Quand vient le temps de parler d’ovnis, on se retrouve souvent entre deux camps, ceux qui y croient et ceux qui crient à la supercherie.
La plupart des cas d'ovnis répertoriés restent encore ambigus et continuent à alimenter l’incessant débat entre ceux qui croient aux ovnis et ceux qui n’y croient pas. D'autres cas, par contre, se sont avérés être carrément des canulars, et on le sait soit parce que les auteurs ont révélé la supercherie, soit parce qu’elle a été démasquée.
1954 - Le canular de Bélesta
L’affaire de Bélesta a longtemps été un classique de l’ufologie. Du moins, jusqu’à ce que les auteurs du canular avouent leur supercherie, 55 ans plus tard. Le 16 octobre 1954, à Bélesta, un village des Pyrénées, en France, des dizaines de personnes déclarent avoir vu des boules lumineuses se mouvoir dans le ciel pendant une demi-heure.
Témoins multiples, faits inexpliqués, les ingrédients sont tous réunis pour créer une belle histoire de présences d’ovnis. En 2009, soit plus de 50 ans après les faits, l’un des auteurs du canular explique au reste du monde que non, ce n’était pas des ovnis dans le ciel ce soir-là, c’était un engin fabriqué à partir d’une fourche de vélo, d’un guidon, d’une roue et de lampes que lui et sa bande avaient agité ce soir-là, parce qu’ils n’avaient rien de mieux à faire. «Cette affaire, c'est un amusement de jeunes, a expliqué René Lagarde, l’un des auteurs du canular plus de 50 ans après les faits.
Avec tous mes copains de Bélesta, nous étions une demi-douzaine, on s'ennuyait ferme ce samedi soir là. Dans les journaux, à la radio, on ne parlait que d'ovnis. Alors on s'est dit: ils en veulent, on va leur en offrir !» Sur la photo, le village de Bélesta, dans le sud de la France.
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1958 - La photo de l’île de la Trinité
L'île de la Trinité, ou Trinidad, appartient au Brésil. Situé au large de Rio de Janeiro, c’est un rocher désert qui a servi de base sous-marine américaine pendant la Deuxième Guerre mondiale. Le 6 janvier 1958, une cinquantaine de personnes, dont la plupart des militaires, voient un objet volant non identifié dans le ciel, au large de l'île de la Trinité.
Le photographe Almiro Baraúna le photographie. Pendant des années, on débat sur la validité des photos jusqu’à ce qu'Emília Bittencourt, la nièce du photographe, déclare, 52 ans plus tard, avoir entendu Baraúna avouer le canular. Il aurait joint deux cuillères à soupe pour en faire une soucoupe volante et utilisé le réfrigérateur de sa cuisine comme toile de fond. La photo montre un détail très agrandi de la «soucoupe» sur la troisième photo prise par Almiro Baraúna.
1964 - L’affaire de Socorro
L’affaire de Socorro est une histoire de rencontre du 3e type qui, 45 ans après avoir eu lieu, s’est avérée être un canular, une blague d’étudiants. Le 24 avril 1964, près de Socorro, au Nouveau-Mexique, plusieurs personnes témoignent avoir vu un appareil, une flamme et des traces. Mais c’est un policier, Lonnie Zamora, qui se serait le plus approché de l’objet et c’est lui qui en donne la description la plus élaborée.
Plusieurs détails de sa description sont corroborés par d’autres témoins. Des traces au sol témoignent du passage de l’objet et sont longtemps examinées tant par les enquêteurs que par les groupes militaires, gouvernementaux et ufologues. Le cas est rangé dans les cas inconnus. En 2009, le physicien Dr Stirling Colgate, ancien président de l’Institut de technologie du Nouveau-Mexique, confesse que l’événement était un canular réalisé par des étudiants. Il confirme aussi qu’il a déjà expliqué tout cela, il y a des décennies, à son ami, l’enquêteur ufologue Dr Linus Pauling.
1967 - L’affaire de San José de Valderas
Le 1er juin 1967, des témoins ont déclaré avoir vu atterrir une soucoupe au-dessus du château de San José de Calderas dans la banlieue de Madrid, en Espagne. Les journaux relaient la nouvelle. Il y a des traces au sol, de nombreux témoins et des photos. Vérification faite, tous les témoins renvoient à d’autres témoins et les photos se révèlent fausses.
Des analyses croient déceler un fil de suspension, d’autres estiment que les photos ont été altérées. Les débats continuent jusqu’à ce que trois analyses indépendantes (française, américaine et espagnole) concluent que les photos sont truquées. La confirmation ne vient qu’en 1996, quand on apprend que toute l’affaire est un canular monté par l’ingénieur José Luis Jordán Peña, un passionné de paranormal notoirement sceptique qui aurait utilisé un film rapide et l’aurait développé de façon à obtenir une granulation qui ferait disparaître le fil de suspension. Peña est aussi l’auteur de plusieurs autres canulars, dont celui du 14 janvier 1966, où il appelle un fervent ufologue en «imitant» la voix d’un habitant de la planète «Ummo» en utilisant un réformateur électrique qui donne à sa foi une tonalité métallique.
1975 - La photo de Beert
En novembre 1975, cinq personnes déposent à la rédaction du journal belge néerlandophone De Standaard une photographie de ce qu'ils qualifient de cas du siècle. Le journal publie la photo avec un article demandant si d’autres personnes ont vu l’ovni de la photo.
Le journal est assailli de coups de fil de témoins qui jurent avoir vu exactement le même objet. Après quelques jours de cette vague d’apparitions d’ovnis, les cinq personnes reconnaissent que la photo est fausse. Un bel exemple de contagion psychologique facile et rapide. Sur la photo, un nuage qui se prend pour une soucoupe volante...
1979 - L’affaire de Cergy-Pontoise
En 1979, trois jeunes Français prétendent avoir été enlevés par des extraterrestres. Trois ans plus tard, l’un d’eux, Jean-Pierre Prévost, déclare: «J'affirme que l'affaire de Cergy-Pontoise est bidon du début à la fin. J'en suis le seul responsable. C'est moi qui ai tout organisé, tout monté. Je peux le prouver. Franck Fontaine a passé les 8 jours de sa disparition dans l'appartement d'un ami, à Pontoise ; c'est moi qui l'y ai conduit, et c'est moi qui l'ai ramené. Comment peut-on imaginer des extraterrestres venant enlever un guignol.» Sur la photo, les auteurs de la supercherie de Cergy-Pontoise.
1989 - Le canular de la photo de Petit-Rechain
De la fin 1989 au début de 1991, la Belgique connait une vague de témoignages signalant la présence de lumières triangulaires dans le ciel belge. Dans la nuit du 30 au 31 mars 1990, pas moins de 13 500 personnes déclarent avoir vu ces objets volants non identifiés. Certaines prennent des photos, dont l’une provenant du village de Petit-Rechain, dans la province de Liège. Vingt-et-un ans plus tard, l’auteur de cette photo avoue devant les caméras de la télévision que c’est une blague, qu’il s’agit d’un montage et que l’ovni n’était en fait que du polystyrène et des lampes.
Est-ce un canular parmi de vraies apparitions ou parmi d’autres canulars? Les témoins décrivent de très grands engins volants en forme de triangle, de rectangle ou en rectangle qui se déplacent sans bruit. Il n’y a pas d’enquête approfondie. Selon les sceptiques, cette vague d’ovnis est l’exemple même d’une contagion psychosociale, une hypothèse qui explique le phénomène ovni par des méprises, des erreurs d’interprétation, des hallucinations ou de faux souvenirs. Ci-dessus, la photo truquée de Petit-Rechain.
1996 - Les photographies de Penthouse
En septembre 1996, le magazine Penthouse annonce en page couverture «L’extraterrestre: la première photo authentique au monde». Le magazine est scellé avec, à l’intérieur, trois photographies d’un supposé extraterrestre. D'où viennent ces photos? Les ufologues se mettent à l’ouvrage et découvrent que Paul Davids, le producteur du téléfilm Roswell, a déclaré un an plus tôt que ces photos sont celles d’un des mannequins extraterrestres fabriqués spécialement pour le téléfilm Roswell et que l’on peut voir au Musée international des ovnis de Roswell.
Entre ces paroles et la publication des photos dans Penthouse, les photos ont eu le temps de faire le tour du monde pendant près d’un an avant que la supercherie ne soit découverte. Sur la photo, le mannequin-extraterrestre du Musée international des ovnis de Roswell.
2009 - L’affaire de Morristown
Dans la nuit du 5 janvier 2009, de mystérieuses lumières rouges apparaissent dans le ciel de Morris County, dans le New Jersey. Elles sont vues par de nombreuses personnes. Les lumières réapparaissent pendant quelques nuits en janvier et février. Les autorités croient à un canular, mais les médias parlent beaucoup de la possibilité d’ovnis.
Le 1er avril, Joe Rudy et Chris Musso admettent avoir créé ces lumières et que l’histoire est un canular. Ils montrent des vidéos où on les voit dans un champ en train d’attacher des lumières à des ballons d’hélium et les lancer dans le ciel. Les deux hommes expliquent qu’ils ont fait ce canular pour prouver à quel point les médias, les enquêteurs et le public peuvent être manipulés et trompés. Sur la photo, les cinq lumières rouges au-dessus de Morristown, au New Jersey. Photo prise le 5 janvier 2009 vers 20 h 30.
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