
Il y a 20 ans, la vie de Cindy Loyer allait changer brusquement. Ce qu’elle a fait ensuite vous surprendra… et vous touchera en plein cœur!
Cette femme a un enthousiasme contagieux, qui se sent même au bout du fil, lors de notre entrevue téléphonique. « J’adore communiquer! Depuis quelques années, je donne des conférences dans des écoles primaires et secondaires et j’ai raconté mon histoire à la télé quelques fois déjà, » précise-t-elle. Cet hiver, elle participe à l’émission Dévisagés, à Canal Vie, une série documentaire qui présente six personnes dont la vie a basculé lorsqu’ils ont été défigurés, principalement en raison de brûlures. «J’avais envie de faire connaître mon histoire et de contribuer à changer les perceptions que les gens peuvent avoir à notre égard,» raconte-t-elle.
Le 22 avril 1998, le conducteur d’un camion perd le contrôle de son véhicule, qui percute celui de Cindy, alors âgée de 21 ans. «J’étais à un moment de ma vie où j’avais remis de l’ordre dans mes choses. J’étais abstinente depuis six mois, j’étais amoureuse, tout allait bien.» Elle est brûlée au 3e degré sur 34 % de son corps. «Le bout de mon nez a fondu, les cartilages de mes oreilles aussi. Je suis méconnaissable.»
À l’hôpital, elle manifeste le désir de se regarder. Mais personne n’accepte. Avec sa jambe cassée, elle se lève de son lit d’hôpital et se regarde dans le miroir. Et pleure sa vie. «J’ai demandé à Dieu : pourquoi moi? Donne-moi un signe pour que je comprenne ce qui m’arrive!,» ajoute-t-elle. Soudainement, sans prévenir, une grande paix intérieure l’envahit. «Je suis en vie. J’ai toute ma tête.» Même si elle croit qu’il est important de consulter quand on a besoin d’aide, Cindy n’en éprouve pas le besoin. La convalescence est longue, mais son moral est bon. Elle sort de l’hôpital le 9 octobre, six mois après son accident.
Malgré les embûches, la vie lui sourit. Elle se marie, a deux enfants qui sont maintenant adolescents et retourne vivre dans son coin à elle, La Tuque. En 2009, elle décide même de retourner sur les bancs d’école pour devenir technicienne en éducation spécialisée. «La SAAQ m’avait déclarée inapte à vie. J’allais leur prouver que je pouvais contribuer à la société, que je pouvais être utile,» explique cette passionnée de la vie. Son contact avec les enfants, surtout des petits de 0 à 5 ans est magique. Elle y trouve sa place, berce, cajole, câline les tout-petits, qui l’adorent.
«Avant l’accident, j’étais déjà très déterminée. Après, ça s’est intensifié. Je n’ai pas envie de m’apitoyer sur mon sort. Je m’accepte comme je suis parce que c’est impossible de revenir en arrière. Et à ceux qui me regardent, en se demandant comment je fais pour vivre avec ça, je les salue et je leur souris. Mon sourire, c’est la meilleure arme pour briser les barrières.»