on trouve une activité physique qu'on pratique pour le plaisir, ça change la game. Littéralement! On a envie de la pratiquer pour se faire du bien plutôt que de se sentir coupable de ne pas la faire. 

Muffin au chocolat et fruits

5. Comment choisis-tu ce que tu manges?

Je sais, on termine avec une question très large. Mais c'est le but. 

Il existe une MULTITUDE de «règles alimentaires» un peu partout dans les livres et sur internet. Ces règles sont souvent basées sur la restriction. Par exemple, on doit tantôt se priver d'un groupe alimentaire, tantôt se restreindre à une certaine fenêtre où il est «permis» de manger. En réalité, un aliment ou repas ne peut pas être responsable à lui seul d'une mauvaise ou d'une bonne santé; d'une prise ou d'une perte de poids. 

Rappelle-toi une chose: TU es le maître de ton assiette. Même si l'alimentation intuitive est présentée en 10 fondements, elle a pour but de t'aider à te connecter à ton corps. Pas d'ajouter des règles à ton alimentation. 

Tu te sens bien physiquement et mentalement quand tu manges tel repas à telle heure en compagnie de telle personne? Continue dans cette voie! Tu te rends compte que les galettes de riz ne goûtent pas grand-chose, au final? Choisis une autre collation la prochaine fois!

Tes choix alimentaires devraient être gouvernés par tes envies et par les signaux que ton corps t'envoie. Commence graduellement à ignorer les influences externes et à écouter ce qui vient de l'intérieur.

Au final, l'alimentation intuitive peut paraître bien complexe, mais elle a pour but de t'inviter à faire confiance à ton corps. Ça paraît vraiment simpliste, mais en faisant davantage confiance aux signaux que ton corps t'envoie, et en te pratiquant graduellement à ignorer les influences externes, tu auras tous les outils en poche pour réussir à améliorer ta santé mentale et physique. Cela, tout en préservant ta relation avec la nourriture. 

Pour avoir coup de pouce avec cette démarche, entoure-toi de professionnels qualifiés.