Mise en contexte : vous avez un souper prévu au programme ce week-end? Ou vous désirez susciter (positivement) l’attention de vos collègues et de votre boss au prochain 5 à 7 en ayant une conversation éclairée sur les sujets chauds de l’heure? Parfait : on a décidé de vous aider en démystifiant des sujets de société! On s’attaque ici à la fameuse charte des valeurs, également connue comme étant la charte de la laïcité.
Et si on commençait par décortiquer séparément ces deux notions que sont celle d’une charte, puis celle de la laïcité… Peut-être que ça aiderait à mieux saisir les choses!
- Une charte, c’est une loi, une règle fondamentale. Elle est normalement présentée sous la forme d’écrits destinés à consigner cette même loi ou à régler des intérêts.
- Qu’est-ce que la laïcité? Hum, c’est ici que les choses peuvent un peu se compliquer… En gros, c’est le caractère de ce qui est laïque, c’est-à-dire indépendant des conceptions religieuses ou partisanes.
De cette façon, la laïcité repose sur trois valeurs, trois principes :
- La liberté de conscience et celle de manifester ses convictions (tout en respectant l’ordre public, ça va de soi).
- Une séparation distincte des institutions publiques et des organisations religieuses.
- L’égalité de tous et pour tous, devant la loi, et ce, peu importe les croyances ou les convictions d’une personne.
Bref, en d’autres termes, la laïcité vise à assurer de façon égale le droit d’avoir ou de ne pas avoir de religion autant que l’envie soudaine (ou bien réfléchie) de changer de religion ou de carrément abandonner une religion.
Ça va? Vous nous suivez jusqu’ici?
Donc, en unissant ces deux notions, la charte de la laïcité devient, en tant qu’ensemble, un élément ayant pour but d’affirmer le caractère laïque des institutions d’un même État, question de créer un « espace de vie » agréable où il fait bon vivre, car chaque personne peut y évoluer selon son gré et son humeur, sans brimer les autres ni se voir elle-même freinée dans sa liberté d’expression et ses choix.
Pourquoi on en parle autant?
Cette fameuse charte de la laïcité, ici on l’appelle couramment « la charte des valeurs québécoises ». Si on en parle autant depuis au moins sept ans et qu’on continue d’en jaser sérieusement, c’est parce que ce sujet touche de très près les Québécois. En effet, selon un récent sondage, 64% des Québécois (ça, c’est quand même 2 personnes sur 3!) soutiennent le projet de loi du gouvernement mené par François Legault de bannir tous les signes religieux pour les employés de l’État en situation d’autorité, c’est-à-dire les juges, les policiers, les enseignants, le personnel du réseau de la santé et les employés des services de garde subventionnés, par exemple.
Qu’est-ce qu’on entend par signes religieux – et signes religieux ostensibles – de surcroît? Le hijab, le turban, la croix, bref tout vêtement, couvre-chef, bijou ou parure exposant un signe religieux.
Comment on en est venu jusque-là?
Les choses sont maintenant entre les mains du gouvernement Legault, oui, mais initialement, c’est le parti de Pauline Marois qui a sérieusement lancé le bal, à ce sujet, durant sa campagne électorale de 2012. Ainsi, advenant le cas que son parti remporte l’élection (et ce fut le cas puisque Mme Marois fut au pouvoir de septembre 2012 à avril 2014), le PQ promettait d’instaurer une charte des valeurs québécoises dans les services publics et parapublics. Un projet de loi a officiellement été présenté en novembre 2013.
La suite des choses…
Maintenant qu’on a exploré « le qui, le quoi, le quand, le comment et le pourquoi » de la chose, à quoi peut-on s’attendre concernant la suite de cette situation?
Eh bien, depuis octobre 2017, date à laquelle l’Assemblée nationale du Québec a adopté le projet de loi n062 (après deux ans de débats chauds en s’il vous plaît!), le port du voile intégral (burqa et niqab) est interdit aux fonctionnaires, mais pas le tchador puisqu’il permet de voir le visage des femmes. Ensuite, à la fin du mois de mars 2019 – de quoi être encore bien frais en mémoire – le gouvernement de la CAQ a déposé le projet de loi n021 sur la laïcité de l’État. Ainsi, les enseignants, les juges, les policiers (tout employé du secteur de l’éducation et du secteur judiciaire) se voient interdits de porter des signes religieux.
On a un peu l’impression que des mises à jour constantes font surface quotidiennement à ce propos, alors c’est clairement un sujet de société à surveiller de près…
Alors, ça vous aide un peu à démystifier la charte des valeurs?
Bonne discussion!
Sources :
larousse.fr
gouvernement.fr
ledevoir.com
assnat.qc.ca
ici.radio-canada.ca
1jour1actu.com
lactualite.com
quebec.huffingtonpost.ca