On n’a vraiment pas fini de réaliser et de comprendre toute la portée de la crise qu'on vit présentement due à la pandémie de COVID-19.
Au-delà du confinement qu’on vit depuis quelques mois, la présence du virus à plus long terme pourra avoir de nombreux impacts sur les plans de vie de plusieurs personnes, qui devront tout remettre en question.
Souvent, les changements arrivent en cascade et lorsqu’une variable saute, cela amène plusieurs autres répercussions.
Retarder un mariage
Si tu devais te marier cet été, tu as déjà eu à vivre ce deuil et à prendre une décision… Remettre la célébration à plus tard? Mais quand? Te marier quand même, mais en privé? Voire même sur une plateforme virtuelle? Ou encore simplement laisser tomber ce projet pour l’instant, dans la perspective où il n’est pas encore envisageable de penser à des gros rassemblements à moyen terme?
Bien que certains couples vont s’accommoder de cette situation et en tirer le meilleur parti possible, d’autres auront beaucoup de mal à vivre cette interruption. Un mariage, c’est gros. Habituellement, ça se planifie longtemps d’avance et ça demande énormément de préparatifs et d’organisation.
Reporter la date à l’an prochain, ça peut changer énormément la donne pour plein d’affaires : aurez-vous déménagé? Est-ce que tes demoiselles d’honneur ne pourront pas être là parce qu’elles seront parties ou sur le point d’accoucher? Est-ce que ta robe sera encore à ton goût ou conviendra à la saison? Est-ce qu’un membre de la famille malade sera encore présent? Ça peut susciter beaucoup de déchirements.
Voici quelques alternatives si le grand jour était prévu prochainement.
zef art/Shutterstock
Remettre une grossesse à plus tard
Que le bébé soit lié au mariage dans la chaîne d’événements ou pas, c’est un autre gros projet de vie que la pandémie peut chambouler. Si disons tu avais prévu de tomber enceinte cette année, c’est très possible que tu décides de changer les plans. Par exemple, parce que ton emploi ou celui de ton conjoint est incertain ou encore que la grossesse était liée à un autre changement de vie amené par la crise : déménagement qui ne peut pour l’instant s’effectuer, fin d’études compromise, etc.
Si encore une fois bien des couples ne s’en font pas trop avec un an ou deux de retard (la plus grande leçon perso que j’ai retenue de tout ça est que même si j’avais voulu prévoir mes grossesses à un moment précis, la biologie n’a pas fonctionné comme ça!), pour d’autres, ça devient beaucoup plus compliqué.
Si pour certaines famille une différence d’âge donnée entre les enfants est très importante par exemple, ce délai peut être plus difficile à vivre.
Et pour ceux qui sont en processus de fertilité, ça peut être encore plus stressant, parce que le timing est très important.
Acheter et/ou vendre une maison
L’immobilier est un autre aspect important de nos vies qui a été chamboulé par la crise. Pendant plus de 2 mois, les visites en personne n’ont pas pu s’effectuer et les transactions notariées étaient vraiment au ralenti.
Même maintenant que le tout reprend tranquillement, c’est un pensez-y bien : en ce moment, c'est quelque chose de se lancer dans un projet maison. Multiplier les visites et donc les contacts sociaux, même à distance, présente quand même un certain risque et puis, on dirait que l’engagement lié au fait d’acheter une propriété est remis en question par plusieurs. Et pour cause : en mars, beaucoup de gens qui gagnaient bien leur vie se sont retrouvés devant rien, sans être capable de le prévoir… Ça peut en faire réfléchir certains.
Même chose pour les vendeurs : avec les propriétés qui risquent de prendre beaucoup plus de temps que prévu à se vendre, ça peut devenir plus difficile de passer à la prochaine étape, causer tout un stress financier, etc.
Déménager
Sans nécessairement acheter, la même situation se produit face aux gens qui pensaient changer de logement. Probablement que plusieurs personnes, même si elles ne sont pas très bien là où elles sont, ont décidé de rester pour une autre année, de peur de se retrouver devant rien, de perdre leur emploi ou tout simplement parce qu’elles ne savent vraiment pas ce qui les attendent dans le futur.
Voyager
D’autres oubliés de cette crise : des gens qui avaient prévu, depuis longtemps, faire un voyage dans les prochains mois. Que ce soit un voyage humanitaire, un voyage d’études ou juste un trip dans une vie comme ça.
Tout comme un mariage, un tel voyage est souvent un projet de longue haleine, qui se prévoit et se prépare à long terme. Avec les frontières fermées, les universités qui se transportent en ligne et les déplacements en avion qui ne seront plus les mêmes avant très longtemps, ces gens se retrouvent également devant rien.
Changer d’employeur
Si tu n’étais pas heureuse à ton travail avant, disons que le confinement n’a pas dû arranger les choses. Et bien sûr qu’en ce moment, juste avoir une job est un privilège que tout le monde devrait apprécier!
Mais changer de poste ou d’employeur en ce moment, ça représente tout un défi. Que ce soit par peur de se retrouver sans emploi, de perdre des avantages comme le télétravail ou une bonne flexibilité, beaucoup de gens vont demeurer dans une situation où elles sont stressées ou n’ont pas l’impression de se réaliser.
Commencer des études (ou y retourner)
On peut aussi penser à toutes celles et ceux qui devaient entamer des études, terminer des études, changer de cap et effectuer un grand retour aux études.
Certains programmes se donnent plus facilement que d’autres en ligne et la transition ne devrait pas être trop difficile. Mais même dans les meilleures circonstances, ça prend beaucoup de motivation et de volonté pour poursuivre un enseignement supérieur complètement à distance! Même si ça se fait, ce n’est pas l’expérience que beaucoup souhaitaient…
Et qu’en sera-t-il pour tous les autres programmes qui doivent absolument être faits en personne et sur place? Est-ce que les prochaines sessions seront tout simplement compromises? Ou que ça ne vaudra pas tant la peine de payer pour poursuivre? C’est un grand inconnu, pour des milliers d’étudiants.
Rester à la maison
Le changement de vie n’a pas besoin d’être dramatique, mais peut parfois être simplement lié au fait de devoir demeurer à la maison pendant une période indéterminée, même si ce n’était pas ça que tu souhaitais.
On a tendance à penser que la COVID-19 est seulement réellement « dangereuse » pour les personnes âgées, mais ce n’est pas le cas! Certaines personnes plus jeunes ont des facteurs de risque qui ne les dérangent pas tant au quotidien, ou en tout cas ne les empêchent pas de fonctionner, mais il reste qu’elles ont tout intérêt à se protéger le plus possible d’attraper ce virus. Ça peut être simplement de l’asthme sévère, un diabète difficile à contrôler ou encore une atteinte auto-immunitaire comme la maladie de Crohn, par exemple. En l’absence d’un vaccin, la perspective de ces personnes de retourner travailler ou aux études devient très incertaine…
Ou alors parfois, le même choix s’impose mais en tant qu’aidant naturel : deux femmes dans mon entourage ont des jeunes enfants handicapés ou malades qui ne pourront pas retourner à l’école/au service de garde et ça, ça signifie que leur propre carrière – et leur salaire – sont sur pause pendant une période qui pourrait se prolonger.
Se concentrer sur ce qu’on peut contrôler
Dans tous ces cas, la pandémie de COVID-19 peut faire ressentir aux gens affectés qu’elles perdent le contrôle sur leur vie. Et c’est très difficile à accepter, en plus de tout le reste! Quand on a un plan de vie précis et que tout d’un coup, on doit complètement le changer, ça peut sembler étourdissant.
En fait, ce que cette crise nous rappelle ou nous fait réaliser, c’est qu’on a moins de contrôle qu’on pourrait le croire. Et que personne n’est à l’abri d’un imprévu qui vient tout bouleverser.
Selon la thérapeute Jennifer Moné, la stratégie la plus efficace en ce moment est de mettre l’accent sur toutes les petites choses sur lesquelles on a un sentiment de contrôle : les projets à plus petite échelle, les aspects qui vont bien, ceux qui n’ont pas été modifiés par la pandémie, etc.
George Rudy/Shutterstock
Les priorités deviennent plus claires
Peu importe la manière dont la pandémie nous touche, une certaine constante ressort : tout à coup, c’est plus facile de distinguer ce qui est réellement important dans ta vie. Par exemple : la santé, le bonheur, la famille… Tout ce que tes grands-parents t’écrivaient dans tes cartes de fête, finalement! ;)
Face à un virus que personne n’avait vu venir (ou presque) et qui en quelques mois a mis la planète entière à genoux, beaucoup de choses peuvent paraître insignifiantes. Comme par exemple la perspective de recommencer à te lever chaque matin pour poursuivre des études très exigeantes, mais qui ne t’apportent pourtant aucun plaisir.
Ce n’est pas toujours facile et ce n’est pas toujours possible d’agir dans l’immédiat, mais au moins ça nous aide à mieux comprendre ce qu’on veut.