
L'influence médiatique se répand jusque dans nos cuisines, que ce soit par la télévision qui nous raconte sa vision, la radio qui chuchote des idées, les magazines et sites web qui dévoilent leurs histoires.Bien qu'on veuille se croire entièrement libre de nos choix alimentaires, il faut réaliser que nous sommes constamment exposés aux messages nutritionnels diffusés par les médias et qu'ils influent sur nos habitudes à table.
La proposition de se nourrir généreusement...
On nous invite à manger à tout moment sans considérer notre satiété, autant dans les magazines qu'à la télévision, à la radio que sur internet. Les annonces publicitaires abondent et titillent sans cesse nos papilles gustatives. Nous sommes poussés à croire qu'il faut profiter de l'abondance alimentaire, tant qu'il y en aura et que ça aura bon goût.
Les portions ont pris du poids au fil des ans, avec une augmentation de pas moins de 20 % depuis les années 1990. Actuellement, seulement le tiers des gens au pays sont en mesure de respecter leur appétit afin de doser les quantités qu'il leur faut au quotidien. Nous voilà en mode de surconsommation alimentaire, avec la moitié des Canadiens souffrant de surplus de poids et le quart de la population qui est présentement obèse.
Le concept d'en avoir « pour son argent »!
Les publicités télévisuelles, radiophoniques et écrites parlent aussi de valeur par rapport à la nourriture. La plupart du temps, il s'agit de valeur monétaire plutôt que nutritionnelle. On nous vend l'idée de bouffe à bon marché, comme s'il devait y avoir une aubaine sur ce qu'on ingère.
Si on dépense autant d'argent sur les produits cosmétiques pour l'apparence, ne serait-il pas logique d'investir aussi dans ce qui va dans notre corps? Notre santé et notre qualité de vie en dépendent définitivement. Il est ironique de constater que plus de 33 cents de chaque dollar alimentaire vont dans les poches des restaurateurs. Nous troquons les repas familiaux à domicile par des trios au resto, ce qui peut bousiller nos habitudes alimentaires, car on ne connait pas le contenu du menu servi et on n'a aucun contrôle sur sa qualité.
Les pièges et fausses croyances alimentaires
Chacun a son idée de ce que peut signifier bien manger et les motivations financières des diffuseurs peuvent embrouiller le message.Les produits, moyens et services amaigrissants (communément appelés PSMA) se multiplient au Québec, et selon les autorités médicales provinciales, ils seraient plus de 200 à vouloir s'approprier le contenu de notre assiette et accéder à notre compte en banque.
On nous promet une formule nutritionnelle révolutionnaire, assurant la santé sans efforts... mais une telle formule n'existe pas! Rappelons-nous les 5 critères d'une nutrition optimale : la variété alimentaire, la qualité nutritive, le dosage des quantités, l'équilibre aux repas et le plaisir de manger.
La vérité sur la télé
- En plus de l'impact de la télévision sur notre appétit, il semblerait y avoir un lien entre le temps passé devant l'écran et l'incidence de diabète. Le plus grand risque se présente lorsque le temps d'antenne dépasse les 2 ½ heures par semaine.
- Si on se fiait aux recommandations nutritionnelles dans les pubs télévisées, on mangerait 2.5 fois trop de sucre, on consommerait 200 % de nos besoins en gras, puis on ne prendrait pas la moitié des légumes, fruits et produits laitiers qu'il nous faut...
- Sur une note positive, certaines campagnes télévisées font la promotion d'une alimentation sensée et d'un mode de vie actif. Ce médium présente un potentiel fort intéressant pour sensibiliser le public de l'importance de prendre soin de leur santé.