Si vous aimez un tant soit peu la bouffe, vous ne pouvez PAS ne pas connecter avec Lesley Chesterman. Parce que si elle a raccroché son chapeau de critique culinaire à la Gazette de Montréal après 20 ans de bons et loyaux services, elle n’en reste pas moins une épicurienne qui savoure chaque bouchée, chaque gorgée avec un plaisir toujours aussi vivant.
Plaisirs gourmands
À peine avions-nous entamé la conversation qu’on se trouvait des points communs : Lyon, les croissants au beurre, la pâtisserie, la crème fraiche… Discuter avec Lesley Chesterman, c’est forcément avoir l’eau à la bouche. Le tout dans un français impeccable matinée d’un joli accent anglophone.
Si on connaît son parcours de critique gastronomique à la Gazette de Montréal, on sait moins que son métier ne repose pas sur du vent. Et oui, elle ne s’est pas improvisée critique! Elle sait très bien de quoi elle parle, elle qui a étudié trois ans à l’ITHQ, dont un cours avec Jean-Paul Grappe, un mentor pour elle et pour de nombreux chefs.
Elle est ensuite devenue pâtissière et a notamment travaillé pour le chef cuisinier et pâtissier Yves Thuriès (sacré deux fois Meilleur ouvrier de France dans les catégories pâtisserie et confiserie, mine de rien!) dans le sud de la France. Et c’est sans compter le fait qu’elle cuisine énormément.
Collection personnelle
De l'ITHQ à la Gazette de Montréal
Comment passe-t-on de chef pâtissière à critique gastronomique? «Johanna Burkhardt et Julian Armstrong à la Gazette m’appelaient souvent pour avoir des citations. Un jour, j’ai vu un article dans la Gazette à propos du chocolat qui était remplit d’erreurs, ce que j’ai mentionné à Johanna. Évidemment, dans ce genre de situation que répond-t-on? “Si tu penses pouvoir faire mieux, proposes-nous quelque chose! ” C’est ce que j’ai fait… »
Dans les années 90, les journalistes écrivaient sur la gastronomie sans rien y connaître raconte Lesley Chesterman, ce n’était pas des spécialistes. « Moi, j’ai commencé à écrire au Je. C’était avant l’ère des blogues et c’était très mal vu. Un professeur de journalisme de Concordia me l’a même reproché. Mais je trouve que c’est plus fort, ça donne plus de force à une opinion. »
Un milieu difficile
Après 20 ans, la passion s’est étiolée, notamment due à l’ambiance du milieu. Lesley Chesterman a des mots forts sur le milieu… « Je n’en pouvais plus de l’égo des chefs, j’ai tellement eu de misère avec eux. Ça joue vraiment fort maintenant. Avec les réseaux, j’ai eu ma dose. La plupart du temps, j’écrivais du positif, mais ils ne retenaient que le négatif. Ils veulent des gens qui flattent leur égo. Ce n’est pas moi… »
Des projets à la louche
Mais elle n’a pas complètement quitté le métier de l’écriture puisqu’elle collabore de temps en temps à la Gazette et elle travaille sur un projet. « Je suis en train d’écrire un livre pour l’automne 2020. J’ai envie d’encourager les gens à cuisiner chez eux, ils ont besoin d’inspiration et qu’on démystifie la gastronomie. Je déteste le côté prétentieux de la gastronomie! Et quand le livre sera terminé, je vais démarrer un site web. Ce sera surtout pour parler de choses que j’aime et que je n’aime pas, des recettes que je fais chez moi, des voyages avec des adresses. Je suis en train d’y réfléchir… »
Et si elle ne lit pas de critique gastronomique, elle ne se prive pas pour autant de bonnes bouffes! Son secret? «Trouver un resto qu’on aime et où on est bien traité. Mes coups de cœur: l’Express et Leméac. »
En attendant son site internet, on peut la suivre sur Facebook et Instagram.