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L’humoriste et conférencière Mélanie Ghanimé a pris une décision importante cette semaine: elle a officiellement déposé une plainte au Collège des médecins du Québec après avoir vécu une situation médicale qu’elle qualifie elle-même de «déshumanisante et inacceptable».
Dans un témoignage bouleversant publié sur ses réseaux sociaux, Mélanie raconte avec franchise et émotion un rendez-vous qu’elle attendait depuis un mois... une radiographie pelvienne liée à des douleurs persistantes et des antécédents familiaux préoccupants.
Ce jour-là, elle se présente à l’heure, anxieuse mais déterminée à obtenir des réponses. Pourtant, dès l’entrée dans la salle d’examen, le ton est donné. La médecin lui lance sèchement «C’est pas croyable être en retard comme ça.» Une phrase dirigée vers Mélanie… alors qu’elle était arrivée à l’heure!
Le reste de l’examen se déroule sans empathie, sans douceur et avec une froideur qui ne laisse aucune place à la vulnérabilité. Mélanie, tentant de briser la tension par une petite blague, se heurte à un mur. Puis, vient l’annonce: sa vessie n’est pas suffisamment pleine, l’examen est annulé, sans solution proposée, sans prise en compte de son état émotionnel. Pire encore, la médecin quitte la pièce… en laissant la porte grande ouverte, alors que Mélanie est partiellement dévêtue.
L'horreur.
«J’étais en choc. J’ai pleuré. J’ai eu honte. Puis j’ai été en colère», écrit-elle. Heureusement, une employée de l’accueil la prend au sérieux et l’encourage à déposer une plainte. Mélanie comprend alors qu’il ne s’agit peut-être pas d’un incident isolé.
Dans sa publication, elle refuse de sombrer dans la colère. Elle choisit plutôt de transformer cette expérience difficile en message d’éveil collectif. «Ce que j’ai vécu aujourd’hui, des centaines d’autres le vivent en silence.» Elle invite à la réflexion: «Où est passée l’empathie dans nos systèmes de soins?»
Son témoignage, partagé des milliers de fois, résonne fort. Il met en lumière une réalité que vivent encore trop de patients: celle d’un système médical parfois dépourvu d’écoute, de bienveillance et de respect fondamental!
Découvrez le texte complet ci-dessous:
«Est-ce qu’on peut parler d’empathie ?
Pas la série là, l'aptitude émotionnelle.
Aujourd’hui, j’ai vécu quelque chose de difficile.
Et j’ai longtemps hésité à le partager.
Mais je crois que parfois, nos histoires individuelles peuvent réveiller une conscience collective.
Alors je t’invite à lire ceci non pas pour me plaindre, mais pour réfléchir ensemble à ce qu’on tolère, à ce qu’on devient… et à la place qu’on accorde à l’humain, à la vulnérabilité, à la dignité.
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Ça fait un mois que j’attends un rendez-vous de radiographie pelvienne.
J’ai des douleurs. Des antécédents médicaux familiaux pas très rassurants. Et même si je continue de faire des blagues, d’animer des ateliers, de vivre…
La peur est là.
L’inquiétude aussi.
Aujourd’hui, c’était mon rendez-vous.
J’arrive à l’heure. J’attends. J’entre dans la salle.
La Dre entre, et sa première phrase est :
« C’est pas croyable être en retard comme ça. »
Mais… elle parlait de moi.
Moi qui étais là à l’heure.
Moi qui étais nerveuse, vulnérable, en train d’espérer des réponses.
Le ton est sec. L’examen débute sans ménagement, sans regard, sans empathie.
Je fais une petite blague du genre: Faites pas le saut, j'ai une diva cup (tentative de détendre l’atmosphère).
Elle me répond : Pourquoi je ferai le saut ?
Je rajoute: Pour rien. (en sachant que j'étais pas tombée sur Dre Sourire)
Puis elle m’annonce que ma vessie n’est pas assez pleine.
Qu’on ne fera pas l’examen.
Aucune alternative. Aucune écoute. Aucune reconnaissance de ma détresse.
Je lui dis que j’ai peur. Je nomme mes inquiétudes, avec les yeux pleins d’eau.
Elle me répond simplement :
« Je ne vais pas attendre une heure que vous buviez de l’eau. »
Et elle quitte la pièce.
Sans un mot de plus.
Sans refermer la porte.
Laissant la PORTE OUVERTE, moi le pantalon baissé sous le pubis, exposée à la salle d’attente.
⸻
J’étais en choc. J’ai pleuré. J’ai eu honte.
Puis j’ai été en colère.
Et je suis allée à l’accueil.
La personne à la réception m’a regardée dans les yeux, et m’a dit:
« Vous avez raison. Ce que vous avez vécu est inacceptable. Je suis désolée. Faites une plainte. »
Et là, j’ai compris en voyant son regard que ce n'était pas la première fois, donc le problème est plus grand que moi.
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Je vais rebondir. J’ai les outils pour ça.
Mais ce que j’ai vécu aujourd’hui, des centaines d’autres le vivent en silence.
Et c’est pour ça que je prends le temps d’écrire ici.
Pas pour faire la morale.
Pas pour pointer du doigt.
Mais pour qu’ensemble, on se demande :
Où est passée l’empathie ?
Où est la présence humaine dans nos systèmes ?
Où est la conscience que derrière chaque patiente, chaque patient, il y a une personne, une histoire, une peur bien réelle ?
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Je choisis de ne pas m’enfermer dans la colère.
Je choisis d’en faire un moment de conscience.
Mais je refuse que ce soit normalisé.
Et je souhaite qu’on fasse mieux. Tous. Ensemble.
Merci de m’avoir lue.
Et si tu travailles en santé, ou en relation d’aide : merci pour ta douceur, ton écoute. On en a besoin. Tellement.![]()
Si tu travailles en santé et que tu n'aimes pas les gens, fais autres choses.
#empathie #humanité #conscience #santé #respect #douleurinvisible #biggerperson»
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